Dumè Colonna, une légende s'est éteinte
Doyen des internationaux français, Dominique Colonna nous a quittés la semaine dernière à l’âge de 95 ans. À travers cet immense joueur, c’est une page de la Corse où il fit ses débuts et bien sûr, de l’histoire révolue d’un football-passion qui se tourne
Dumè Colonna : une légende s’est éteinte
Doyen des internationaux français, Dominique Colonna nous a quittés la semaine dernière à l’âge de 95 ans. À travers cet immense joueur, c’est une page de la Corse où il fit ses débuts et bien sûr, de l’histoire révolue d’un football-passion qui se tourne…
« Je vous parle d’un temps... ». À l’exception des plus accaniti, les moins de quarante ans ne connaissent pas grand-chose des terrains gras et embourbés des années d’après-guerre, des ballons en cuir de plusieurs kilos cousus avec des lacets, des chaussettes tricotées par les grands-mères, d’un football fait plus de passion que de millions d’euros, d’investisseurs ou de droits TV. C’est dans cette mouture, à Corte, que Dumè Colonna, personnage emblématique du football corse et national qui nous a quittés la semaine dernière à l’âge de 95 ans, avait débuté sa carrière à Corte. Avant de partir à Montpellier, au Stade Français, à l’OGC Nice et de bâtir ses plus grands faits d’arme au mythique stade de Reims avec ses amis Kopa, Fontaine ou Piantoni. Quatre fois champion de France, deux coupes de France, une finale de coupe d’Europe des clubs champions et 13 sélections en équipe de France. Un palmarès inégalé pour un gardien corse. La dernière fois qu’il avait été évoqué dans nos colonnes, c’était avant la coupe du monde 2010 à son auberge A Restonica, qu’il tenait avec sa famille. Ce jour-là, alors qu’un car de touristes s’était arrêté, un homme de dix ans plus jeune que lui, l’avait interpellé les larmes aux yeux : « Mr Colonna, j’étais ramasseur de balle au Stade Français, vous étiez gardien de but. »
Des photos un peu partout dans son établissement, les noms des stars de l’époque devant chaque chambre témoignent, aujourd’hui encore, de ce que Dumè Colonna, star parmi les plus grands, pouvait représenter. Un homme au caractère en acier trempé, ce qui lui avait coûté une place de deuxième gardien en 1958 en Suède, des boutades légendaires et un humour acerbe, voilà comment il pourrait être défini. De ces personnes qui ne vous laisse guère insensible. L’une des dernières apparitions officielle dans le domaine sportif remonte à 2019 où il s’était vu remettre le trophée hommage, ponctué d’une interminable allocution pleine d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres. C’est un personnage mythique qui nous a quittés. Dumè Colonna laissera un vide immense dans le monde du football corse, français mais aussi de par son charisme, au sein de la société corse. Il a retrouvé ses amis Raymond Kopa, Roger Piantoni ou Antoine Bonifaci, né le même jour que lui, au paradis des footballeurs…
Ph.P.
Doyen des internationaux français, Dominique Colonna nous a quittés la semaine dernière à l’âge de 95 ans. À travers cet immense joueur, c’est une page de la Corse où il fit ses débuts et bien sûr, de l’histoire révolue d’un football-passion qui se tourne…
« Je vous parle d’un temps... ». À l’exception des plus accaniti, les moins de quarante ans ne connaissent pas grand-chose des terrains gras et embourbés des années d’après-guerre, des ballons en cuir de plusieurs kilos cousus avec des lacets, des chaussettes tricotées par les grands-mères, d’un football fait plus de passion que de millions d’euros, d’investisseurs ou de droits TV. C’est dans cette mouture, à Corte, que Dumè Colonna, personnage emblématique du football corse et national qui nous a quittés la semaine dernière à l’âge de 95 ans, avait débuté sa carrière à Corte. Avant de partir à Montpellier, au Stade Français, à l’OGC Nice et de bâtir ses plus grands faits d’arme au mythique stade de Reims avec ses amis Kopa, Fontaine ou Piantoni. Quatre fois champion de France, deux coupes de France, une finale de coupe d’Europe des clubs champions et 13 sélections en équipe de France. Un palmarès inégalé pour un gardien corse. La dernière fois qu’il avait été évoqué dans nos colonnes, c’était avant la coupe du monde 2010 à son auberge A Restonica, qu’il tenait avec sa famille. Ce jour-là, alors qu’un car de touristes s’était arrêté, un homme de dix ans plus jeune que lui, l’avait interpellé les larmes aux yeux : « Mr Colonna, j’étais ramasseur de balle au Stade Français, vous étiez gardien de but. »
Des photos un peu partout dans son établissement, les noms des stars de l’époque devant chaque chambre témoignent, aujourd’hui encore, de ce que Dumè Colonna, star parmi les plus grands, pouvait représenter. Un homme au caractère en acier trempé, ce qui lui avait coûté une place de deuxième gardien en 1958 en Suède, des boutades légendaires et un humour acerbe, voilà comment il pourrait être défini. De ces personnes qui ne vous laisse guère insensible. L’une des dernières apparitions officielle dans le domaine sportif remonte à 2019 où il s’était vu remettre le trophée hommage, ponctué d’une interminable allocution pleine d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres. C’est un personnage mythique qui nous a quittés. Dumè Colonna laissera un vide immense dans le monde du football corse, français mais aussi de par son charisme, au sein de la société corse. Il a retrouvé ses amis Raymond Kopa, Roger Piantoni ou Antoine Bonifaci, né le même jour que lui, au paradis des footballeurs…
Ph.P.
