• Le doyen de la presse Européenne

De Mithra à Marie, réponse à G.X.Culioli

Le problème sans langue de bois : quid du peuple Corse ?

De Mithra à Marie, réponse à G. X. Culiol


J'ai lu avec attention l'article de Gabriel Xavier Culioli intitulé "La terre et le sang "qui m'a bigrement intéressé.Il pose le problème sans langue de bois : quid du peuple Corse ?
Je vais tenter d'apporter ma pierre à ce débat, qui est récurrent et qui ne dit jamais tout, par une série d'omissions volontaires, de pudeurs et même de mensonges parfois, généralement involontaires mais guidés par la seule passion.


Ça nous rappellera le mini-colloque organisé à la Fnac par l'ami Christian Delahaye en 1990/91, auquel nous avions tous les deux participé ainsi qu’Henri Antona.
Il ne nous est plus jamais arrivé de croiser nos analyses, bien qu'écrivant dans le même journal. C'est l’occasion. Qu'est ce que le peuple corse depuis qu'on en parle ? Essayons de le définir. Je suis d'accord pour exclure a priori
la seule caractéristique ethnique, qui me parait plus imaginaire que réelle, bien qu'il y ait effectivement des gens qui vivent depuis très longtemps dans nos contrées. Sans doute sont-ils mâtinés, voire mélangés parfois avec des voisins immédiats, ligures, espagnols ou français, plutôt des provençaux dans ce dernier cas, et pour les espagnols historiquement des aragonais mêlés de catalans. En fait il y a une grande partie de la population corse qui est regroupée dans des familles, des clans, comme on a pu le dire, plutôt des tribus, en somme, à l’africaine. Ça c'est pour les populations dites de « souche », dans les grandes lignes (at large). Il existe aussi, à mon avis depuis toujours, du "tout venant" grumelé avec le reste, mais on ne l'a jamais vraiment décompté précisément dans notre histoire vu le degré mineur de son implication dans le tracé de notre définition sui generis de peuple. Il n'y a pas de raison de le faire davantage aujourd’hui, sauf à s'affirmer définitivement comme non-corse et acquis aux idées françaises d’un homme en pâte à modeler ( donc modulable) pour ce qui concerne la définition de notre race, au sens de « razza, razinca, razinu », c'est à dire famille et origine, donc lignage. C’est ça le point focal de ce que les corses n'ont jamais accepté de leur tuteur, et ce qui est la source encore du problème d’aujourd'hui. Sur ce point le corse n'est pas et ne sera jamais un français « théorique », pas davantage d'ailleurs que les bretons, les basques et les alsaciens d’origine.

La France c'est une fédération de peuples, ce n'est pas l’Amérique, la notion de melting pot est une importation qui n'a visé d'ailleurs au premier chef qu'à faire disparaitre les indiens (peaux rouges d’Amérique). Cette idée est une incongruité et une imposture mondialiste qui ne sert qu'à faire de la France une bouillie humaine, car elle n'existe réellement que par la conservation et la protection de ses provinces. Je dis province et pas région, vous l'aurez noté.

La région est une notion géographique quand la province suppose un peuple d’origine, sa culture et ses idiomes, parlés ou non. Ce n'est pas l'usage de la langue basque, catalane ou corse qui fait le basque , le catalan ou le corse, car tout parler s’apprend, c'est la fidélité à l'histoire de son espèce par la connaissance que l'on en a.

Il n'y a jamais eu en Corse plus de 300 000 habitants dans l’histoire, il n'y a pas de raison pour qu'il en soit autrement si l'on veut perdurer tels que nous sommes, et c'est notre voeu le plus cher, qui a provoqué jusqu'à présent l'usage de la violence à toute époque, non pas comme tare, mais comme langage et protestation. Le miracle c'est que depuis l’époque romaine, et même grecque et encore plus phénicienne, il y a toujours des corses.

Notre disparition de la surface du globe sera marquée par l'illusoire accession au statut de nation pourvue d'un état, ce qui enclenchera inexorablement la multiplication des cartes d’identité au bénéfice du tout venant, le peuple corse véritable étant comme tout groupe diasporique par essence et par nature répandu sur la surface du monde.

Dieu nous garde d’un cauchemar qui ferait à la France le présent empoisonné d’un pâté franchouillesque dont on ne distinguerait plus les origines des peuples qui le composent.

C'est ce qu'ont toujours compris nos ancêtres, que leurs yeux se fussent tournés pour assurer leur sauvegarde vers l’Aragon, la France, Rome, Pise ou Gènes, et même l'Angleterre.
Ce n'est pas le nombre de locuteurs qui fait le moine.

La ligne de Gilles Simeoni doit en conséquence être rectifiée par le souvenir de son père Edmond et admettre les inflexions que suggèrent les autres composantes de la société corse, nationalistes, autonomistes comme partis nationaux français.
Tout accroissement de la population mènera inéluctablement à la dilution, prélude à la disparition de son identité.

Dans cette période tragique où Israel est attaqué dans son fondement même, sachons nous souvenir de ce que nous devons à son exemple pour demeurer ce que nous sommes.

Surtout n'oublions jamais que notre hymne est un cantique à la vierge Marie, ce qui fait de nous les descendants du peuple de l’Antiquité qui le premier a honoré la féminité en la personne de la déesse Mithra, dieu persan dont la mère comme le Christ est une vierge.

Dans son roman L’Âne d’or au début du II ème siècle de notre ère, Apulée révèle le culte contigüement à celui de la déesse Isis qui est à l’origine de la création de celui de la Vierge Marie dans la civilisation qui s’éveille.
La référence à ce cantique, le diu vi salve regina, quoi que tardif dans notre histoire, est un bon résumé de ce qu'est l'identité corse et souligne l’antiquité de nos origines.

Plus que jamais le nombre est l'ennemi du bon sens.
Prenons-y garde.



Jean-François Marchi
Partager :