Bastia : Le kiosque du Casabianca rouille et dérouille
L'actuel maire de Bastia laissera-t-il lui aussi la rouille l'emporter ?
Bastia : le kiosque du Casabianca rouille et dérouille
L’actuel maire de Bastia laissera-t-il lui aussi la rouille l’emporter ? On peut espérer et même croire qu’il n’en sera rien, et ce, pour au moins deux raisons : Casabianca est un nom corse inscrit en grandes lettres dans l’Histoire de la Marine ; l’histoire du sous-marin Casabianca est indissociable de celle de la Corse.
Le sous-marin Casabianca a été désarmé le 15 février 1952 et démantelé en 1956. Ayant été conservé puis transporté à Bastia, le kiosque du submersible a été exposé sur le port de commerce puis relégué dans un coin obscur et oublié de la Citadelle où, faute d’entretien, la rouille a eu raison de lui. De ce fait, le kiosque qui est exposé au nord de la place Saint-Nicolas, n’est qu’une réplique. Ces temps derniers, étant rongée par la rouille, celle-ci « dérouille très cher », très visiblement, à proximité de la mairie. D’où cette question : l’actuel maire de Bastia laissera-t-il lui aussi la rouille l’emporter ? On peut espérer et même croire qu’il n’en sera rien, et ce, pour au moins deux raisons : le nom Casabianca est inscrit en grandes lettres dans l’Histoire de la Marine ; l’histoire du sous-marin Casabianca est indissociable de celle de la Corse.
Inscrit en grandes lettres
La dénomination Casabianca a été retenue pour honorer la mémoire de Luce de Casabianca. Ce dernier est né le 7 février 1762 à U Vescuvatu. Avant la fin de l’Ancien Régime, il a servi comme officier dans la marine de guerre. Durant la période révolutionnaire, il a été député de la Corse à la Convention Nationale, a refusé de voter la mort de Louis XVI, s’est opposé à La Terreur, a été membre du Conseil des Cinq-Cents, a été un des principaux réorganisateurs de la Marine militaire. En mai 1798, ayant souhaité reprendre du service, il a obtenu le commandement de L'Orient, le navire amiral de la flotte française de Méditerranée. Le 1er août 1798, durant la bataille navale d’Aboukir, lui et son fils Giocante âgé de 12 ans qui servait comme mousse, n’ont pas abandonné le combat et ont péri lors de l’embrasement et l’explosion de l’Orient. Un autre honneur a été rendu à la mémoire de Luce de Casabianca : l’écusson du sous-marin Casabianca arborait les armes des Casabianca et leur devise : « In bello leones, in pace colombae ».
Histoire indissociable de celle de la Corse
C’est à partir de la fin de l’année 1942 que le sous-marin Casabianca s’est glissé dans les pages glorieuses de l’Histoire de la Marine et de l’Histoire de la Corse. Le 27 novembre, alors que les troupes allemandes assaillaient le port de Toulon et que la plupart des bâtiments de la flotte française de Méditerranée étaient sabordés, il a appareillé et gagné Alger dont, après leur débarquement en Afrique du Nord (opération Torch), les troupes alliées venaient de prendre le contrôle. Moins de trois semaines après, il été affecté à des missions de liaison et d’équipement à destination des maquis corses (débarquements ou exfiltrations d’agents de la Résistance et d’opérateurs-radio, livraisons de matériels de transmission radio et d’armes). Sept missions ont été menées à bien entre décembre 1942 et septembre 1943. Le Casabianca a aussi été le premier acteur extérieur de la libération de la Corse. Le 13 septembre 1943, à 1 heure du matin, il a abordé à Aiacciu pour déposer 109 hommes du 1er
Bataillon de choc. Cette unité était chargée de préparer le débarquement des troupes françaises devant soutenir la Résistance corse qui, le 9 septembre, avait lancé l’insurrection contre l’occupant fasciste.
Quelques couches de peinture bien méritées
Tout cela mérite bien un décapage, un traitement anti-corrosion et quelques couches de peinture. D’autant qu’en grande partie pour tout cela, il a été décerné au Casabianca : six citations à l’ordre de l’Armée, une citation à l’ordre du corps d’armée, la Croix de guerre 1939-1945, la médaille de la Résistance, la rosette de la Légion d’honneur, le pavillon Jolly Roger de la Royal Navy. Ce qui en fait une des unités les plus décorées de la Royale (Marine nationale).
