Le fabuleux défi de Julien Leca et Sébastien Cuttoli
Deux amis ajacciens,ont réussi le pari de gravir les 4807 mètres du Mont Blanc.
Le fabuleux défi de Julien Leca et Sébastien Cuttoli !
Deux amis ajacciens, Julien Leca et Sébastien Cuttoli ont réussi le pari, mi-septembre, de gravir les 4807 mètres du Mont Blanc. La concrétisation d’un projet né il y a un an pour une superbe aventure humaine et sportive…
La passion, dit-on, permet de soulever les montagnes. En ce qui concerne Julien Leca et Sébastien Cuttoli, deux amis ajacciens âgés de 30 ans, elle a surtout aidé à gravir le plus haut sommet français le mois dernier.
Une passion commune-celle de la montagne-pour deux hommes au parcours sportif et professionnel différent. Julien a débuté par le football à…Bocognano.
Logique quand on est le petit-fils de Pascal Risterucci et le neveu de Franck. « J’ai joué jusqu’à 18 ans, souligne l’intéressé, j’ai dû ensuite partir deux ans sur le Continent pour ma formation professionnelle. En rentrant, j’étais dans le monde du travail, j’ai arrêté le football. »
Julien Leca : un adepte de l’ultra-trail
Il y a cinq ans, Julien devient accroc des courses de montagne. « La Corse a quelque chose d’envoûtant à ce niveau, rajoute-t-il, j’ai commencé par une portion du trail Napoléon, puis j’ai progressivement augmenté les distances. » De 20 et 30 kilomètres, ce qui est déjà énorme, de surcroît quand on débute, Julien passe très vite à 65 km (à la Réunion) et 70 km (une partie de la Restonica).
Depuis, il a basculé dans les ultra-trails. Entendez par là, de très longues distances. Ce qui nécessite 4 à 5 entraînements par semaine à raison de séances d’une à huit heures. Sans compter un important travail de musculation. « Sur des courtes et moyennes distances, je pouvais effectuer 4 à 5 courses par an. Pour l’ultra, c’est une à deux. »
Sébastien Cuttoli : de la boxe à la randonnée
S’il avoue ne pas vraiment aimer la course, Sébastien Cuttoli, lui, a connu également un parcours sportif. C’est en boxe anglaise au BCA de Pierre Paoli, qu’il a gravi les échelons jusqu’il y a deux ans. « La boxe, précise-t-il, c’est une école de la vie. J’ai arrêté car je n’avais pas envie d’aller plus loin et les perspectives sont restreintes à un moment donné. Mais je n’ai aucun regret. » Treize combats dont neuf victoires plus tard, l’Ajaccien met un terme à cette aventure mais il ne lâche pas, pour autant, l’activité sportive. « La course à pied venait en complément de la boxe. Par la suite, j’ai couru à deux reprises, les dix kilomètres d’Ajaccio. Mais la course n’est pas trop mon truc. En revanche, la montagne m’a toujours attiré. Mais on se dit que c’est inaccessible. »
Sébastien s’y essaie pourtant…Avec succès et sous forme de rando. Cintu, Paglia Orba, Renosu, GR20 en 9 jours, excusez du peu !
Le destin des deux hommes est en marche, aidé en cela par cette passion commune.
Et puis, naît en septembre 2019, l’idée de gravir le Mont Blanc. Une idée de Seb. « J’ai participé à une course à Chamonix, raconte Julien, je suis monté jusqu’à l’aiguille du Midi en téléférique. En redescendant, j’ai appelé Seb : « On fait le Mont Blanc ! »
Les deux hommes disposent, à ce moment-là, d’une année pour préparer le défi.
