Bientôt la fête de l'AÏd el-Fitr
Un des temps forts du calendrier religieux de l'Islam.
Bientôt la fête de l'Aïd el-Fitr
Encore une semaine et le ramadan sera fini, le 9 avril. La communauté musulmane est entrée dans le mois saint le dimanche 10 mars au soir. C’est un des temps forts du calendrier religieux de l'Islam, pendant lequel se déroule le jeûne (ou saoum) et le Laylat al-Qadr (la nuit du Destin).
Pilier de l’Islam
Le jeûne du ramadan constitue l’un des cinq piliers de l’islam avec la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, l'aumône légale et le pèlerinage à La Mecque. Au cours de cette période, les musulmans (adultes en bonne santé, enfants ayant atteint la puberté, selon les courants de l’islam) ne doivent ni boire, ni manger, ni avoir de rapport sexuel de l’aube au coucher du soleil. Le ramadan est aussi considéré comme le « mois de la charité », car, lorsqu’il s’achève, le fidèle doit s’acquitter de la zakât al-fitr (aumône de la rupture). Le ramadan est d'abord le nom d'un mois lunaire, le neuvième de l'année (comptant 29 ou 30 jours), durant lequel le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet vers la fin du mois. L’année lunaire étant plus courte que l'année solaire, le début du ramadan se décale de onze jours chaque année. Le Coran prescrit que « quiconque (...) verra la nouvelle lune commencera à jeûner le mois entier ». Le ramadan s'achève par l'Aïd el-Fitr (fête de la rupture du jeûne), premier jour du mois suivant, dit de « chawwal ». En Corse, le ramadan est suivi par la plus grande majorité des musulmans. Selon une estimation de la Préfecture de Corse de 2016, l’île compte 42 000 musulmans ; sept imams guident la prière toute l’année. Cette année, cinq imams marocains sont venus en renfort, surtout pour la prière de tarawih en fin de journée. Selon Miloud Mesghati, président du Conseil régional du culte musulman, il manque des salles de prière dans l’île, qui en compte 14, comme un peu partout en France.
Gérer le jeûne
Le jeûne s'impose à tout musulman pubère. Des dispenses sont prévues, notamment pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Les personnes empêchées ou dispensées peuvent compenser : jeûne effectué ultérieurement, dons à des pauvres..., car selon le Coran, « Dieu veut pour vous la facilité et non la difficulté ». Le jeûne est préparé. Il est aussi conseillé de travailler, pour éviter de ne rester à rien faire et garder l’esprit occupé pendant la journée. Il vaut mieux éviter de dormir. Pour les croyants, arrêter de manger et de boire est un acte spirituel. Certains estiment que c’est un acte d’empathie à l’égard de ceux qui n’ont pas à manger. C’est une quête d'ascèse et de purification. Il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de personnes qui suivent le ramadan et pratiquent le jeûne. Il est communément admis que cette pratique culturelle autant que cultuelle est très suivie, et en progression, dans la population musulmane, surtout parmi les jeunes.
Une fête
Le ramadan en Corse n'est pas seulement une période de jeûne et de prière, mais aussi une célébration de la diversité culturelle de l'île. C’est aussi un mois festif. Au-delà du jeûne, le ramadan en Corse est également synonyme de générosité et de solidarité. Les musulmans de l'île organisent des iftars communautaires, des repas de rupture du jeûne, où les membres de la communauté se rassemblent pour partager un repas après une journée de jeûne. Ces occasions offrent non seulement un moment de réconfort après une journée de privation, mais renforcent également les liens sociaux et promeuvent l'esprit de camaraderie. Les familles qui célèbrent le ramadan cuisinent davantage durant ce mois, ce qu'a bien compris la grande distribution, qui multiplie les opérations spéciales (catalogues, rayons dédiés). Pâques tombant également pendant cette période, les chocolats et autres traditions pascales voisinent les produits halals. C’est finalement sur les étagères des magasins que l'esprit des religions s'illustre le mieux : coexistence pacifique et respect mutuel au sein de la société. La consommation réunit les cultures plus facilement que les opérations de com auxquelles se livre chacune des parties. Dans un monde où les divisions peuvent parfois sembler insurmontables, cette période sacrée offre un précieux exemple de la capacité des individus à vivre ensemble dans l'harmonie, malgré leurs différences. Une occasion de prôner les valeurs d’ouverture et de tolérance, chères à la Corse, et à l’Islam, n’en déplaise aux extrémistes.
