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Rencontre de Calenzana du 17 au 24 août

Musique classique et contempmoraine à Calenzana

Rencontres de Calenzana du 17 au 24 août
Musique classique et contemporaine


Les Rencontres de musique classique et contemporaine de Calenzana en sont à leur 23 è édition. Au programme 30 concerts dans 19 communes balanines, 75 artistes attendus. Cette manifestation artistique est un véritable exploit dans un village.



Semer du bonheur dans le public, accrocher un sourire épanoui aux lèvres des spectateurs, voilà le fil rouge de ce festival créé et dirigé par Jean Sicurani. A l’affiche parmi les compositeurs dont les œuvres seront données : Prokofiev, Tchaïkovski, Beethoven, Ravel, Mozart, Stravinsky, Bartok, Chopin, Debussy, pour ne citer que quelques noms célèbres. Les Rencontres font aussi la part belle aux concertos baroques, aux musiques anciennes syriennes, à la musique irlandaise avec le groupe, Kila.

La présence du fameux violoniste, Renaud Capuçon, est annoncée. On pourra écouter de jeunes interprètes pleins de promesses comme le pianiste, Alexandre Kantorow, lauréat du célébrissime concours Tchaïkovski organisé tous les quatre ans à Moscou et Aurélien Pascal, violoncelliste récompensé cette année d’une Victoire de la Musique. La manifestation sera encore l’occasion d’une création de Bruno Coulais en hommage à Antone Sicurani, musicien et compositeur trop tôt disparu. Bruno Coulais a à cet effet reçu carte blanche. Il va reprendre trois ou quatre chansons d’Antone en les réorchestrant. Il va exécuter également une composition originale accompagné d’un quintet à corde, d’un quatuor à vent, d’un piano, d’une chanteuse e d’un chanteur.

Les communes de Balagne sont de plus en plus nombreuses à vouloirs accueillir des concerts. Difficile de leur dire non, souligne Jean Sicurani mais la manifestation a des limites au plan humain et financier. Si sur l’île Les Rencontres ont le soutien de la Collectivité de Corse et de la DRAC, manque un tissu économique solide pour faire appel à des sponsors et des mécènes, qui ont de gros moyens comme sur le continent ou en Allemagne. En Corse on butte vite à un développement à la peine. Par ailleurs le responsable du festival est inquiet du peu d’intérêt du pouvoir en place à Paris en matière de culture. A ce niveau les difficultés s’amoncellent.

A l’instar des autres années la manifestation met l’accent sur sa collaboration avec Les Nuits Med avec qui a été lancée une académie de musique à l’image. Deux formateurs du prestigieux Conservatoire national Supérieur de Musique de Lyon interviennent lors de la session se déroulant à l’’automne pour driver de jeunes compositeurs à l’écriture de la musique de film. Pendant Les Rencontres d’août, le 19 précisément, vont avoir lieu des échanges entre réalisateurs et musiciens prêts à s’engager dans une aventure cinématographique.

A retenir qu’une douzaine de concerts sont gratuits à Galeria, Palmentru, Santa Reparata, Speloncato, Ochjatana, Ville di Parasu, Costa, Aregnu, Muncale, Cassanu, Belgodere.

Michèle Acquaviva-Pache

ENTRETIEN AVEC JEAN SICURANI


Pourquoi commencer Les Rencontres avec « Pierre et le loup » de Prokofiev ?

Ce concert est en fait une préouverture. Nous avons choisi « Pierre et le loup » parce que cette œuvre s’adresse à toutes les générations et évidemment aux enfants, que le Covid nous avait fait un peu délaisser pendant le festival, bien que durant l’année on leur propose des ateliers.


Vous programmez plusieurs concerts de compositeurs russes ainsi Tchaïkovski en ouverture. Avez-vous des affinités particulières pour leur musique ?

Pas plus que pour d’autres formes musicales même si j’apprécie Tchaïkovski et surtout Rachmaninov.


Pouvez-vous nous dire ce qu’est le concert, « Les jeux de l’amour » ?

