Fred Scamarono, le héros gaulliste de la résistance corse
C'est dans l' après-midi du 8 janvier 1943 ,que Fred Scamaroni se présente àAjaccio ........
Fred Scamaroni, le héros gaulliste de la résistance corse
C’est dans l’après-midi du 8 janvier 1943, que Fred Scamaroni, tout droit arrivé de Londres se présente à Ajaccio, impasse Davin chez Archange Raimondi, entrepreneur de travaux publics, propriétaire du cinéma Laetitia. Fred Scamaroni, qui évolue sous le nom de François Edmond Severi, est bien décidé à organiser la résistance gaulliste à côté de celle du Front national sous hégémonie communiste.
En vue de l’opération Sampiero
Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés à deux reprises. En mai 1941, il avait contacté son oncle Jean de Peretti, le sénateur Paul Giacobbi, Archange Raimondi, François Giacobbi et Henri Maillot puis une nouvelle fois en novembre pour préparer un soulèvement des Corses qu’il avait baptisé « opération Sampiero » Fred Scamaroni a alors vingt-sept ans et il a rejoint les F.F.L. (Forces Françaises Libres) dès l’appel du général de Gaulle en juin 1940 qu’il a rejoint à Londres. Envoyé en mission à Dakar où il avait été fait prisonnier par les autorités vichyssoises, transféré en métropole avant d’être libéré en février 1941. Entré en résistance, il fonde le réseau Copernic puis, traqué par la Gestapo il repart pour Londres. Pendant l’été 1941, Fred Scamaroni a établi avec Londres son plan d’action pour la Corse. Il a baptisé son organisation R.U.D., puis Sea Urchin (oursin de la mer). Elle deviendra ensuite le R2 Corse.
De retour en Corse
Dans l’île, le réseau se structure difficilement, car les gaullistes ne disposent pas de structures organisationnelles comme celles du Parti communiste. Scamaroni regagne Londres pour peaufiner l’opération Sampiero. Une date est envisagée pour son retour en Corse : novembre 1942. Mais, le débarquement américain en Afrique du Nord et celui des Italiens en Corse l’obligent à reporter ce troisième voyage. Le 9 décembre, le général de Gaulle lui délivre enfin un ordre de mission sans ambiguïté. Il peut et il doit se rendre en Corse pour y organiser la résistance non communiste. Les nouvelles sont alarmantes pour les résistants non communistes. Le Front national gagne chaque jour un peu plus de terrain depuis l’invasion italienne. Le 16, un avion le conduit de Londres à Gibraltar, puis un sous-marin de Gibraltar à Alger. Il a été précédé, le 5 août 1942, par Gaston Tavian, dit Colin. Annoncé par un message personnel diffusé par la B.B.C. « Jean Golo, la Corse restera française », Tavian entame le travail que Scamaroni va devoir faire aboutir : tenter d’unifier la résistance corse, lui procurer des armes, établir le contact radio entre la Corse et Londres, mais sous la houlette de de Gaulle.
L’arrestation de Fred Scamaroni
Chez Raimondi, Scamaroni rencontre notamment Fernand Poli, Antoine Serafini, avec qui il va « travailler », puis bientôt James Anthony Jickell dit Meynard et Hellier dit Henri. Mais l’OVRA, la Gestapo mussolinienne est sur les traces du réseau. Un espion venu d’Alger est retourné et parvient à faire arrêter le 18 mars 1943 le radio qui permet à Scamaroni d’être en liaison avec Londres. Celui-ci, Jean-Baptiste Hellier alias Louis, est affreusement torturé mais il ne parle pas. Comble de malchance, il a caché dans un tube de crème l’adresse des logeurs de Scamaroni. Il faut à ce propos rendre hommage à Louis Luciani, professeur d’histoire au collège de Luri et à Sylvain Gregori historien d’avoir trouvé la véritable cause de la capture de Fred Scamaroni, car jusque-là Hellier avait été accusé d’avoir parlé.
Fred Scamaroni est capturé le 19 mars et subit de terribles tortures. Les Italiens ignoreront jusqu’au bout sa véritable identité. On lui arrache les ongles et on lui applique des fers rouges sur le bout des doigts. À un Italien qui l’interroge et lui promet la vie sauve s’il parle, il rétorque : « Vous ne savez pas ce que c’est que l’honneur». La famille Pardi qui cachait Scamaroni est arrêtée ainsi que dix-huit membres du réseau.
Le suicide plutôt que la trahison
Dans la cellule voisine, il y a un autre détenu du réseau. À travers le mur, Fred Scamaroni lui dit : « Tu diras à ma mère, à mes sœurs, que ce n’est pas très dur de mourir et que je meurs content ». Il a trouvé dans sa cellule un bout de fil de fer. Il parvient à le faire pénétrer dans sa gorge et se cisaille la veine jugulaire non sans avoir écrit avec son sang sur le mur : « Je n’ai pas parlé. Vive De Gaulle ! Vive la France ! » L’évêque d’Ajaccio va refuser des obsèques religieuses « à l’individu qui s’est suicidé ». Son corps est jeté dans la fosse commune. À la libération, sa dépouille va être exhumée est exposée dans la cathédrale d’Ajaccio à la demande du nouveau maire Eugène Macchini qui ensuite accueille son cercueil dans sa propre chapelle familiale du cimetière de la ville impériale.