Maria Mariana
Encore une semaine et le ramadan sera fini, le 9 avril. La communauté musulmane est entrée dans le mois saint le dimanche 10 mars au soir. C’est un des temps forts du calendrier religieux de l'Islam, pendant lequel se déroule le jeûne (ou saoum) et le Laylat al-Qadr (la nuit du Destin).
Pilier de l’Islam
Le jeûne du ramadan constitue l’un des cinq piliers de l’islam avec la profession de foi, les cinq prières quotidiennes, l'aumône légale et le pèlerinage à La Mecque. Au cours de cette période, les musulmans (adultes en bonne santé, enfants ayant atteint la puberté, selon les courants de l’islam) ne doivent ni boire, ni manger, ni avoir de rapport sexuel de l’aube au coucher du soleil. Le ramadan est aussi considéré comme le « mois de la charité », car, lorsqu’il s’achève, le fidèle doit s’acquitter de la zakât al-fitr (aumône de la rupture). Le ramadan est d'abord le nom d'un mois lunaire, le neuvième de l'année (comptant 29 ou 30 jours), durant lequel le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet vers la fin du mois. L’année lunaire étant plus courte que l'année solaire, le début du ramadan se décale de onze jours chaque année. Le Coran prescrit que « quiconque (...) verra la nouvelle lune commencera à jeûner le mois entier ». Le ramadan s'achève par l'Aïd el-Fitr (fête de la rupture du jeûne), premier jour du mois suivant, dit de « chawwal ». En Corse, le ramadan est suivi par la plus grande majorité des musulmans. Selon une estimation de la Préfecture de Corse de 2016, l’île compte 42 000 musulmans ; sept imams guident la prière toute l’année. Cette année, cinq imams marocains sont venus en renfort, surtout pour la prière de tarawih en fin de journée. Selon Miloud Mesghati, président du Conseil régional du culte musulman, il manque des salles de prière dans l’île, qui en compte 14, comme un peu partout en France.
Gérer le jeûne
Le jeûne s'impose à tout musulman pubère. Des dispenses sont prévues, notamment pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Les personnes empêchées ou dispensées peuvent compenser : jeûne effectué ultérieurement, dons à des pauvres..., car selon le Coran, « Dieu veut pour vous la facilité et non la difficulté ». Le jeûne est préparé. Il est aussi conseillé de travailler, pour éviter de ne rester à rien faire et garder l’esprit occupé pendant la journée. Il vaut mieux éviter de dormir. Pour les croyants, arrêter de manger et de boire est un acte spirituel. Certains estiment que c’est un acte d’empathie à l’égard de ceux qui n’ont pas à manger. C’est une quête d'ascèse et de purification. Il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de personnes qui suivent le ramadan et pratiquent le jeûne. Il est communément admis que cette pratique culturelle autant que cultuelle est très suivie, et en progression, dans la population musulmane, surtout parmi les jeunes.
Une fête
Le ramadan en Corse n'est pas seulement une période de jeûne et de prière, mais aussi une célébration de la diversité culturelle de l'île. C’est aussi un mois festif. Au-delà du jeûne, le ramadan en Corse est également synonyme de générosité et de solidarité. Les musulmans de l'île organisent des iftars communautaires, des repas de rupture du jeûne, où les membres de la communauté se rassemblent pour partager un repas après une journée de jeûne. Ces occasions offrent non seulement un moment de réconfort après une journée de privation, mais renforcent également les liens sociaux et promeuvent l'esprit de camaraderie. Les familles qui célèbrent le ramadan cuisinent davantage durant ce mois, ce qu'a bien compris la grande distribution, qui multiplie les opérations spéciales (catalogues, rayons dédiés). Pâques tombant également pendant cette période, les chocolats et autres traditions pascales voisinent les produits halals. C’est finalement sur les étagères des magasins que l'esprit des religions s'illustre le mieux : coexistence pacifique et respect mutuel au sein de la société. La consommation réunit les cultures plus facilement que les opérations de com auxquelles se livre chacune des parties. Dans un monde où les divisions peuvent parfois sembler insurmontables, cette période sacrée offre un précieux exemple de la capacité des individus à vivre ensemble dans l'harmonie, malgré leurs différences. Une occasion de prôner les valeurs d’ouverture et de tolérance, chères à la Corse, et à l’Islam, n’en déplaise aux extrémistes.
Maria Mariana