Passage à l'heure d'hiver
De plus en plus contesté par les citoyens
Passage à l’heure d’hiver
Le passage à l'heure d'hiver se déroulera dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 octobre 2023. Le changement d'heure est en vigueur en France métropolitaine depuis 1976. Il est de plus en plus contesté par les citoyens et son bénéfice reste controversé. Malgré une consultation publique qui était favorable à la suppression de ce changement, dans toute l’Europe, le projet n’est toujours pas lancé. Et à la fin du mois, on recule les horloges d’une heure.
L’automne est là
L’automne a été long à s’installer, mais il est là. C’est aussi le temps du changement d’heure : on va passer à l’heure d’hiver, c’est-à-dire que l’on va reculer l’horaire d’une heure. Cette pratique a été instaurée en 1976. À l’époque, il s’agissait de réaliser des économies d’énergie. Or, depuis son instauration, l’heure d’hiver est progressivement rentrée dans la culture populaire, dans plusieurs pays. Certains plaident pour sa suppression, car cette pratique aurait tendance à perturber notre horloge interne. Les parents d’enfants en bas âge seraient aussi dérangés, puisque le sommeil de ces derniers se décalerait. En bref, personne ne gagnerait à ce passage à l’heure d’hiver. Dans tous les cas, l’heure reculera à nouveau d’un cran à partir du 29 octobre prochain. Au-delà de perturber le sommeil de certains Français, ce changement aura pour effet de donner la sensation que les journées se raccourcissent.
Pour les économies
En mars 2019, des députés européens avaient voté une résolution en faveur de la suppression du changement d’heure. Ce texte aurait dû s’appliquer en 2021. Mais il a fini par être abandonné après la crise sanitaire de la Covid-19. Aujourd’hui, il n’est même plus à l’ordre du jour. Mais à l'heure de la flambée des prix de l'énergie, la question de sa suppression en Europe n'est toujours pas tranchée. L'idée d'un changement d'heure apparaît pour la première fois en 1907. L'Allemagne est le premier pays d'Europe à instaurer cette mesure en 1916, suivie par la Grande-Bretagne. La France suit le mouvement l'année d'après, avant de rétropédaler à la Libération. Il faudra attendre 1976, après l'adoption du décret du 19 septembre 1975, pour que le changement d'heure saisonnier soit établi en France. Cette mesure gouvernementale est mise en place après le choc pétrolier dans le but de réduire la facture énergétique du pays en limitant l'utilisation de l'éclairage artificiel. D’après une étude d'évaluation des impacts énergétiques du régime d'heure d'été de 2009, par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, « le changement d'heure permet des économies d'énergies et de CO2 réelles, mais modestes, pour un coût quasi nul de mise en œuvre ». Cela s’explique notamment par l'évolution des éclairages publics, de moins en moins énergivores. À l'échelle de l'Europe, le Service de recherche du Parlement européen estimait dans une étude publiée en 2017 que le changement d'heure permettait de réaliser une économie de 0,5 % à 2,5 % selon les pays. Les pays les plus au sud du continent bénéficieraient davantage de ces mesures. L’Ademe reconnaît une baisse de l’intérêt de ce dispositif, en raison notamment du déploiement de lampes basse consommation.
Plutôt heure d’été ou heure d’hiver ?
Si le sujet est sur la table depuis 2018 au sein de la sphère politique, les Français, eux, sont en grande majorité favorable à l'arrêt du changement d'heure en hiver et en été. Selon un sondage mené en 2019 par la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, 83,71 % des sondés se disaient favorable à la fin du changement d'heure. Les Européens sont partagés sur l’heure définitive à adopter, si la directive entre un jour en vigueur. Les résultats de la consultation menée par la Commission européenne en 2018 illustrent bien cette situation. Si 56 % des citoyens du continent sont favorables à « l’heure d’été permanente » contre 32 % pour celle d’hiver, les résultats varient énormément d’un État membre à l’autre. Au Portugal (79 %), à Chypre (73 %) ou en Pologne (72 %), les intéressés optent très largement pour l’heure d’été. À l’inverse, une majorité d’habitants préfère l’heure d’hiver, même si leur part n’atteint pas 50 % en raison des personnes « sans opinion », en Finlande (48 %), au Danemark (46 %) ou aux Pays-Bas (45 %). Mais pour des raisons économiques, il faudra s’organiser pour une cohérence d’ensemble. Cela ne sera pas laissé au bon vouloir des citoyens. Là encore, l’économie tranchera.
