"Ca porte un nom : ça s'appelle u n peuple" Une tribune libre de Vincent Carlotti
Longtemps secrétaire fédéral rocardien au sein de la fédération de la Haute-Corse du Parti socialiste, ancien maire d'Aleria et conseiller général, Vincent Carlotti a également été vice-président de la première Assemblée de Corse
Vincent Carlotti : « Ça porte un nom: ça s’appelle un peuple ! »
Longtemps secrétaire fédéral rocardien au sein de la fédération de la Haute-Corse du Parti socialiste, ancien maire d'Aleria et conseiller général, Vincent Carlotti a également été vice-président de la première Assemblée de Corse. Depuis plusieurs années, il se consacre essentiellement à l’action citoyenne dans le cadre du collectif Maffia No', a Vita Iè. Il reste néanmoins attentif au évolutions de la vie politique et de la société et livre ses prises de position et analyses sur son blog Ma part de Vérité (http://vincent.carlotti.org)
J’ai écouté avec attention l’allocution du président de la République aux élus de l’Assemblée de Corse. Si l’on se réfère à la première visite d’Emmanuel Macron en Corse, en février 2018, Jean Pierre Chevènement ne murmure visiblement plus à l’oreille du Président. C’est une bonne chose, une évolution positive qu’il faut noter. Dommage qu’il ait fallu le soulèvement de la jeunesse corse, révoltée par le lâche assassinat d’Yvan Colonna au sein de la prison d’Arles, pour en arriver là, donnant à penser que seule la violence est en mesure de faire bouger les lignes. Je vois là, d’une certaine façon, une défaite de la démocratie.
J’ai entendu le Président confesser, dans son discours aux élus corses, qu’il avait conscience de l’existence d’une communauté, de son histoire, sa langue, et sa culture. Mais une communauté historique dotée d’une langue et d’une culture, ça porte un nom : ça s’appelle un peuple ! Pourquoi ne pas avoir eu l’audace, puisque le Président a présenté sa démarche comme audacieuse, de le reconnaître ? D’autres avant lui, depuis François Mitterrand, s’y sont d’ailleurs essayés, et il s’est même trouvé une majorité de députés à l’Assemblée nationale pour proclamer à l’initiative de Pierre Joxe par un vote solennel l’existence du peuple corse au sein de la République française, que le Conseil Constitutionnel avait ensuite sanctionné à la requête de la droite parlementaire.
Le Jacobinisme serait-il en France plus prégnant que le Catholicisme dans lequel le pays a pourtant baigné pendant 2000 ans ? On aurait tendance à la croire si l’on considère combien notre pays s’est éloigné de ce dernier en légiférant sur le droit à l’avortement, le mariage et l’adoption des enfants par un couple homosexuel, la procréation assistée, alors qu’il s’accroche encore à une conception datée de la République.
Le 1er février 1999 Michel Rocard interviewé par le site vie-publique.fr réalisé par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), rattachée aux services de la Première ministre qui gère aussi les sites Légifrance et Service-public.fr, avait déclaré : « la France s’est construite comme un cas unique en Europe… où c’est militairement l’État qui a fabriqué la Nation en détruisant les cultures locales Corse, Bretagne, Alsace, Languedoc ». Le temps n’est il pas venu de rendre justice à ces cultures malmenées, d’autant que les menaces, qui s’exercent aujourd’hui sur la République et en compromettent l’avenir, viennent d’ailleurs et sont dangereusement sous estimées ?
Quelques mots concernant la suite du processus Beauvau. Je souhaite que les élus de l’opposition à la majorité territoriale soient assez lucides pour mesurer les risques que comporterait le refus d’accepter le fait majoritaire qui s’est exprimé le 5 juillet dernier. En posant comme un préalable un accord unanime sur le texte que l’Assemblée de Corse devra soumettre à la représentation nationale et au gouvernement, le président de la République s’est-il rendu compte qu’en agissant ainsi, il a en quelque sorte accordé aux formations politiques minoritaires un droit de veto aussi baroque qu’inacceptable en démocratie ?