GXC
C’est dans l’après-midi du 8 janvier 1943, que Fred Scamaroni, tout droit arrivé de Londres se présente à Ajaccio, impasse Davin chez Archange Raimondi, entrepreneur de travaux publics, propriétaire du cinéma Laetitia. Fred Scamaroni, qui évolue sous le nom de François Edmond Severi, est bien décidé à organiser la résistance gaulliste à côté de celle du Front national sous hégémonie communiste.
En vue de l’opération Sampiero
Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés à deux reprises. En mai 1941, il avait contacté son oncle Jean de Peretti, le sénateur Paul Giacobbi, Archange Raimondi, François Giacobbi et Henri Maillot puis une nouvelle fois en novembre pour préparer un soulèvement des Corses qu’il avait baptisé « opération Sampiero » Fred Scamaroni a alors vingt-sept ans et il a rejoint les F.F.L. (Forces Françaises Libres) dès l’appel du général de Gaulle en juin 1940 qu’il a rejoint à Londres. Envoyé en mission à Dakar où il avait été fait prisonnier par les autorités vichyssoises, transféré en métropole avant d’être libéré en février 1941. Entré en résistance, il fonde le réseau Copernic puis, traqué par la Gestapo il repart pour Londres. Pendant l’été 1941, Fred Scamaroni a établi avec Londres son plan d’action pour la Corse. Il a baptisé son organisation R.U.D., puis Sea Urchin (oursin de la mer). Elle deviendra ensuite le R2 Corse.
De retour en Corse
Dans l’île, le réseau se structure difficilement, car les gaullistes ne disposent pas de structures organisationnelles comme celles du Parti communiste. Scamaroni regagne Londres pour peaufiner l’opération Sampiero. Une date est envisagée pour son retour en Corse : novembre 1942. Mais, le débarquement américain en Afrique du Nord et celui des Italiens en Corse l’obligent à reporter ce troisième voyage. Le 9 décembre, le général de Gaulle lui délivre enfin un ordre de mission sans ambiguïté. Il peut et il doit se rendre en Corse pour y organiser la résistance non communiste. Les nouvelles sont alarmantes pour les résistants non communistes. Le Front national gagne chaque jour un peu plus de terrain depuis l’invasion italienne. Le 16, un avion le conduit de Londres à Gibraltar, puis un sous-marin de Gibraltar à Alger. Il a été précédé, le 5 août 1942, par Gaston Tavian, dit Colin. Annoncé par un message personnel diffusé par la B.B.C. « Jean Golo, la Corse restera française », Tavian entame le travail que Scamaroni va devoir faire aboutir : tenter d’unifier la résistance corse, lui procurer des armes, établir le contact radio entre la Corse et Londres, mais sous la houlette de de Gaulle.
L’arrestation de Fred Scamaroni
Chez Raimondi, Scamaroni rencontre notamment Fernand Poli, Antoine Serafini, avec qui il va « travailler », puis bientôt James Anthony Jickell dit Meynard et Hellier dit Henri. Mais l’OVRA, la Gestapo mussolinienne est sur les traces du réseau. Un espion venu d’Alger est retourné et parvient à faire arrêter le 18 mars 1943 le radio qui permet à Scamaroni d’être en liaison avec Londres. Celui-ci, Jean-Baptiste Hellier alias Louis, est affreusement torturé mais il ne parle pas. Comble de malchance, il a caché dans un tube de crème l’adresse des logeurs de Scamaroni. Il faut à ce propos rendre hommage à Louis Luciani, professeur d’histoire au collège de Luri et à Sylvain Gregori historien d’avoir trouvé la véritable cause de la capture de Fred Scamaroni, car jusque-là Hellier avait été accusé d’avoir parlé.
Fred Scamaroni est capturé le 19 mars et subit de terribles tortures. Les Italiens ignoreront jusqu’au bout sa véritable identité. On lui arrache les ongles et on lui applique des fers rouges sur le bout des doigts. À un Italien qui l’interroge et lui promet la vie sauve s’il parle, il rétorque : « Vous ne savez pas ce que c’est que l’honneur». La famille Pardi qui cachait Scamaroni est arrêtée ainsi que dix-huit membres du réseau.
Le suicide plutôt que la trahison
Dans la cellule voisine, il y a un autre détenu du réseau. À travers le mur, Fred Scamaroni lui dit : « Tu diras à ma mère, à mes sœurs, que ce n’est pas très dur de mourir et que je meurs content ». Il a trouvé dans sa cellule un bout de fil de fer. Il parvient à le faire pénétrer dans sa gorge et se cisaille la veine jugulaire non sans avoir écrit avec son sang sur le mur : « Je n’ai pas parlé. Vive De Gaulle ! Vive la France ! » L’évêque d’Ajaccio va refuser des obsèques religieuses « à l’individu qui s’est suicidé ». Son corps est jeté dans la fosse commune. À la libération, sa dépouille va être exhumée est exposée dans la cathédrale d’Ajaccio à la demande du nouveau maire Eugène Macchini qui ensuite accueille son cercueil dans sa propre chapelle familiale du cimetière de la ville impériale.
GXC