Saveriu Luciani, Président de l’Office d’Equipent Hydraulique de Corse
« La démarche de l’OEHC entend répondre au défi de l’eau pour les 30 prochaines années »
Comment le projet Acqua Nostra 2050, se décline-t-il ?
L’eau est un bien commun et une ressource fondamentale. Elle pose les fondements d’une stratégie de développement du territoire. Notre action politique constitue, par ce choix majeur, la marque d’une volonté de répondre à la problématique de l’adaptation de cette île confrontée aux effets du dérèglement climatique, et ce, dans un cadre raisonné d’une économie de la soutenabilité.
Est-il inspiré d’exemples déjà effectifs en Méditerranée ?
Nous connaissons la situation sarde, avec ses différences mais surtout un stockage considérable par rapport à la Corse. Notre pays est en retard ; les divers plans, PEI compris, se sont avérés nettement insuffisants pour sécuriser la ressource hydrique. L’OEHC avait annoncé, il y a bientôt deux ans une feuille de route, en même temps que la CdC et le Comité de Bassin avançaient sur l’élaboration du Plan de Bassin d’Adaptation au Changement Climatique (PBACC) et le SDAGE. En ce début d’été, le Service Ingénierie de l’OEHC rend sa copie et décline un schéma d’aménagement hydraulique, avec une démarche phasée qui entend répondre au défi de l’eau pour les 30 prochaines années.
En quoi ce nouveau projet se distingue-t-il des projets antérieurs ?
Il trace une perspective claire, pensée par les Corses et au service de la Corse. En cela, il se distingue des choix antérieurs, de la politique du coup par coup et marque une rupture avec la préhistoire de l’aménagement hydraulique menée par la SOMIVAC à la fin des années cinquante, au moment de l’arrivée des pieds-noirs chassés par la décolonisation, dans une Plaine Orientale que l’on met alors en valeur avec un modèle de développement agricole subi.
Vous évoquez une rupture. Où la situez-vous?
Dans la vision stratégique qu’elle inaugure. Depuis la fin des années 90, plus aucun barrage mais des réponses ponctuelles, dictées par les conjonctures locales. Aujourd’hui, nous anticipons en appréhendant tout le territoire, y compris lorsque nous réalisons des installations. Elles entrent logiquement dans le schéma futur. Il pourra ainsi permettre de doubler les surfaces de production agricole en Corse. Ces aménagements correspondent à une phase qui construit patiemment la route de l’eau du Fiumorbu au Golu, tout en assurant à terme une gestion pluriannuelle des stocks. Ce plan s’inscrit dans une continuité, celle du PEI, du PTIC futur et d’une probable Programmation Pluriannuelle d’Investissement –il s’agit d’un plan de 600 millions d’euros -.Plusieurs zones, notamment dans la ruralité semblent pourtant oubliées…Dans sa réflexion, L’OEHC a traité les multiples questions liées au lancement des PTGE, à la compatibilité avec les objectifs du PBACC, du SDAGE et enfin à la qualité de la ressource. « Acqua Nostra » marque la première grande étape d’un chantier qui attend l’interconnexion avec les PTGE (Projets de territoire de gestion de l’eau). L’eau fait société et écrit la première page de ce territoire où elle conditionne la vie et la permanence des hommes sur leur terre. Ceux qui ne retrouvent pas leur village dans cette première phase pourront co-construire - à travers les PTGE - l'aménagement de leur espace avec le soutien technique, l'accompagnement logistique et financier de notre Collectivité.
Quelles sont les grandes lignes d’ « Acqua Nostra 2050 » ?
Les études prennent en considération les données relatives à la disponibilité des stocks et aux besoins, pour les populations, l’agriculture et les périodes de forte fréquentation touristique. Il était essentiel de commencer par une analyse fine des paramètres d’évolution tangibles de la démographie – la Corse comptera près de 400000 habitants à l’horizon 2050 – et de considérer l’objectif de développement des surfaces agricoles de production, sans oublier la problématique du tourisme. Nous sommes partis de l’existant, et en premier lieu des zones où l’Office a vocation à agir et à remplir ses missions.
