Tavignanu Vivu : mille fois raison de persister !
Mobiliser peut finir par payer, même contre ladécision ders juges et les intérêts financiers
Tavignanu Vivu : mille fois raison de persister !
Mobiliser peut finit par payer, même contre la décision des juges et les intérêts financiers, comme l’a montré l’issue victorieuse du long combat des militants écologistes, des agrégateurs et des zadistes de Notre-Dame des Landes.
Le préfet de la Haute-Corse a récemment annoncé avoir signé deux arrêtés allant dans le sens de l’ouverture d’un centre d'enfouissement des déchets (CET) sur un site de la commune de Ghjuncaghju.
Le représentant de l’État a ainsi mis en application des décisions de la justice administrative. Le tribunal administratif de Bastia avait annulé l'arrêté du préfet de Haute-Corse du 15 novembre 2016 qui refusait à la société Oriente Environnement l'autorisation d'exploiter ce site. La Cour administrative d'appel de Marseille avait confirmé cette décision.
Les habitants de la vallée du Tavignanu et de la plaine d’Aleria réunis au sein du Collectif Tavignanu Vivu n’entendent cependant pas renoncer à s’opposer à l’ouverture du CET. Ils ont mille fois raison de persister ! Ils ont su résister aux pressions et aux menaces. Ils ont surmonté l’indifférence ou l’hostilité de décideurs politiques. Ils ont su expliquer et convaincre que l’image et l’attractivité de la vallée du Tavignanu ainsi que celle de la plaine et des plans d’eau d’Aleria seraient irrémédiablement mises à mal. Ils ont consulté des experts qui ont mis en exergue un risque élevé d’affaissement des sols du fait de la proximité du Tavignanu ainsi que de graves menaces sur la biodiversité et la ressource Eau. Ils peuvent s’appuyer sur l’impossibilité de débuter les travaux de construction du CET tant que manquera une dérogation liée aux espèces protégées qui doit être demandée à une Commission nationale.
Enfin, ils ne sont plus seuls. En effet, ils bénéficient désormais du soutien de plusieurs maires et des partis nationalistes, alors que le recours que le Collectif a déposé devant le Conseil d’État est aussi porté par l'association U Levante et la Collectivité de Corse.
Stop au massacre des espaces ruraux !
Mais le Collectif doit à mon sens surtout, encore et toujours compter sur sa capacité de mobiliser les populations riveraines et toutes celles et ceux qui refusent que l’espace rural devienne la poubelle des deux agglomérations et du développement du tourisme de masse. Mobiliser peut finir par payer, même contre la décision des juges et les intérêts financiers, comme l’a montré l’issue victorieuse du long combat des militants écologistes, des agrégateurs et des zadistes de Notre-Dame des Landes qui s’opposaient à la disparition de terres agricoles pour construire un aéroport.
A mon modeste niveau, j’appelle à cette mobilisation. Je précise qu’Il ne s’agit pas de stigmatiser les porteurs du projet. Chacun est libre de faire preuve d’initiative et de chercher à gagner de l’argent.
En revanche, je considère qu’il est temps de mettre fin au massacre des sites et des territoires ruraux que provoque le recours à l’enfouissement. En effet, pour au moins des décennies, les sites concernés par l’implantation d’un CET et les territoires alentours sont condamnés à une image désastreuse, des sols pollués et un potentiel de développement durable diminué.
S’il faut vraiment en passer par l’enfouissement, je préconise que les quatre zones produisant la majeure partie des déchets insulaires (régions ajaccienne et bastiaise, Balagne, Extrême-Sud), en attendant d’avoir réussi à y généraliser le geste de tri et que soient mises en place de véritables filières de valorisation, consacrent un coin de leurs territoires à stocker leurs déchets.
La recherche de prospérité, de qualité de la vie et de bonheur des uns aussi légitimes soient-ils, ne doivent pas passer par l’appauvrissement, la destruction de l’environnement et le malheur des autres.
Alexandra Sereni
Mobiliser peut finit par payer, même contre la décision des juges et les intérêts financiers, comme l’a montré l’issue victorieuse du long combat des militants écologistes, des agrégateurs et des zadistes de Notre-Dame des Landes.
Le préfet de la Haute-Corse a récemment annoncé avoir signé deux arrêtés allant dans le sens de l’ouverture d’un centre d'enfouissement des déchets (CET) sur un site de la commune de Ghjuncaghju.
Le représentant de l’État a ainsi mis en application des décisions de la justice administrative. Le tribunal administratif de Bastia avait annulé l'arrêté du préfet de Haute-Corse du 15 novembre 2016 qui refusait à la société Oriente Environnement l'autorisation d'exploiter ce site. La Cour administrative d'appel de Marseille avait confirmé cette décision.
Les habitants de la vallée du Tavignanu et de la plaine d’Aleria réunis au sein du Collectif Tavignanu Vivu n’entendent cependant pas renoncer à s’opposer à l’ouverture du CET. Ils ont mille fois raison de persister ! Ils ont su résister aux pressions et aux menaces. Ils ont surmonté l’indifférence ou l’hostilité de décideurs politiques. Ils ont su expliquer et convaincre que l’image et l’attractivité de la vallée du Tavignanu ainsi que celle de la plaine et des plans d’eau d’Aleria seraient irrémédiablement mises à mal. Ils ont consulté des experts qui ont mis en exergue un risque élevé d’affaissement des sols du fait de la proximité du Tavignanu ainsi que de graves menaces sur la biodiversité et la ressource Eau. Ils peuvent s’appuyer sur l’impossibilité de débuter les travaux de construction du CET tant que manquera une dérogation liée aux espèces protégées qui doit être demandée à une Commission nationale.
Enfin, ils ne sont plus seuls. En effet, ils bénéficient désormais du soutien de plusieurs maires et des partis nationalistes, alors que le recours que le Collectif a déposé devant le Conseil d’État est aussi porté par l'association U Levante et la Collectivité de Corse.
Stop au massacre des espaces ruraux !
Mais le Collectif doit à mon sens surtout, encore et toujours compter sur sa capacité de mobiliser les populations riveraines et toutes celles et ceux qui refusent que l’espace rural devienne la poubelle des deux agglomérations et du développement du tourisme de masse. Mobiliser peut finir par payer, même contre la décision des juges et les intérêts financiers, comme l’a montré l’issue victorieuse du long combat des militants écologistes, des agrégateurs et des zadistes de Notre-Dame des Landes qui s’opposaient à la disparition de terres agricoles pour construire un aéroport.
A mon modeste niveau, j’appelle à cette mobilisation. Je précise qu’Il ne s’agit pas de stigmatiser les porteurs du projet. Chacun est libre de faire preuve d’initiative et de chercher à gagner de l’argent.
En revanche, je considère qu’il est temps de mettre fin au massacre des sites et des territoires ruraux que provoque le recours à l’enfouissement. En effet, pour au moins des décennies, les sites concernés par l’implantation d’un CET et les territoires alentours sont condamnés à une image désastreuse, des sols pollués et un potentiel de développement durable diminué.
S’il faut vraiment en passer par l’enfouissement, je préconise que les quatre zones produisant la majeure partie des déchets insulaires (régions ajaccienne et bastiaise, Balagne, Extrême-Sud), en attendant d’avoir réussi à y généraliser le geste de tri et que soient mises en place de véritables filières de valorisation, consacrent un coin de leurs territoires à stocker leurs déchets.
La recherche de prospérité, de qualité de la vie et de bonheur des uns aussi légitimes soient-ils, ne doivent pas passer par l’appauvrissement, la destruction de l’environnement et le malheur des autres.
Alexandra Sereni