« À vrai dire, lance Sébastien, on ne s’est pas préparé plus que çà. On a fait des sorties en vélo et quelques randonnées en montagne. On avait tout de même un certain niveau physique. On a gardé le rythme. »
Un périple de douze heures de marche
Après un an d’attente, le grand jour arrive le 13 septembre dernier. Accompagnés de Marco, un guide italien et de quatre autres randonneurs (Benoît, Corinne, Elisabeth et Julien), les deux ajacciens arrivent en train au premier refuge situé à 2372 mètres d’altitude. La première étape doit les conduire à une altitude de 3187 mètres au refuge de Tête Rousse. Le départ du deuxième périple est prévu le mercredi matin à 4.00 mais retardé en raison des risques d’éboulement dans le dangereux couloir du Goûter. Finalement, les randonneurs, rejoints par deux autres guides, arrivent au refuge du Goûter à 8.00. Après une courte halte, il reste encore 1000 mètres de dénivelé et 5 km à parcourir. « La partie la plus difficile, raconte Julien, on a eu la neige à partir du refuge du Goûter et donc le recours à des piolets, crampons et baudriers. Mais des conditions climatiques idéales : beau temps, pas d’éboulements, pas de vent... »
À midi sonnante, la délégation arrive au sommet du Mont Blanc. C’est le moment d’une grande émotion entre les deux hommes. Une étreinte, quelques larmes et bien sûr la Bandera qui flotte à 4807 mètres d’altitude. « Un moment très fort. La récompense de tant d’efforts… Mais on a eu peu de temps pour savourer. Une demi-heure après, il a fallu redescendre. »
Un périple de douze heures de marche étalé sur les deux jours.
Un mois après, Julien et Sébastien ont encore les yeux qui scintillent quand ils évoquent ce parcours.
« On en sort grandi mais avec des souvenirs qui resteront ancrés à jamais… »
Si le quotidien reprend pour les deux Ajacciens, pas question de verser dans la routine.
Les entraînements ont repris, course pour Julien (qui lorgne sur l’ultra-trail de la Restonica, 110 km), rando pour Seb.
Dans un coin de leur tête, d’autres défis sont à relever.
Quelques sommets des Alpes avant, si tout va bien de s’attaquer dans les cinq années à venir à…l’Aconcagua (sommet argentin qui culmine à 6992 mètres)….Le rendez-vous est pris.
Philippe Peraut
Deux amis ajacciens, Julien Leca et Sébastien Cuttoli ont réussi le pari, mi-septembre, de gravir les 4807 mètres du Mont Blanc. La concrétisation d’un projet né il y a un an pour une superbe aventure humaine et sportive…
La passion, dit-on, permet de soulever les montagnes. En ce qui concerne Julien Leca et Sébastien Cuttoli, deux amis ajacciens âgés de 30 ans, elle a surtout aidé à gravir le plus haut sommet français le mois dernier.
Une passion commune-celle de la montagne-pour deux hommes au parcours sportif et professionnel différent. Julien a débuté par le football à…Bocognano.
Logique quand on est le petit-fils de Pascal Risterucci et le neveu de Franck. « J’ai joué jusqu’à 18 ans, souligne l’intéressé, j’ai dû ensuite partir deux ans sur le Continent pour ma formation professionnelle. En rentrant, j’étais dans le monde du travail, j’ai arrêté le football. »
Julien Leca : un adepte de l’ultra-trail
Il y a cinq ans, Julien devient accroc des courses de montagne. « La Corse a quelque chose d’envoûtant à ce niveau, rajoute-t-il, j’ai commencé par une portion du trail Napoléon, puis j’ai progressivement augmenté les distances. » De 20 et 30 kilomètres, ce qui est déjà énorme, de surcroît quand on débute, Julien passe très vite à 65 km (à la Réunion) et 70 km (une partie de la Restonica).