L’eau est un bien commun et une ressource fondamentale. Elle pose les fondements d’une stratégie de développement du territoire. Notre action politique constitue, par ce choix majeur, la marque d’une volonté de répondre à la problématique de l’adaptation de cette île confrontée aux effets du dérèglement climatique, et ce, dans un cadre raisonné d’une économie de la soutenabilité.
Est-il inspiré d’exemples déjà effectifs en Méditerranée ?
Nous connaissons la situation sarde, avec ses différences mais surtout un stockage considérable par rapport à la Corse. Notre pays est en retard ; les divers plans, PEI compris, se sont avérés nettement insuffisants pour sécuriser la ressource hydrique. L’OEHC avait annoncé, il y a bientôt deux ans une feuille de route, en même temps que la CdC et le Comité de Bassin avançaient sur l’élaboration du Plan de Bassin d’Adaptation au Changement Climatique (PBACC) et le SDAGE. En ce début d’été, le Service Ingénierie de l’OEHC rend sa copie et décline un schéma d’aménagement hydraulique, avec une démarche phasée qui entend répondre au défi de l’eau pour les 30 prochaines années.
En quoi ce nouveau projet se distingue-t-il des projets antérieurs ?
Il trace une perspective claire, pensée par les Corses et au service de la Corse. En cela, il se distingue des choix antérieurs, de la politique du coup par coup et marque une rupture avec la préhistoire de l’aménagement hydraulique menée par la SOMIVAC à la fin des années cinquante, au moment de l’arrivée des pieds-noirs chassés par la décolonisation, dans une Plaine Orientale que l’on met alors en valeur avec un modèle de développement agricole subi.
Vous évoquez une rupture. Où la situez-vous?
Dans la vision stratégique qu’elle inaugure. Depuis la fin des années 90, plus aucun barrage mais des réponses ponctuelles, dictées par les conjonctures locales. Aujourd’hui, nous anticipons en appréhendant tout le territoire, y compris lorsque nous réalisons des installations. Elles entrent logiquement dans le schéma futur. Il pourra ainsi permettre de doubler les surfaces de production agricole en Corse. Ces aménagements correspondent à une phase qui construit patiemment la route de l’eau du Fiumorbu au Golu, tout en assurant à terme une gestion pluriannuelle des stocks. Ce plan s’inscrit dans une continuité, celle du PEI, du PTIC futur et d’une probable Programmation Pluriannuelle d’Investissement –il s’agit d’un plan de 600 millions d’euros -.Plusieurs zones, notamment dans la ruralité semblent pourtant oubliées…Dans sa réflexion, L’OEHC a traité les multiples questions liées au lancement des PTGE, à la compatibilité avec les objectifs du PBACC, du SDAGE et enfin à la qualité de la ressource. « Acqua Nostra » marque la première grande étape d’un chantier qui attend l’interconnexion avec les PTGE (Projets de territoire de gestion de l’eau). L’eau fait société et écrit la première page de ce territoire où elle conditionne la vie et la permanence des hommes sur leur terre. Ceux qui ne retrouvent pas leur village dans cette première phase pourront co-construire - à travers les PTGE - l'aménagement de leur espace avec le soutien technique, l'accompagnement logistique et financier de notre Collectivité.
Quelles sont les grandes lignes d’ « Acqua Nostra 2050 » ?
Les études prennent en considération les données relatives à la disponibilité des stocks et aux besoins, pour les populations, l’agriculture et les périodes de forte fréquentation touristique. Il était essentiel de commencer par une analyse fine des paramètres d’évolution tangibles de la démographie – la Corse comptera près de 400000 habitants à l’horizon 2050 – et de considérer l’objectif de développement des surfaces agricoles de production, sans oublier la problématique du tourisme. Nous sommes partis de l’existant, et en premier lieu des zones où l’Office a vocation à agir et à remplir ses missions.