Frédéric Poletti : << L'autonomie qui rend heureux >>
Il rejette la béatitude
Avoir osé changer et entreprendre ailleurs et en Corse, passant de la prestigieuse École Nationale des Arts et Métiers à des parcours professionnels ou entrepreneuriaux dans l’ingénierie et l’urbanisme, puis dans les médias et la communication, il dit en avoir tiré une incroyable expérience humaine. Être de gauche, il le revendique. S’être politiquement engagé, il ne le cache pas. Son humanisme, Il l’affiche sur le fronton de son blog Ma vision de la société (*) avec ces mots d’Albert Camus : « La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité ». Être citoyen, il n’a pas besoin d’en faire état, son action quotidienne parle pour lui. Depuis des années,il anime le collectif Agissons contre la cherté des carburants en Corse (**) parce que, dit-il : « Le prix élevé des carburants impacte notre île dramatiquement tant au niveau social qu’économique ». Concernant une éventuelle autonomie de la Corse, sans fermer la porte, il rejette la béatitude.
(*) https://fpolettiblog.com
(**) https://www.facebook.com/prixcarburantcorse/
Frédéric Poletti : « L’autonomie qui rend heureux »
Concernant les avancées institutionnelles qui animent le débat politique depuis plusieurs mois, ce n’est pas tant le principe de l’autonomie en lui-même qui pose problème mais le processus tel qu’il est engagé. Ce qui est contestable, c’est qu’il valide l’autonomie comme condition préalable à l’action.
A chaque fois que l’on a connu des avancées, création de l’Assemblée de corse en 1982, statuts Joxe en 1991, on n’a pourtant pas vu de changement significatif. C’est devenu une sorte de point inaccessible car dès qu’on pense s’en approcher, il y a une sorte de surenchère qui fixe un point toujours plus lointain… On finirait presque par croire que ne rien faire est une stratégie destinée à entretenir un mal-vivre afin de faire valider par la population l’obligation d’une autonomie pour s’en sortir. Où en est le programme de rénovation énergétique ? Gilles Simeoni avait pourtant expliqué que « 8600 logements sociaux sont des passoires thermiques, les rénover équivaudra à un gain de 800 € à 1 000 € par an pour chaque ménage ». Que reste-t-il de la délibération n°19/052 de l’assemblée de Corse du 22 février 2019 portant adoption d’une résolution relative à la mise en œuvre des propositions de la conférence sociale concernant les produits de consommation courante ?
Femu a Corsica ne cesse de clamer que les Corses lui ont donné mandat pour obtenir l’autonomie de plein droit et de plein exercice. « 70% des Corses » clame-t-il ! Si le fait majoritaire l’emporte en démocratie, notons qu’il s’agit de 70% des votes exprimés dans une élection pour laquelle 41,09% des inscrits se sont abstenus. De plus, sur les 100 pages du programme que Fà Populu Inseme a présenté aux électeurs, 25 sont consacrées aux moyens de l’émancipation dont seulement 2 pages abordent l’autonomie en elle-même. Peut-on raisonnablement penser que seul ce point leur a permis une majorité des suffrages ? Certainement pas ! Un sondage Ipsos de France3 Corse publié peu avant le 1er tour avait d’ailleurs mis en avant que la principale préoccupation des Corses était le pouvoir d’achat (37% des personnes sondées)
Le rapport Autonomia, voté à l’Assemblée de corse en juillet dernier, évoque des territoires qui ont accédé à des autonomies plus ou moins fortes. Mais il n’y a aucune information sur l’évolution du niveau de vie des populations de ces territoires suite à l’autonomie. Notons qu’entre 2000 et 2010, la Corse est l’île méditerranéenne qui a connu la plus forte évolution du PIB. Le PIB par habitant y est l’un des plus élevés seuls les Baléares font mieux… On parle de la Sicile, mais n’oublions pas qu’elle est gangrenée par la mafia. On parle des Baléares, un territoire qui a usé de son autonomie pour faire de la baléarisation à juste titre critiquée. On parle de la Catalogne qui représente 20% du PIB espagnol et son économie risque de nous imposer un modèle économique Volotea que personne ne veut chez nous.
On parle aussi de la Polynésie française qui connaît une situation sociale catastrophique (26% de pauvreté, ni allocations chômage ni RSA et un système de sécurité sociale tellement mal en point qu’Il a fallu mettre en place une taxe sur la consommation pour tenter de le sauver). Or, assez discrètement, les rédacteurs du rapport Autonomia abordent la possibilité de récupérer les financements de ces dispositifs sociaux afin de les gérer de manière autonome. Aussi imparfait soit-il, la France dispose sans doute d’un des meilleurs systèmes de sécurité sociale que bien des peuples envient!! Est-ce un point à changer alors que la Corse connaît un vieillissement important de sa population ?
Quant à la fiscalité, il est préoccupant que dans les communes où Femu a Corsica est aux manettes, le choix ait été fait de l’augmenter. A Bastia, par exemple, le Maire a été l’un des défenseurs de l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) qui a été validée par la CAB !
