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Les défis de l'agriculture corse

Retour sur le 60ème Salon International de l'Agriculture
#SIA2024 - LES DEFIS DE L'AGRICULTURE CORSE


Le 60ème Salon International de l'Agriculture vient de se clôturer à Paris. Cette édition a été fortement marquée par le contexte de tensions agricoles au plan national avec un Président de la République obligé de monter au front à l'ouverture ; et pourtant jamais le SIA

n'aura vu défiler autant de politiques et de visiteurs.

Pour la Corse, il aura fallu compter aussi sur le contexte particulier du Processus de Beauvau et son fameux « dîner ». Conséquence directe, le 1er Ministre Gabriel Attal n'a pas souhaité se rendre sur le Village Corse, officiellement par manque de temps et choix de planning, sa sécurité écartant même les journalistes insulaires, lors de sa venue dans les autres délégations puisque n'ayant pas été conviés au circuit du « Pool ».


Loin de ces polémiques, le député Michel Castellani
que nous avons interrogé sur place prend à cœur le défi de l'agriculture corse qui pour lui « doit être un des piliers de la reconstruction de notre économie, avec une dimension culturelle, une importance pour l'aménagement des territoires, de la préservation de l'espace rural, la revitalisation des villages, un combat qui passe par le redéfinition d'un statut fiscal adapté pour la Corse au sein d'une autonomie réelle ».


Hervé Lapie, Secrétaire général de la FNSEA, premier syndicat agricole français, nous a reconnu a mi-mot une certaine particularité corse.


Il faut dire que les défis diffèrent quelque peu de leurs confrères du continent, bien que certaines revendications soient identiques, avec en premier lieu la question du foncier.


En ce sens, Barthelemy Simonetti, Président de CORSIA (Coopérative de sélection de la brebis corse) souligne le caractère familial de sa filière et la difficulté pour des jeunes locaux n'en disposant pas pour s'installer.

Les terres agricoles diminuent face aux ambitions de construction et de promotion immobilière sans précédent, bousculant la part traditionnelle du rural au profit d'une urbanisation galopante.

Camille Belgodere, jeune producteur de la filière OP Charcuterie corse fait le même constat ; la vocation se diffuse principalement par la transmission, la tradition familiale, et une aide nécessaire des proches.


La question de la continuité territoriale et des
transports
revient également. Le coût lié au transport sur les matières premières comme sur les produits finis apparaît comme une sorte de double peine dont certaines filière seraient épargnées. Un problème vieux de 70 ans que ne semble pas mesurer le ministère de l'agriculture et qui ne favorise pas l'autonomie alimentaire.


Enfin, la question climatique touche l'ensemble des filières d'une Corse confrontée comme ses homologues de méditerranée au manque d'eau.

Claudine Gerandi, productrice de clémentines IGP de Corse, a tenu à mettre l'accent sur ce phénomène global inquiétant ainsi que sur la question du manque de main d’œuvre locale.


La présence au SIA reste une vitrine exceptionnelle pour l'agriculture corse, à la fois sur le plan professionnel, mais également sur le plan politique afin de faire connaître et reconnaître les spécificités de la Corse.


L'ODARC (Office de Développement Agricole et Rural de la Corse), aidé financièrement par la Collectivité de Corse, a permis à nouveau à près de 70 producteurs, sélectionnés dans les différentes filières locales (OP Charcuterie corse, Les Vins de Corse, La Route des sens, fromages fermiers, huile d'olive AOP, Apiculture, Biscuiterie, huiles essentielles...), de présenter leurs produits au plus grand nombre, dans un espace devenu incontournable et très populaire au fil des participations.
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