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Ukraine : fin prochaine du show Zelensky

Le président ukrainien Volodymir Zelensky doit impérativement s'adapter à une nouvelle réalité

Ukraine : fin prochaine du show Zelensky


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit impérativement s’adapter à une nouvelle réalité.



Dans les pays occidentaux, au sein des opinions publiques, Volodymyr Zelensky est encore et majoritairement considéré comme une sorte de héro, comme l’incarnation de l’esprit de résistance de tout un peuple. Les médias ont fortement contribué à façonner cette image et l’ont massivement relayée. Son image iconique et la complaisance des médias permettent à l’intéressé d’exiger beaucoup des gouvernements occidentaux et même de les sermonner s’il estime que l’aide financière et militaire qu’ils attribuent à son pays, est insuffisante ou tarde à venir. Le contexte restera-t-il encore longtemps favorable à Volodymyr Zelensky ? Pourra-t-il encore longtemps tancer ses interlocuteurs ? Ces questions méritent d’être posées. En effet, si l’heure n’est pas à l’avis de tempête, des nuages noirs commencent à encombrer l’horizon. En premier lieu, il apparaît que les médias commencent à écorner l’image du président ukrainien et de sa gouvernance. Ils relatent que ce dernier verse dans l’autoritarisme et l’arbitraire, notamment en utilisant la loi martiale contre des opposants politiques devenant gênants. Ils ne taisent plus qu’une partie de la classe politique ukrainienne, notamment les maires de plusieurs grandes villes dont la capitale Kiev, dénonce un exercice solitaire et ultra-partisan du pouvoir. Ils font savoir que la corruption n’est pas éradiquée.


Le sentiment pro-ukrainien s’émousse



En second lieu, il apparaît que le sentiment pro-ukrainien s’émousse. En Slovaquie, un parti nationaliste et populiste vient de remporter les élections législatives, notamment en faisant campagne sur la nécessité de mettre fin à l’aide à l’Ukraine. En Pologne, cette aide est dénoncée par le troisième parti du pays (Confédération Liberté et Indépendance), or il est peu probable que le gouvernement qui sera constitué après les élections parlementaires qui auront lieu le 15 octobre prochain, puisse être formé sans le soutien et la participation de ce parti nationaliste et libertarien. Aux USA, alors que débutent à peine les campagnes des candidats aux élections présidentielles qui auront lieu dans plus d’un an, les questions « Jusqu’à quand faudra-t-il payer pour cette guerre? Où va l’argent? » sont déjà mises au cœur des débats par Les Républicains qui jugent ruineuse l’aide apportée à l’Ukraine et affirment vouloir y mettre fin. Par ailleurs, l’opposition des Républicains a dernièrement conduit à ce que le financement de l’aide à l’Ukraine ne soit pas intégré dans le projet de budget fédéral (afin d’éviter le rejet de celui-ci par la Chambre des Représentants). Même si une solution pour rétablir cette aide sera probablement trouvée dans quelques semaines, l’alerte ne peut être prise à la légère.


« Il est temps de quitter la scène théâtrale »



A tous les nuages susmentionnés, il s’ajoute que la contre-offensive ukrainienne piétine. Lancée au début de l’été, elle n’a permis d’atteindre aucun des objectifs qui avaient été claironnés. Des experts du Pentagone vont jusqu’à prédire son échec. Or si la guerre n’en finit pas, aider l’Ukraine risque à la longue d’apparaître trop coûteux aux pays occidentaux et trop lourd à leurs opinions publiques. Une phase nouvelle et difficile à négocier s’ouvre donc. Volodymyr Zelensky doit impérativement admettre et tenir compte que l’ère du show permanent du héro aussi impertinent qu’exigeant est terminée. Tout cela a d’ailleurs été souligné par une éditorialiste ukrainienne : « Les années passent, et il est temps de quitter la scène théâtrale pour revenir à la réalité. Cette réalité où, après l’engouement pour le slogan « Gloire à l’Ukraine ! », les gouvernements étrangers reportent leur attention sur leurs problèmes intérieurs. »


Alexandra Sereni
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