En moyenne, la taxe foncière sur les résidences principales a augmenté de 250 € à Bastia. 50% de cette hausse est portée par l’augmentation de la TEOM ! Or la TEOM peut être récupérée de plein droit par les propriétaires sur les locataires…
Le rapport Autonomia affirme aussi qu’il n’y aurait donc pas « d’écart significatif entre ce que l’Etat verse en Corse aux collectivités territoriales et ce qu’il perçoit dans l’île ». Mais il semble être oublié ce que l’Etat verse en rémunération des personnels de santé, de l’enseignement, de la justice, de la police.
J’ai confiance en le peuple. Je suis de ceux qui restent convaincus qu’il mérite la plus grande des clartés quand il a à se prononcer sur un projet qui engage son avenir et surtout celui des générations futures.
(*) https://fpolettiblog.com
(**) https://www.facebook.com/prixcarburantcorse/
Frédéric Poletti : « L’autonomie qui rend heureux »
Concernant les avancées institutionnelles qui animent le débat politique depuis plusieurs mois, ce n’est pas tant le principe de l’autonomie en lui-même qui pose problème mais le processus tel qu’il est engagé. Ce qui est contestable, c’est qu’il valide l’autonomie comme condition préalable à l’action.
A chaque fois que l’on a connu des avancées, création de l’Assemblée de corse en 1982, statuts Joxe en 1991, on n’a pourtant pas vu de changement significatif. C’est devenu une sorte de point inaccessible car dès qu’on pense s’en approcher, il y a une sorte de surenchère qui fixe un point toujours plus lointain… On finirait presque par croire que ne rien faire est une stratégie destinée à entretenir un mal-vivre afin de faire valider par la population l’obligation d’une autonomie pour s’en sortir. Où en est le programme de rénovation énergétique ? Gilles Simeoni avait pourtant expliqué que « 8600 logements sociaux sont des passoires thermiques, les rénover équivaudra à un gain de 800 € à 1 000 € par an pour chaque ménage ». Que reste-t-il de la délibération n°19/052 de l’assemblée de Corse du 22 février 2019 portant adoption d’une résolution relative à la mise en œuvre des propositions de la conférence sociale concernant les produits de consommation courante ?
Femu a Corsica ne cesse de clamer que les Corses lui ont donné mandat pour obtenir l’autonomie de plein droit et de plein exercice. « 70% des Corses » clame-t-il ! Si le fait majoritaire l’emporte en démocratie, notons qu’il s’agit de 70% des votes exprimés dans une élection pour laquelle 41,09% des inscrits se sont abstenus. De plus, sur les 100 pages du programme que Fà Populu Inseme a présenté aux électeurs, 25 sont consacrées aux moyens de l’émancipation dont seulement 2 pages abordent l’autonomie en elle-même. Peut-on raisonnablement penser que seul ce point leur a permis une majorité des suffrages ? Certainement pas ! Un sondage Ipsos de France3 Corse publié peu avant le 1er tour avait d’ailleurs mis en avant que la principale préoccupation des Corses était le pouvoir d’achat (37% des personnes sondées)
Le rapport Autonomia, voté à l’Assemblée de corse en juillet dernier, évoque des territoires qui ont accédé à des autonomies plus ou moins fortes. Mais il n’y a aucune information sur l’évolution du niveau de vie des populations de ces territoires suite à l’autonomie. Notons qu’entre 2000 et 2010, la Corse est l’île méditerranéenne qui a connu la plus forte évolution du PIB. Le PIB par habitant y est l’un des plus élevés seuls les Baléares font mieux… On parle de la Sicile, mais n’oublions pas qu’elle est gangrenée par la mafia. On parle des Baléares, un territoire qui a usé de son autonomie pour faire de la baléarisation à juste titre critiquée. On parle de la Catalogne qui représente 20% du PIB espagnol et son économie risque de nous imposer un modèle économique Volotea que personne ne veut chez nous.
On parle aussi de la Polynésie française qui connaît une situation sociale catastrophique (26% de pauvreté, ni allocations chômage ni RSA et un système de sécurité sociale tellement mal en point qu’Il a fallu mettre en place une taxe sur la consommation pour tenter de le sauver). Or, assez discrètement, les rédacteurs du rapport Autonomia abordent la possibilité de récupérer les financements de ces dispositifs sociaux afin de les gérer de manière autonome. Aussi imparfait soit-il, la France dispose sans doute d’un des meilleurs systèmes de sécurité sociale que bien des peuples envient!! Est-ce un point à changer alors que la Corse connaît un vieillissement important de sa population ?
Quant à la fiscalité, il est préoccupant que dans les communes où Femu a Corsica est aux manettes, le choix ait été fait de l’augmenter. A Bastia, par exemple, le Maire a été l’un des défenseurs de l’augmentation de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) qui a été validée par la CAB !
En moyenne, la taxe foncière sur les résidences principales a augmenté de 250 € à Bastia. 50% de cette hausse est portée par l’augmentation de la TEOM ! Or la TEOM peut être récupérée de plein droit par les propriétaires sur les locataires…
Le rapport Autonomia affirme aussi qu’il n’y aurait donc pas « d’écart significatif entre ce que l’Etat verse en Corse aux collectivités territoriales et ce qu’il perçoit dans l’île ». Mais il semble être oublié ce que l’Etat verse en rémunération des personnels de santé, de l’enseignement, de la justice, de la police.
J’ai confiance en le peuple. Je suis de ceux qui restent convaincus qu’il mérite la plus grande des clartés quand il a à se prononcer sur un projet qui engage son avenir et surtout celui des générations futures.