L'autonomie en mauvaise posture
Le Canal gouvernemental a du pain sur la planche
L’autonomie en mauvaise posture
Alors que Gérald Darmanin s’apprête une fois encore à fouler le sol de la Corse, l’un de ses missi dominici, Grégory Canal joue l’avant-garde pour tenter de démêler l’écheveau insulaire. Et le moins qu’on puisse dire c’est que Canal gouvernemental a du pain sur la planche. Petit état des lieux.
Une seule motion
Le président Macron avait mis comme condition que les différents sujets institutionnels évoqués fassent l’objet d’un accord des groupes de l’Assemblée de Corse et que la concertation n’excède pas six mois. Le moins qu’on puisse dire est que sur ce plan-là c’est devenu mission impossible. La droite ne rejoindra pas le camp nationaliste qui semble s’en tenir à la motion votée à 70 % et qui exige des mesures dont on sait par avance qu’elles seront refusées et par le gouvernement et par l’ensemble de la classe politique française à l’exception peut-être des mélenchoniens. Le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé la promesse présidentielle d’une autonomie pour la Corse, mais sans en préciser les contours. Il y a donc de fortes chances pour que la motion a minima proposée par la droite et soutenue par le député d’Ajaccio soit proposée au Parlement qui sans aucun doute l’adoptera. Puis elle ira au Sénat qui risque fort de la repousser. Or pour finir au Congrès où elle devra recueillir les trois cinquièmes des élus, sénat et parlement doivent s’entendre sur un seul contenu. Autant dire que la chance de passer est plus que minime.
Une Corse bien éloignée des préoccupations du moment
Divisions à l’interne, divisions à l’externe… Le principe d’autonomie, toujours réduit à n’être qu’une boîte sans véritable contenu, aura connu bien des vicissitudes. Un autre facteur joue contre elle : disons le tout net, la Corse n’intéresse plus personne et son autonomie moins encore. C’est vrai en Corse. Mis en part les militants autonomistes qui espèrent encore et les indépendantistes qui aiguisent leurs longs couteaux pour en faire usage contre le quartier général de l’exécutif, les préoccupations sont tournées vers le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter et les salaires qui stagnent. L’autonomie comme panacée à tous nos maux est oubliée et bien oubliée. La crise que vit aujourd’hui le STC entre ceux qui veulent conserver comme axe prioritaire la libération nationale et les autres qui privilégient une activité purement syndicale a déjà fait une victime historique : Alain Mosconi qui en a démissionné. En un mot comme un mille, le mouvement nationaliste subit une force centrifuge qui est en train de briser le puzzle en petites pièces toutes prêtes à se combattre les unes contre les autres.
Un avenir en points de suspension
Il faut donc à nouveau se poser la question d’un avenir sans nouveau statut ce qui dans les faits ne changera rien, mais qui psychologiquement peut tourner au cauchemar pour l’actuelle majorité simeoniste. Toute sa stratégie ne valait qu’à la condition que l’État puisse en imposer aux tenants d’un centralisme à tous crins. Ça n’est plus le cas. Alors que faire ? Le plus étonnant dans cette affaire c’est que jamais les Corses n’ont été appelés à se prononcer. Et si référendum local relatif à l’autonomie il y a il sera organisé après l’éventuel vote au Congrès. Il ne serait donc d’aucune utilité. Notre avenir est écrit en points de suspension et d’interrogation.
Les problèmes vont ressurgir
Il ne fait aucun doute que tous les problèmes non traités vont ressurgir comme des diables hors la boîte. Quels sont-ils ? L’eau sans aucun doute ; les déchets évidemment ; les transports forcément ? L’énergie, mais aussi et surtout le foncier. La fin définitive des conséquences des arrêtés Miot, la sanctuarisation des espaces agricoles, l’envahissement des paysages côtiers par le béton et l’interdiction faite aux jeunes Corses de s’installer sur les terres ancestrales quand elles se trouvent dans des espaces interdits… tous ces problèmes vont synthétiser un mécontentement qu’on sent poindre de tous côtés.
GXC
Un article dégueulasse contre Gilles Simeoni
Un article du Canard Enchaîné reprend les remontrances de la Cour des comptes régionales concernant l'achat d'une parcelle de Cavaddu. Jusque-là rien à dire. Ce qui est scandaleux est diffamatoire est de laisser entendre par l'intitulé « Simeoni s'invite à la table du Petit Ba :de drôles de liens entre le président de l'exécutif et lele célèbre gang mafieux intriguent la justice » une quelconque proximité entre cette bande de voyous et le président de l'Exécutif de Corse. Gilles Simeoni ne saurait être soupçonné d'avoir ou d'avoir eu de près ou de loin la moindre accointance avec la truanderie. Le suggérer est tout simplement dégueulasse vraisemblablement pour le discréditer à la veille de la venue du ministre de l'Intérieur. La méthode est à vomir. Quant au dessin qui illustre l'article il est tout simplement raciste laissant supposer que la complaisance envers les mafieux est de l'ordre du culturel voir du génétique.
GXC