Vincent Carlotti, ancien vice-président de l’Assemblée de Corse
Longtemps secrétaire fédéral rocardien au sein de la fédération de la Haute-Corse du Parti socialiste, ancien maire d'Aleria et conseiller général, Vincent Carlotti a également été vice-président de la première Assemblée de Corse. Depuis plusieurs années, il se consacre essentiellement à l’action citoyenne dans le cadre du collectif Maffia No', a Vita Iè. Il reste néanmoins attentif au évolutions de la vie politique et de la société et livre ses prises de position et analyses sur son blog Ma part de Vérité (http://vincent.carlotti.org)
J’ai écouté avec attention l’allocution du président de la République aux élus de l’Assemblée de Corse. Si l’on se réfère à la première visite d’Emmanuel Macron en Corse, en février 2018, Jean Pierre Chevènement ne murmure visiblement plus à l’oreille du Président. C’est une bonne chose, une évolution positive qu’il faut noter. Dommage qu’il ait fallu le soulèvement de la jeunesse corse, révoltée par le lâche assassinat d’Yvan Colonna au sein de la prison d’Arles, pour en arriver là, donnant à penser que seule la violence est en mesure de faire bouger les lignes. Je vois là, d’une certaine façon, une défaite de la démocratie.
J’ai entendu le Président confesser, dans son discours aux élus corses, qu’il avait conscience de l’existence d’une communauté, de son histoire, sa langue, et sa culture. Mais une communauté historique dotée d’une langue et d’une culture, ça porte un nom : ça s’appelle un peuple ! Pourquoi ne pas avoir eu l’audace, puisque le Président a présenté sa démarche comme audacieuse, de le reconnaître ? D’autres avant lui, depuis François Mitterrand, s’y sont d’ailleurs essayés, et il s’est même trouvé une majorité de députés à l’Assemblée nationale pour proclamer à l’initiative de Pierre Joxe par un vote solennel l’existence du peuple corse au sein de la République française, que le Conseil Constitutionnel avait ensuite sanctionné à la requête de la droite parlementaire.
Le Jacobinisme serait-il en France plus prégnant que le Catholicisme dans lequel le pays a pourtant baigné pendant 2000 ans ? On aurait tendance à la croire si l’on considère combien notre pays s’est éloigné de ce dernier en légiférant sur le droit à l’avortement, le mariage et l’adoption des enfants par un couple homosexuel, la procréation assistée, alors qu’il s’accroche encore à une conception datée de la République.
Le 1er février 1999 Michel Rocard interviewé par le site vie-publique.fr réalisé par la Direction de l’information légale et administrative (DILA), rattachée aux services de la Première ministre qui gère aussi les sites Légifrance et Service-public.fr, avait déclaré : « la France s’est construite comme un cas unique en Europe… où c’est militairement l’État qui a fabriqué la Nation en détruisant les cultures locales Corse, Bretagne, Alsace, Languedoc ». Le temps n’est il pas venu de rendre justice à ces cultures malmenées, d’autant que les menaces, qui s’exercent aujourd’hui sur la République et en compromettent l’avenir, viennent d’ailleurs et sont dangereusement sous estimées ?
Quelques mots concernant la suite du processus Beauvau. Je souhaite que les élus de l’opposition à la majorité territoriale soient assez lucides pour mesurer les risques que comporterait le refus d’accepter le fait majoritaire qui s’est exprimé le 5 juillet dernier. En posant comme un préalable un accord unanime sur le texte que l’Assemblée de Corse devra soumettre à la représentation nationale et au gouvernement, le président de la République s’est-il rendu compte qu’en agissant ainsi, il a en quelque sorte accordé aux formations politiques minoritaires un droit de veto aussi baroque qu’inacceptable en démocratie ?
Vincent Carlotti, ancien vice-président de l’Assemblée de Corse