Depuis, il a basculé dans les ultra-trails. Entendez par là, de très longues distances. Ce qui nécessite 4 à 5 entraînements par semaine à raison de séances d’une à huit heures. Sans compter un important travail de musculation. « Sur des courtes et moyennes distances, je pouvais effectuer 4 à 5 courses par an. Pour l’ultra, c’est une à deux. »
Sébastien Cuttoli : de la boxe à la randonnée
S’il avoue ne pas vraiment aimer la course, Sébastien Cuttoli, lui, a connu également un parcours sportif. C’est en boxe anglaise au BCA de Pierre Paoli, qu’il a gravi les échelons jusqu’il y a deux ans. « La boxe, précise-t-il, c’est une école de la vie. J’ai arrêté car je n’avais pas envie d’aller plus loin et les perspectives sont restreintes à un moment donné. Mais je n’ai aucun regret. » Treize combats dont neuf victoires plus tard, l’Ajaccien met un terme à cette aventure mais il ne lâche pas, pour autant, l’activité sportive. « La course à pied venait en complément de la boxe. Par la suite, j’ai couru à deux reprises, les dix kilomètres d’Ajaccio. Mais la course n’est pas trop mon truc. En revanche, la montagne m’a toujours attiré. Mais on se dit que c’est inaccessible. »
Sébastien s’y essaie pourtant…Avec succès et sous forme de rando. Cintu, Paglia Orba, Renosu, GR20 en 9 jours, excusez du peu !
Le destin des deux hommes est en marche, aidé en cela par cette passion commune.
Et puis, naît en septembre 2019, l’idée de gravir le Mont Blanc. Une idée de Seb. « J’ai participé à une course à Chamonix, raconte Julien, je suis monté jusqu’à l’aiguille du Midi en téléférique. En redescendant, j’ai appelé Seb : « On fait le Mont Blanc ! »
Les deux hommes disposent, à ce moment-là, d’une année pour préparer le défi.
« À vrai dire, lance Sébastien, on ne s’est pas préparé plus que çà. On a fait des sorties en vélo et quelques randonnées en montagne. On avait tout de même un certain niveau physique. On a gardé le rythme. »
Un périple de douze heures de marche
Après un an d’attente, le grand jour arrive le 13 septembre dernier. Accompagnés de Marco, un guide italien et de quatre autres randonneurs (Benoît, Corinne, Elisabeth et Julien), les deux ajacciens arrivent en train au premier refuge situé à 2372 mètres d’altitude. La première étape doit les conduire à une altitude de 3187 mètres au refuge de Tête Rousse. Le départ du deuxième périple est prévu le mercredi matin à 4.00 mais retardé en raison des risques d’éboulement dans le dangereux couloir du Goûter. Finalement, les randonneurs, rejoints par deux autres guides, arrivent au refuge du Goûter à 8.00. Après une courte halte, il reste encore 1000 mètres de dénivelé et 5 km à parcourir. « La partie la plus difficile, raconte Julien, on a eu la neige à partir du refuge du Goûter et donc le recours à des piolets, crampons et baudriers. Mais des conditions climatiques idéales : beau temps, pas d’éboulements, pas de vent... »
À midi sonnante, la délégation arrive au sommet du Mont Blanc. C’est le moment d’une grande émotion entre les deux hommes. Une étreinte, quelques larmes et bien sûr la Bandera qui flotte à 4807 mètres d’altitude. « Un moment très fort. La récompense de tant d’efforts… Mais on a eu peu de temps pour savourer. Une demi-heure après, il a fallu redescendre. »
Un périple de douze heures de marche étalé sur les deux jours.
Un mois après, Julien et Sébastien ont encore les yeux qui scintillent quand ils évoquent ce parcours.
« On en sort grandi mais avec des souvenirs qui resteront ancrés à jamais… »
Si le quotidien reprend pour les deux Ajacciens, pas question de verser dans la routine.
Les entraînements ont repris, course pour Julien (qui lorgne sur l’ultra-trail de la Restonica, 110 km), rando pour Seb.
Dans un coin de leur tête, d’autres défis sont à relever.
Quelques sommets des Alpes avant, si tout va bien de s’attaquer dans les cinq années à venir à…l’Aconcagua (sommet argentin qui culmine à 6992 mètres)….Le rendez-vous est pris.
Philippe Peraut