Permis à 17 ans : l 'incertitude
A compter du 1er janvier 2024, tous les jeunes âgés de 17 ans auront accés au permis de conduire et à la mobilité seule.
Permis à 17 ans : l’incertitude
À compter du 1er janvier 2024, tous les jeunes âgés de 17 ans auront accès au permis de conduire et à la mobilité seule. Une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les professionnels dans l’île…À compter du 1er janvier 2024, tous les jeunes âgés de 17 ans auront accès au permis de conduire et à la mobilité seule. Une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les professionnels dans l’île…
Suite à une décision annoncée par Elisabeth Borne, Premier Ministre, les jeunes âgés de 17 ans pourront passer leur permis de conduire à compter du 1er janvier 2024. Une décision prise à la suite du Conseil National de la Refondation (CNR) consacré à la jeunesse. Un projet de loi considéré comme « un réel facteur d’émancipation pour les jeunes en milieu rural » et une mesure qui pourrait être « un réel enjeu de sécurité routière. » Cette décision permettrait à la France de rejoindre l’Irlande, l’Islande ou le Royaume-Uni dans les pays européens à avoir ouvert le permis de conduire aux jeunes de 17 ans. Si ces derniers peuvent déjà passer le permis avant leur majorité, via la conduite accompagnée, ils ne peuvent conduire seuls qu’à compter de 18 ans.
Aucune information officielle
Le problème est que la décision est loin de faire l’unanimité. « On ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants de cette mesure, déplore Bartò Buteau (Auto Ecole Guida Corsa, Diamant), va-t-on réellement pouvoir assurer cette formation ? C’est le flou le plus total. D’autant que nous sommes à cinq mois de l’échéance et que nous n’avons aucune parution au Journal Officiel, aucune nouvelle de la dite loi et qu’aucune information n’est divulguée aux professionnels qui sont, tout de même les premiers concernés. »
Une mesure qui pourrait venir concurrencer, par ailleurs, le procédé de la conduite accompagnée qui, semble-t-il, porte ses fruits. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes, ajoute le moniteur, le taux d’accidents de la route dans la tranche d’âge des 18-24 ans démontre bien qu’un jeune sortant de la conduite accompagnée possède un niveau d’expérience plus conséquent par rapport à un jeune issu d’une formation classique. On note 20 %d’accidents en moins, ce qui n’est pas rien... » Même son de cloche pour Pascale Antoni (auto-école Le Rallye). « Nous sommes dans la même configuration, peste-t-elle, que lors de l’application de la conduite accompagnée. Les gens venaient s’inscrire, on était au courant de rien. Là, c’est pareil. D’autant plus qu’avec le nouveau dispositif en vigueur depuis mai, nous n’aurons plus de place pour les « 18 ans ». Ce sera très difficile de caser des jeunes de 17 ans. »
Accidentologie chez les 18-25 : la France mauvais élève
Autre point, et non des moindres, le nombre d’inspecteurs (deux seulement pour la Corse-du-Sud). « Nous sommes dans l’incertitude la plus totale, ajoute Bartò Buteau, quand les gens viennent inscrire leurs enfants ou demander des renseignements, on ne sait pas quoi leur répondre. Nous avons des infos en allant sur internet. Madame Born prétend qu’elle sera attentive aux conditions d’obtention du permis, j’aimerais bien savoir comment elle compte s’y prendre. A utre interrogation, faut-il avoir 17 ans pour s’inscrire ou avoir 17 ans au cours de l’année 2024 ? Enfin, l’argument principal serait « l’émancipation des jeunes en milieu rural », sur quelles bases ? »
Notons tout de même qu’en termes d’accidentologie, la France est plutôt un mauvais élève avec, dans la tranche d’âge concernée (18-25 ans), 101 tués par million d’habitants en 2022. Un chiffre très inquiétant mais qui l’est encore plus si on le ramène à la Corse où le nombre de morts sur les routes est 2,5 fois plus important (37 décès en Corse en 2022). Si cette mesure devrait entrer en vigueur à compter du premier janvier, les professionnels, eux, attendent, un accompagnement qu’ils jugent nécessaire.
