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BERNARD FILIPPI, TOUSSAINT MUFRAGGI « La peinture toujours »

« La peinture toujours », ce titre indique une persistance, une pérennité et une ancienneté de ce médium de l’art visuel.
BERNARD FILIPPI, TOUSSAINT MUFRAGGI


« La peinture toujours », ce titre indique une persistance, une pérennité et une ancienneté de ce médium de l’art visuel. Cette peinture attaquée depuis l’invention de la photographie et maintenant avec les expressions modernes comme la vidéo, les performances et autres installations, filles de la porosité entre les vecteurs contemporains des arts de l’image. Mais la peinture est toujours là et toujours la peinture.


La peinture persiste et signe une expérimentation toujours efficace même s’il elle date au fond de la préhistoire et de quelque chose de profondément humain. Elle fait partie des premiers signes de l’hominisation. La peinture est vieille comme l’humain et elle a à voir avec cette trace de la main dans les grottes de la peinture pariétale. A l’époque de la renaissance elle est devenue « le tableau » Ce tableau est toujours aujourd’hui d’actualité et répond encore à ce qui était son efficacité à sa conception, permettre une communication simple est un emploi décoratif et une expression de l’humain.

La peinture toujours vivante , le titre pourrait être celui-là. Bernard FILIPPI et Toussaint MUFRAGGi sont peintres . Ils travaillent dans la peinture depuis plus de cinquante ans. Ils présentent à Ajaccio et dans un lieu provisoire, un pas de deux aérien et dense, bâtit sur un expressionnisme libre et coloré. La peinture serait ici, la couleur. Ces deux peintres baignent dans cette couleur et dans cette lumière ajaccienne qui a permis la naissance du fauvisme et l’émerveillement de Matisse lors de son voyage en Corse et de sa découverte de la couleur libérée. Ici, nous sommes devant un fauvisme abstrait et baigné dans une lumière méditerranéenne et un soleil corse. La couleur et la liberté serait les deux fils rouges, le lien entre ces deux peintres .
Toussaint MUFFRAGGI à toujours assumé une passion pour les légendes de la méditerranée antique. Dominique GERONIMI en 2003 : « Ses grandes toiles racontent l’exploration du peintre et restituent sa vision personnelle de ce monde méditerranéen dont la Corse est partie intégrante physiquement autant que culturellement. Les formes quasi géométriques des compositions n’incluent que rarement une allusion figurative. Mais l’abstraction est sous tendue et animée par l’allusion au monde méditerranéen que l’artiste met en évidence par les titres qu’il donne à ses séries de toiles, des Rivages de L’Odyssée à l’enlèvement d’Europe ». Sa peinture évolue maintenant vers un expressionnisme abstrait.
FILIPPI joue au chat et à la souri avec des références à la peinture cultivée et l’histoire de l’art. Il peut aussi mettre en scène la déconstruction en faisant apparaitre le châssis et l’ossature du tableau. Il fait des références à La Madeleine du Titien ou celle du Caravage. Il revisite Delacroix des femmes d’Alger qui deviennent « Mauresque » ou la Mort de Sardanapale dont il ne reste en premier plan que la sandale de L’esclave égorgée. « C’est une question de terreur et de joie, une question de précision dans la joie. De la consumation initiale de la couleur, de ces sueurs d’éveil, du fait que l’œil est amené à reconnaître l’obstacle et l’embrasement qui le nomment, le plus haut degré de lumière se dégage. Il couronne, pour ainsi dire, œil et couleur dans le vertige ». Antoine GRAZIANI .
La peinture de Bernard FILIPPI explore le geste du peintre et l’histoire de la peinture. La couleur est « initiale » et exprime une énergie comme un passage obligé et vital. L’humain et la peinture ont la même source, ces traits et ces couleurs qui caractérisent la volonté du peintre.

Cette exposition signe et témoigne de la démarche personnelle de ces deux peintres qui s’apprécient et qui savent se démarquer des logiques de la monstration, en récupérant un ancien magasin pour en faire un lieu d’exposition provisoire et éphémère. Bernard FILIPPI et Toussaint MUFRAGGI veulent voir la vie en couleur et vous proposent de la peinture -toujours- et en couleur.

1: In « Histoire de la peinture en Corse au XIX et XX siècles et dictionnaire des peintres » Pierre Claude GIANSILY. Colonna Editions 2010. San Benedetto. Alata

2: « Ecrits sur la peinture » Antoine GRAZIANI. La canopée.2015. Editions de la canopée
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