Septembre 1943 : l'insurrection des patriotes corses contre le fascisme et le nazisme
L'insurrec tion des patriotes......
Septembre 1943 : l'insurrection des patriotes corses contre le fascisme et le nazisme
En ce mois de juillet 1943, les nouvelles de la capitulation italo-allemande en Tunisie, du débarquement et de la progression des Alliés en Sicile arrivent en Corse et mettent en lambeaux le moral de l’armée d’occupation italienne. Le 25 juillet 1943, Mussolini est destitué par le grand Conseil du Fascisme afin de tenter de sauver la monarchie. Pour les nazis qui reculent devant l’avance alliée, il est indispensable de couper la route à l’ennemi au niveau de Rome en passant par la Sardaigne puis par la Corse. Une brigade SS de blindés prend position dans le sud, s’assure de la possession des aérodromes de la côte orientale et s’installe à Bastia pour préparer la traversée vers l’Italie.
L’alliance avec des Italiens.
Le corps d’occupation italienne est en pleine déroute. Des ordres contradictoires arrivent de la péninsule. Un colonel des Chemises noires, Gianni Cagnoni prend contact avec la direction du Front national et lui propose son aide. Il favorise le passage d’aide en armes, en provisions et surtout permet une active propagande défaitiste au sein des unités italiennes. Il livre tout l’ordre de bataille italien en Corse, qui est aussitôt transmis à Alger, et offre de préparer avec le Front national un éventuel débarquement. À rebours, beaucoup d’officiers continueront de réprimer cruellement la résistance. Celui-ci fournira au Front national des vivres, des permis de circuler, et le tiendra au courant des activités policières (il évitera à des résistants le peloton d’exécution). De plus, il favorise la distribution de tracts parmi les militaires, L’OVRA, la police politique, procède à l’arrestation des opposants à l’occupation fasciste qu’ils déportent vers l’Île d’Elbe. Le 30 août, le héros communiste du Front national, Jean Nicoli, arrêté en juin, et plusieurs de ses camarades, sont sauvagement exécutés.
Les premiers affrontements
Le 8 septembre 1943, l’armistice conclu par les Alliés avec l’Italie est rendu public. Le soir même, le général Magli, commandant les troupes italiennes stationnées en Corse se déclare avec le Front national, qui aussitôt occupe la préfecture d’Ajaccio et lance un appel à l’insurrection. Dans la nuit, Italiens antifascistes et partisans attaquent les troupes allemandes qui doivent se replier. Le 9 septembre 1943, le Front national s’empare du pouvoir en Corse, installe un « Conseil de préfecture » à Ajaccio. Les résistants défilent en armes dans les principales communes, Le Patriote journal de la résistance paraît désormais au grand jour et informe la population. Une délégation du Front national exige du préfet la libération immédiate des prisonniers politiques, au nombre de plusieurs centaines, ceux qui sont détenus en Corse ou ceux qui ont été déportés en Italie. Le siège des organisations favorables au gouvernement de Vichy et ils sont nombreux, car la Corse a été majoritairement pétainiste, dans l’île sont attaqués. Les maires nommés par Vichy sont placés en résidence surveillée.
L’enjeu du soulèvement
Outre la question stratégique de l’aide aux alliés qui remontent le long de la botte italienne, se joue en Corse une partie à trois bandes. Le Front national et la résistance ont été aidés par le Général Giraud, commandant en chef civil et militaire de la France libre, qui, depuis Alger, leur fournit armes et renseignements. Or ce militaire, favori des Alliés, est un pétainiste anti-allemand, concurrent du général de Gaulle qui doit affronter l’hostilité des Américains et parfois même des Britanniques. De Gaulle veut être le seul représentant de la France libérée. Il n’est pas partisan d’une libération de la Corse, situation que pourraient utiliser et les giraudistes et les communistes. La décision insurrectionnelle appuyée par l’opération Vésuve, lancée par Giraud, est donc prise sans son aval ce qui expliquera sa froideur quand il débarquera à Ajaccio. Pour les communistes, outre le fait d’emporter la victoire sur les fascistes, l’enjeu est d’être les artisans de la seule libération continentale menée par une armée de partisans. Alger a été libérée en novembre 1942 par les Américains. Au fil des jours de septembre, les maquisards remportent des victoires. Ils sont rejoints par les commandos du bataillon de choc du commandant Gambiez et les Tabors marocains. La direction communiste militaire sera alors écartée. Les collabos arrêtés transférés à Alger. La libération de la Corse n’est désormais plus sous la responsabilité des seuls Corses. C’est tout l’enjeu de la bataille de France qui vient de commencer. Le général de Gaulle, lorsqu’il pose le pied sur le sol de Corse sera acclamé par une population qui ne se doute pas de la partie qui se joue en coulisses entre des Alliés qui veulent découper la France et la France libre qui désire à tout prix lui redonner sa grandeur. La Corse aura eu l’honneur d’être la tête de pont de ce mouvement. Les manuels d’histoire oublieront malheureusement l’héroïsme des partisans corses, pour beaucoup des militants communistes.