Philippe Peraut
À compter du 1er janvier 2024, tous les jeunes âgés de 17 ans auront accès au permis de conduire et à la mobilité seule. Une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les professionnels dans l’île…À compter du 1er janvier 2024, tous les jeunes âgés de 17 ans auront accès au permis de conduire et à la mobilité seule. Une décision qui est loin de faire l’unanimité chez les professionnels dans l’île…
Suite à une décision annoncée par Elisabeth Borne, Premier Ministre, les jeunes âgés de 17 ans pourront passer leur permis de conduire à compter du 1er janvier 2024. Une décision prise à la suite du Conseil National de la Refondation (CNR) consacré à la jeunesse. Un projet de loi considéré comme « un réel facteur d’émancipation pour les jeunes en milieu rural » et une mesure qui pourrait être « un réel enjeu de sécurité routière. » Cette décision permettrait à la France de rejoindre l’Irlande, l’Islande ou le Royaume-Uni dans les pays européens à avoir ouvert le permis de conduire aux jeunes de 17 ans. Si ces derniers peuvent déjà passer le permis avant leur majorité, via la conduite accompagnée, ils ne peuvent conduire seuls qu’à compter de 18 ans.
Aucune information officielle
Le problème est que la décision est loin de faire l’unanimité. « On ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants de cette mesure, déplore Bartò Buteau (Auto Ecole Guida Corsa, Diamant), va-t-on réellement pouvoir assurer cette formation ? C’est le flou le plus total. D’autant que nous sommes à cinq mois de l’échéance et que nous n’avons aucune parution au Journal Officiel, aucune nouvelle de la dite loi et qu’aucune information n’est divulguée aux professionnels qui sont, tout de même les premiers concernés. »
Une mesure qui pourrait venir concurrencer, par ailleurs, le procédé de la conduite accompagnée qui, semble-t-il, porte ses fruits. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes, ajoute le moniteur, le taux d’accidents de la route dans la tranche d’âge des 18-24 ans démontre bien qu’un jeune sortant de la conduite accompagnée possède un niveau d’expérience plus conséquent par rapport à un jeune issu d’une formation classique. On note 20 %d’accidents en moins, ce qui n’est pas rien... » Même son de cloche pour Pascale Antoni (auto-école Le Rallye). « Nous sommes dans la même configuration, peste-t-elle, que lors de l’application de la conduite accompagnée. Les gens venaient s’inscrire, on était au courant de rien. Là, c’est pareil. D’autant plus qu’avec le nouveau dispositif en vigueur depuis mai, nous n’aurons plus de place pour les « 18 ans ». Ce sera très difficile de caser des jeunes de 17 ans. »
Accidentologie chez les 18-25 : la France mauvais élève
Autre point, et non des moindres, le nombre d’inspecteurs (deux seulement pour la Corse-du-Sud). « Nous sommes dans l’incertitude la plus totale, ajoute Bartò Buteau, quand les gens viennent inscrire leurs enfants ou demander des renseignements, on ne sait pas quoi leur répondre. Nous avons des infos en allant sur internet. Madame Born prétend qu’elle sera attentive aux conditions d’obtention du permis, j’aimerais bien savoir comment elle compte s’y prendre. A utre interrogation, faut-il avoir 17 ans pour s’inscrire ou avoir 17 ans au cours de l’année 2024 ? Enfin, l’argument principal serait « l’émancipation des jeunes en milieu rural », sur quelles bases ? »
Notons tout de même qu’en termes d’accidentologie, la France est plutôt un mauvais élève avec, dans la tranche d’âge concernée (18-25 ans), 101 tués par million d’habitants en 2022. Un chiffre très inquiétant mais qui l’est encore plus si on le ramène à la Corse où le nombre de morts sur les routes est 2,5 fois plus important (37 décès en Corse en 2022). Si cette mesure devrait entrer en vigueur à compter du premier janvier, les professionnels, eux, attendent, un accompagnement qu’ils jugent nécessaire.
Philippe Peraut