JPB
L’actuel maire de Bastia laissera-t-il lui aussi la rouille l’emporter ? On peut espérer et même croire qu’il n’en sera rien, et ce, pour au moins deux raisons : Casabianca est un nom corse inscrit en grandes lettres dans l’Histoire de la Marine ; l’histoire du sous-marin Casabianca est indissociable de celle de la Corse.
Le sous-marin Casabianca a été désarmé le 15 février 1952 et démantelé en 1956. Ayant été conservé puis transporté à Bastia, le kiosque du submersible a été exposé sur le port de commerce puis relégué dans un coin obscur et oublié de la Citadelle où, faute d’entretien, la rouille a eu raison de lui. De ce fait, le kiosque qui est exposé au nord de la place Saint-Nicolas, n’est qu’une réplique. Ces temps derniers, étant rongée par la rouille, celle-ci « dérouille très cher », très visiblement, à proximité de la mairie. D’où cette question : l’actuel maire de Bastia laissera-t-il lui aussi la rouille l’emporter ? On peut espérer et même croire qu’il n’en sera rien, et ce, pour au moins deux raisons : le nom Casabianca est inscrit en grandes lettres dans l’Histoire de la Marine ; l’histoire du sous-marin Casabianca est indissociable de celle de la Corse.
Inscrit en grandes lettres
La dénomination Casabianca a été retenue pour honorer la mémoire de Luce de Casabianca. Ce dernier est né le 7 février 1762 à U Vescuvatu. Avant la fin de l’Ancien Régime, il a servi comme officier dans la marine de guerre. Durant la période révolutionnaire, il a été député de la Corse à la Convention Nationale, a refusé de voter la mort de Louis XVI, s’est opposé à La Terreur, a été membre du Conseil des Cinq-Cents, a été un des principaux réorganisateurs de la Marine militaire. En mai 1798, ayant souhaité reprendre du service, il a obtenu le commandement de L'Orient, le navire amiral de la flotte française de Méditerranée. Le 1er août 1798, durant la bataille navale d’Aboukir, lui et son fils Giocante âgé de 12 ans qui servait comme mousse, n’ont pas abandonné le combat et ont péri lors de l’embrasement et l’explosion de l’Orient. Un autre honneur a été rendu à la mémoire de Luce de Casabianca : l’écusson du sous-marin Casabianca arborait les armes des Casabianca et leur devise : « In bello leones, in pace colombae ».
Histoire indissociable de celle de la Corse
C’est à partir de la fin de l’année 1942 que le sous-marin Casabianca s’est glissé dans les pages glorieuses de l’Histoire de la Marine et de l’Histoire de la Corse. Le 27 novembre, alors que les troupes allemandes assaillaient le port de Toulon et que la plupart des bâtiments de la flotte française de Méditerranée étaient sabordés, il a appareillé et gagné Alger dont, après leur débarquement en Afrique du Nord (opération Torch), les troupes alliées venaient de prendre le contrôle. Moins de trois semaines après, il été affecté à des missions de liaison et d’équipement à destination des maquis corses (débarquements ou exfiltrations d’agents de la Résistance et d’opérateurs-radio, livraisons de matériels de transmission radio et d’armes). Sept missions ont été menées à bien entre décembre 1942 et septembre 1943. Le Casabianca a aussi été le premier acteur extérieur de la libération de la Corse. Le 13 septembre 1943, à 1 heure du matin, il a abordé à Aiacciu pour déposer 109 hommes du 1er
Bataillon de choc. Cette unité était chargée de préparer le débarquement des troupes françaises devant soutenir la Résistance corse qui, le 9 septembre, avait lancé l’insurrection contre l’occupant fasciste.
Quelques couches de peinture bien méritées
Tout cela mérite bien un décapage, un traitement anti-corrosion et quelques couches de peinture. D’autant qu’en grande partie pour tout cela, il a été décerné au Casabianca : six citations à l’ordre de l’Armée, une citation à l’ordre du corps d’armée, la Croix de guerre 1939-1945, la médaille de la Résistance, la rosette de la Légion d’honneur, le pavillon Jolly Roger de la Royal Navy. Ce qui en fait une des unités les plus décorées de la Royale (Marine nationale).
JPB