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Rester au courant sans stress

A lire les gros titres des médias, le monde ne tourne vraiment pas rond

Rester au courant sans stress


À lire les gros titres des médias, le monde ne tourne vraiment pas rond. Guerre, meurtre, catastrophes naturelles… Cela fait monter le niveau d’anxiété. Faire une détox d’actualité est le nouveau cool. La désinformation est la nouvelle pandémie contre laquelle le monde lutte. Même le Pape François a dénoncé la désinformation comme le « premier péché du journalisme ». Rester informés tout en préservant la santé mentale est un art de vivre.


Vérifier les faits


Le flux d‘information est si dense qu’il est difficile de démêler le vrai du faux. La désinformation, comme la propagande, est conçue pour attirer l’attention et susciter des émotions fortes, ce qui peut accroître le niveau d'anxiété. D’ailleurs, selon le président de Microsoft Brad Smith, la Russie pratique la « désinformation » dans les tensions politiques au Proche et au Moyen-Orient. Il a assuré que « l'une des réponses de Microsoft et de ses concurrents était de lutter contre la désinformation, en faisant progresser l’intelligence artificielle pour mieux détecter des contenus manipulés, modifiés, altérés. » Il existe également des organisations de vérification des faits qui analysent et démentent les informations erronées. L’Observatoire des initiatives de lutte contre la désinformation (ODIL), initiative portée par l’OIF et élaborée par CheckFirst, vise à recenser la diversité des acteurs francophones de vérification des faits. À ce jour, 150 initiatives de 38 pays membres de la Francophonie se sont déjà enregistrées. Des outils ont aussi été développés pour détecter et signaler les fausses informations, comme les sites de fact-checking (Checknews du Journal Libération, Les observateurs de France 24, AFP Factuel, Les décodeurs du journal Le Monde). D’autres outils ont été développés pour vérifier la véracité des images, comme TinEye, identifier une rumeur avec Hoaxkilleret Hoaxbuster.

Info anxiété


Le cycle d’information 24 h/24 a commencé en 1980 avec le lancement de CNN. La guerre du Golfe de 1991 a été la première guerre que nous avons vue se dérouler en temps réel à la télévision. Les réseaux sociaux et les smartphones ont à peine 15 ans. Nous avons désormais accès à du contenu d’actualités en streaming en direct à toute heure. Lire un journal est moins anxiogène que regarder les informations. Les événements, des catastrophes naturelles aux guerres, peuvent être à des kilomètres de distance, mais les médias nous font sentir plus impliqués. Être plus informés nous fait ressentir plus d’empathie, mais nous nous sentons incapables d’agir. Pour éviter de se laisser submerger, les astuces ne manquent pas. Par exemple, éviter les réseaux sociaux comme source d’information et préférer les sources fiables, vérifiées est un premier pas, idem il vaut mieux préférer les articles détaillés plutôt que les flux d’information en continu. Autre astuce, limiter les notifications et ne conserver que les moins angoissantes, cela contribuer aussi à limiter le temps d’écran. Et aiguiser son esprit critique envers les informations en ligne, en s’interrogeant sur la source, les preuves fournies et les éventuels biais.

Action et législation


La fatigue informationnelle ou encore l’infobésité toucherait déjà plus d’un Français sur deux. En janvier, l'Observatoire Société et Consommation (L'ObSoCo), Arte et la Fondation Jean-Jaurès ont mené une enquête pour comprendre les effets que produisent sur les individus la multiplication des canaux d’information, leur profusion et leur transformation dans la façon de les produire. 35 % des Français.es admettent devoir faire des efforts pour s’informer correctement, dont un sur dix « beaucoup » d’efforts, ce qui a une incidence sur la fatigue démocratique. D’où une réponse législative. Le nouveau règlement européen sur les services numériques (DSA, digital service act) instaure un régime de responsabilité accrue pour les grands acteurs de l'internet, en particulier les réseaux sociaux et une régulation adaptée à l'échelle du continent européen. Le règlement s’appliquera le 17 février 2024 à toutes les plateformes et les intermédiaires en ligne qui offrent leurs services (biens, contenus ou services) sur le marché européen. Il est important de reconnaître que la lutte contre les fake news est un processus en constante évolution, nécessitant une vigilance et une adaptation continues face aux nouvelles tactiques et technologies utilisées pour propager la désinformation.

Maria Mariana
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