GXC
En ce mois de juillet 1943, les nouvelles de la capitulation italo-allemande en Tunisie, du débarquement et de la progression des Alliés en Sicile arrivent en Corse et mettent en lambeaux le moral de l’armée d’occupation italienne. Le 25 juillet 1943, Mussolini est destitué par le grand Conseil du Fascisme afin de tenter de sauver la monarchie. Pour les nazis qui reculent devant l’avance alliée, il est indispensable de couper la route à l’ennemi au niveau de Rome en passant par la Sardaigne puis par la Corse. Une brigade SS de blindés prend position dans le sud, s’assure de la possession des aérodromes de la côte orientale et s’installe à Bastia pour préparer la traversée vers l’Italie.
L’alliance avec des Italiens.
Le corps d’occupation italienne est en pleine déroute. Des ordres contradictoires arrivent de la péninsule. Un colonel des Chemises noires, Gianni Cagnoni prend contact avec la direction du Front national et lui propose son aide. Il favorise le passage d’aide en armes, en provisions et surtout permet une active propagande défaitiste au sein des unités italiennes. Il livre tout l’ordre de bataille italien en Corse, qui est aussitôt transmis à Alger, et offre de préparer avec le Front national un éventuel débarquement. À rebours, beaucoup d’officiers continueront de réprimer cruellement la résistance. Celui-ci fournira au Front national des vivres, des permis de circuler, et le tiendra au courant des activités policières (il évitera à des résistants le peloton d’exécution). De plus, il favorise la distribution de tracts parmi les militaires, L’OVRA, la police politique, procède à l’arrestation des opposants à l’occupation fasciste qu’ils déportent vers l’Île d’Elbe. Le 30 août, le héros communiste du Front national, Jean Nicoli, arrêté en juin, et plusieurs de ses camarades, sont sauvagement exécutés.
Les premiers affrontements
Le 8 septembre 1943, l’armistice conclu par les Alliés avec l’Italie est rendu public. Le soir même, le général Magli, commandant les troupes italiennes stationnées en Corse se déclare avec le Front national, qui aussitôt occupe la préfecture d’Ajaccio et lance un appel à l’insurrection. Dans la nuit, Italiens antifascistes et partisans attaquent les troupes allemandes qui doivent se replier. Le 9 septembre 1943, le Front national s’empare du pouvoir en Corse, installe un « Conseil de préfecture » à Ajaccio. Les résistants défilent en armes dans les principales communes, Le Patriote journal de la résistance paraît désormais au grand jour et informe la population. Une délégation du Front national exige du préfet la libération immédiate des prisonniers politiques, au nombre de plusieurs centaines, ceux qui sont détenus en Corse ou ceux qui ont été déportés en Italie. Le siège des organisations favorables au gouvernement de Vichy et ils sont nombreux, car la Corse a été majoritairement pétainiste, dans l’île sont attaqués. Les maires nommés par Vichy sont placés en résidence surveillée.
L’enjeu du soulèvement
Outre la question stratégique de l’aide aux alliés qui remontent le long de la botte italienne, se joue en Corse une partie à trois bandes. Le Front national et la résistance ont été aidés par le Général Giraud, commandant en chef civil et militaire de la France libre, qui, depuis Alger, leur fournit armes et renseignements. Or ce militaire, favori des Alliés, est un pétainiste anti-allemand, concurrent du général de Gaulle qui doit affronter l’hostilité des Américains et parfois même des Britanniques. De Gaulle veut être le seul représentant de la France libérée. Il n’est pas partisan d’une libération de la Corse, situation que pourraient utiliser et les giraudistes et les communistes. La décision insurrectionnelle appuyée par l’opération Vésuve, lancée par Giraud, est donc prise sans son aval ce qui expliquera sa froideur quand il débarquera à Ajaccio. Pour les communistes, outre le fait d’emporter la victoire sur les fascistes, l’enjeu est d’être les artisans de la seule libération continentale menée par une armée de partisans. Alger a été libérée en novembre 1942 par les Américains. Au fil des jours de septembre, les maquisards remportent des victoires. Ils sont rejoints par les commandos du bataillon de choc du commandant Gambiez et les Tabors marocains. La direction communiste militaire sera alors écartée. Les collabos arrêtés transférés à Alger. La libération de la Corse n’est désormais plus sous la responsabilité des seuls Corses. C’est tout l’enjeu de la bataille de France qui vient de commencer. Le général de Gaulle, lorsqu’il pose le pied sur le sol de Corse sera acclamé par une population qui ne se doute pas de la partie qui se joue en coulisses entre des Alliés qui veulent découper la France et la France libre qui désire à tout prix lui redonner sa grandeur. La Corse aura eu l’honneur d’être la tête de pont de ce mouvement. Les manuels d’histoire oublieront malheureusement l’héroïsme des partisans corses, pour beaucoup des militants communistes.
GXC