Ce concert est donné par Jonathan Pilate, Maroussia Thauvin et Mathis Korszuk. Les deux premiers sont de jeunes bénévoles qui poursuivent des études de musique et de chant à Marseille et en Belgique. Jonathan et Maroussia viennent aux Rencontres depuis plusieurs années. On a pu suivre leur progression dans leur art. Les programmer est une façon de les remercier de leur aide, car le bénévolat est d’un grand soutien pour notre manifestation. Ils seront accompagnés par un jeune pianiste de Bruxelles. Ils vont donner du Mozart et de la musique russe.


Qu’est-ce qui vous a poussé à programmer le concert, « Dvorak, Prague – New York ?

Parce que le compositeur d’origine pragoise et allé s’installer à New-York dans le but de composer une musique qui tienne de ses racines d’Europe centrale et des sons de la métropole américaine. Il est ainsi l’auteur de « La symphonie du Nouveau Monde ». Sa volonté de mêler la modernité des Etats-Unis et de puiser dans la musique traditionnelle de son pays est une démarche qu’on retrouve chez un Bartok, hongrois et chez le Finlandais, Sibelius.


Comment se présente l’ensemble vocal Gyptis ?

Il est formé d’une vingtaine de chanteurs et d’un chef de chœur. Il va interpréter, « La misa tango », une œuvre contemporaine qu’apprécie beaucoup le pape François. Cette « Misa tango », qui est une très belle pièce, suit la liturgie de la messe. Gyptis va être accompagné par un piano, une contrebasse et un bandonéon.


Quel est l’apport des artistes résidents et combien sont-ils ?

Ils sont dix-huit. Ils jouent du violon, de l’alto, du piano, des instruments à vent. Leur nombre et leurs qualités artistiques nous permettent d’aborder tous les genres de musiques. Certains d’entre eux viennent pratiquement tous les ans et sont devenus des amis très chers. Ainsi le pianiste réputé, Denis Pascal. Un fidèle depuis une vingtaine d’années, qui aime la Corse et la culture corse comme son épouse, violoncelliste et son fils, Aurélien, également violoncelliste qui a donné son premier concert à Calenzana à l’âge de 7ans. Parmi les artistes résidents il y a beaucoup de jeunes, qui par leurs interprétations personnelles apportent du renouvellement aux œuvres très connues et à celles qui le sont moins. Je citerai, par exemple, Joë Christophe qui est un extraordinaire clarinettiste. Il a été nommé aux Victoires de la Musique 2023. Ces jeunes seront les grands artistes de demain. Ils participent par leur talent à la renommée des Rencontres.


2023 marque le 150 è anniversaire de la naissance de Rachmaninov d’où sa programmation. Qu’est-ce qui fait selon vous sa singularité de composite
ur ?
Ses œuvres me touchent, me transportent. J’apprécie énormément sa sensibilité et l’intelligence de son écriture. Son concerto N° 2 est pour mois un flot d’émotions. Cette œuvre m’interpelle, me pousse à me questionner sur le sens de la vie et m’apporte du bonheur. Ce concerto N° 2 j’aimerais le donner à Calenzana mai il faudrait faire venir une cinquantaine de musiciens ce qui est trop onéreux d’où notre préférence à aller au plus près des gens dans de petits villages pour leur procurer de la joie.


Que cache « Samä – ï » par Canticum Novum ?

C’est un groupe de musique ancienne. Son répertoire s’inspire des musiques anciennes syriennes et moyennes orientales. Lorsqu’Alep était un creuset culturel. Canticum Novum joue de la viole de gambe, du luth et d’instruments plus récents. « Samä – ï » est le nom de leur spectacle.


Pour quelles raisons un hommage à la Callas ?

C’est une proposition de Julia Knecht, soprano, qui va être accompagnée par le pianiste, Olivier Cangelosi. Ils constituent un beau duo, très complice et en parfaite harmonie.


Vous invitez une formation irlandaise, Kila. Qu’est-ce qui vous plaît en elle ?

Elle puise son inspiration dans la tradition irlandaise et compose des créations. Sa démarche ressemble à celle d’A Filetta. C’est pour moi un super groupe… qu’il ait travaillé avec Bruno Coulais est un gage de qualité.

Propos recueillis par M.A-P
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