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Gaza : plus qu'un crime une faute

A Gaza, le massacre continue......

Gaza : plus qu’un crime une faute


À Gaza, le massacre perpétré par Tsahal continue malgré l’hostilité grandissante des alliés de l’État hébreu. Talleyrand avait dit après l’exécution du duc d’Enghien par Napoléon en 1866 : « Pire qu’un crime, c’est une faute. » Ce jugement pourrait s’appliquer à l’attitude d’Israël qui pour une addition de raisons, est en train de se suicider.


Après le 7 octobre


Après le pogrom du 7 octobre perpétré par le parti nazislamiste du Hamas, Israël possédait un atout majeur pour tenter de régler une fois pour toutes la question palestinienne. Il pouvait administrer au Hamas une défaite rédhibitoire et inscrire à son calendrier la construction d’un État palestinien. La première difficulté consistait à convaincre les Palestiniens eux-mêmes divisés en clan, en partie, en fractions religieuses. La deuxième revenait aux voisins arabes qui ont toujours refusé d’accueillir les réfugiés palestiniens craignant des troubles comme il s’en était produit en Jordanie et au Liban. Mais le plus grand obstacle provenait de la droite et de l’extrême droite israélienne, incapable d’entendre le moindre message allant dans ce sens. L’horreur provoquée par le pogrom et la volonté du premier ministre Netanyahou d’éviter une condamnation pénale ont créé les conditions du massacre de la bande de Gaza. Les bombardements incessants de Tsahal, l’inhumanité du comportement israélien, sont aujourd’hui la cause d’un atroce bilan : 30 000 Gazaouis selon les chiffres du Hamas ont perdu la vie, en majorité des civils. 95 % de la population de l’enclave manquent de tout et vivent une véritable famine. Avec une absence d’humanité que rien ne justifie, Israël fait fi de toutes les protestations cherchant à réduire en ruines ce minuscule territoire en provoquant un nettoyage ethnique évident.

En attendant les élections américaines


Ces bombardements ne peuvent se produire que parce que les États-Unis fournissent les bombes et acceptent qu’ils continuent. Netanyahou, de son côté, joue la montre en espérant la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles de novembre. Il ne fait aucun doute que Trump élu, l’extrême droite israélienne sera encouragée à aller plus loin dans les colonisations en Cisjordanie voir à créer des points d’ancrage religieux à Gaza, mettant ainsi fin à tout espoir d’un règlement pacifique de la question palestinienne. Les pro-palestiniens américains font de leur côté pression sur les démocrates pour imposer un cessez-le-feu, ce que vient d'exiger la vice-présidente Kamala Harris pour éviter un trop grand nombre d'abstention dans son propre camp.

L’avenir d’Israël est en jeu


Au-delà même du drame palestinien, largement entretenu par l’attitude des pays arabes qui ne se servent de cette cause que dans leurs conflits intermusulmans notamment avec les chiites et l’Iran, Israël est en train de se suicider au désespoir de tous ceux qui pensent que son droit à l'existence est imprescriptible. Des milliers d’Israéliens, appartenant essentiellement aux classes moyennes supérieures et ashkénazes, cherchent à s’installer aux États-Unis, jugeant la situation trop dégradée pour rester dans leur pays. Ce mouvement, d’abord amplifié par la réforme de la justice du pays voulu par l’extrême droite religieuse et fascisante, a été ralenti par le mouvement patriotique après le 7 octobre. Mais la libération des otages reste comme une plaie ouverte dans une société écartelée entre la peur d’une nouvelle Shoah, un danger réel, une crise économique majeure et le désir de vivre dans des conditions « normales ». Or un pays sous tension extrême permanente finit toujours par rejeter ses citoyens les plus dynamiques.
Le danger d’une telle hémorragie est d’autant plus grand que la part ultra-religieuse de la population prend de l’ampleur grâce à un taux de développement démographique largement supérieur à la moyenne nationale. Or la viabilité d’Israël ne tient qu’à sa diversité, à son intelligence et à sa culture à cheval entre l’Orient et l’Occident. Le jour où Israël sera un état fanatique et religieux face à d’autres états fanatiques et religieux, son capital de sympathie dans le monde, mais aussi parmi la diaspora juive, diminuera détruisant ainsi une de ses meilleures défenses. Son existence sera alors en grand péril. Si un jour, le fanatisme juif, qui est tout aussi exclusif et raciste que n’importe quelle idéologie totalitaire, venait à l’emporter, alors la création de l’État d’Israël qui avait été un miracle de résilience positive après la Shoah, se transformera en un gigantesque échec et une immense source de désespérance. C’est ce que les citoyens d’Israël et leurs alliés doivent comprendre avant qu’il ne soit trop tard. Car le crime de masse commis à Gaza par Tsahal deviendra une faute mortelle pour l'État hébreu. Celui-ci montrerait alors les limites désastreuses de son intelligence, cette intelligence qui avait pourtant permis au peuple juif de survivre à 2000 ans de persécution.

GXC
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