Maria Mariana
Le passage à l'heure d'hiver se déroulera dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 octobre 2023. Le changement d'heure est en vigueur en France métropolitaine depuis 1976. Il est de plus en plus contesté par les citoyens et son bénéfice reste controversé. Malgré une consultation publique qui était favorable à la suppression de ce changement, dans toute l’Europe, le projet n’est toujours pas lancé. Et à la fin du mois, on recule les horloges d’une heure.
L’automne est là
L’automne a été long à s’installer, mais il est là. C’est aussi le temps du changement d’heure : on va passer à l’heure d’hiver, c’est-à-dire que l’on va reculer l’horaire d’une heure. Cette pratique a été instaurée en 1976. À l’époque, il s’agissait de réaliser des économies d’énergie. Or, depuis son instauration, l’heure d’hiver est progressivement rentrée dans la culture populaire, dans plusieurs pays. Certains plaident pour sa suppression, car cette pratique aurait tendance à perturber notre horloge interne. Les parents d’enfants en bas âge seraient aussi dérangés, puisque le sommeil de ces derniers se décalerait. En bref, personne ne gagnerait à ce passage à l’heure d’hiver. Dans tous les cas, l’heure reculera à nouveau d’un cran à partir du 29 octobre prochain. Au-delà de perturber le sommeil de certains Français, ce changement aura pour effet de donner la sensation que les journées se raccourcissent.
Pour les économies
En mars 2019, des députés européens avaient voté une résolution en faveur de la suppression du changement d’heure. Ce texte aurait dû s’appliquer en 2021. Mais il a fini par être abandonné après la crise sanitaire de la Covid-19. Aujourd’hui, il n’est même plus à l’ordre du jour. Mais à l'heure de la flambée des prix de l'énergie, la question de sa suppression en Europe n'est toujours pas tranchée. L'idée d'un changement d'heure apparaît pour la première fois en 1907. L'Allemagne est le premier pays d'Europe à instaurer cette mesure en 1916, suivie par la Grande-Bretagne. La France suit le mouvement l'année d'après, avant de rétropédaler à la Libération. Il faudra attendre 1976, après l'adoption du décret du 19 septembre 1975, pour que le changement d'heure saisonnier soit établi en France. Cette mesure gouvernementale est mise en place après le choc pétrolier dans le but de réduire la facture énergétique du pays en limitant l'utilisation de l'éclairage artificiel. D’après une étude d'évaluation des impacts énergétiques du régime d'heure d'été de 2009, par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, « le changement d'heure permet des économies d'énergies et de CO2 réelles, mais modestes, pour un coût quasi nul de mise en œuvre ». Cela s’explique notamment par l'évolution des éclairages publics, de moins en moins énergivores. À l'échelle de l'Europe, le Service de recherche du Parlement européen estimait dans une étude publiée en 2017 que le changement d'heure permettait de réaliser une économie de 0,5 % à 2,5 % selon les pays. Les pays les plus au sud du continent bénéficieraient davantage de ces mesures. L’Ademe reconnaît une baisse de l’intérêt de ce dispositif, en raison notamment du déploiement de lampes basse consommation.
Plutôt heure d’été ou heure d’hiver ?
Si le sujet est sur la table depuis 2018 au sein de la sphère politique, les Français, eux, sont en grande majorité favorable à l'arrêt du changement d'heure en hiver et en été. Selon un sondage mené en 2019 par la Commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale, 83,71 % des sondés se disaient favorable à la fin du changement d'heure. Les Européens sont partagés sur l’heure définitive à adopter, si la directive entre un jour en vigueur. Les résultats de la consultation menée par la Commission européenne en 2018 illustrent bien cette situation. Si 56 % des citoyens du continent sont favorables à « l’heure d’été permanente » contre 32 % pour celle d’hiver, les résultats varient énormément d’un État membre à l’autre. Au Portugal (79 %), à Chypre (73 %) ou en Pologne (72 %), les intéressés optent très largement pour l’heure d’été. À l’inverse, une majorité d’habitants préfère l’heure d’hiver, même si leur part n’atteint pas 50 % en raison des personnes « sans opinion », en Finlande (48 %), au Danemark (46 %) ou aux Pays-Bas (45 %). Mais pour des raisons économiques, il faudra s’organiser pour une cohérence d’ensemble. Cela ne sera pas laissé au bon vouloir des citoyens. Là encore, l’économie tranchera.
Maria Mariana