Le complotisme à l'assaut de l'humanité
L 'Amérique profonde en guerre contre le reste du monde.
Un acronyme est aujourd’hui au centre de la campagne du président des États-Unis, Donald Trump : le Qanon créé sur le forum 4chan par un ou plusieurs internautes utilisant le pseudonyme Q. Ce réseau lié aux groupes suprémacistes blancs et à la nébuleuse néonazie, soutient qu'un mystérieux groupe rassemblant des membres d’une élite mondiale (incluant Bill et Hillary Clinton, Barack Obama, George Soros, Bill Gates parmi d'autres) serait impliqué dans des trafics d'enfants.
Derrière ce qui peut apparaître comme un délire collectif, ressurgit l’idée d’un complot planétaire mené par à la fois par les « états profonds » et les puissances cosmopolites, comprenons les francs-maçons, les juifs et les riches.
Et Donald Trump s’appuie sur de telles théories pour tenter d’incarner l’Amérique profonde, celle qui se pense parée de toutes les vertus, en guerre contre le reste du monde.
À l’origine la Pizzagate
En 2016, des conseillers de Trump faisaient circuler la rumeur selon laquelle Hillary Clinton et son ancien directeur de campagne, John Podesta, dirigeaient un réseau pédophile utilisant une pizzeria de Washington comme quartier général. Des membres de l'alt-right, ce mouvement d'extrême-droite pro-Trump adepte du harcèlement en ligne, postaient des photos des enfants d'employés de la pizzeria sur les réseaux sociaux pour soi-disant prouver l'existence de cette bande de pédophiles ultra-riches.
Puis les chaînes télévisuelles d’extrême-droite Fox New et OAN en remettaient une couche décrivant des rites sataniques.
La méthode est vieille comme le monde : partir d’informations vraies, mais résiduelles puis bâtir une trame fantasmatique relayée par d’autres détails réels. En France, ce tissu d’ignominies a été repris sur le site d’Alain Soral, « Égalité et réconciliation » récemment condamné pour son antisémitisme virulent. Puis, plus récemment, sur Reddit, il a été énoncé que Joe Biden avait offert un bracelet d'amitié à Obama avec une pizza dessus. L’idée de pizza était aussitôt interprétée comme un signe de complicité dans de supposés crimes dont le FBI n’a jamais trouvé trace ce qui les rendait d’autant plus crédibles aux yeux des complotistes.
Ce délire appelé Pizza Connexion a été relayé par QAnon sur le forum puis il a trouvé un nouveau souffle avec la pandémie du Coronavirus et l’idée que Bill Gates aurait été à l’origine de la maladie pour mieux vendre des vaccins.
Ce chaos est la seule chance que possède Trump pour se faire réélire et passer sous silence sa gestion cataclysmique de la pandémie.
Une période favorable au complotisme
L’être humain aime se défausser sur autrui pour excuser voire justifier ses propres carences.
C’est pourquoi les théories complotistes ont toujours remporté un franc succès en période de crise. C’est ainsi que la crise industrielle de la fin du XIXe siècle avait été attribuée à une association universaliste de juifs, de francs-maçons et de protestants coalisés pour mettre à mal le catholicisme et plus généralement la civilisation occidentale.Ces mensonges furent repris pour condamner la révolution russe puis justifier la montée du nazisme.
Aujourd’hui, le prétendu complot dénoncé par Q déferle sur le monde occidental voire sur le monde entier. Le repli identitaire et religieux renforce ce torrent de boue. Et puisqu’il n’y a plus le communisme comme bouc émissaire, on pratique l’ « antiélitisme » à marche forcée. Il est tout de même extraordinaire qu’aux États-Unis, ces invectives soient reprises par un milliardaire prêt à précipiter son pays dans une nouvelle guerre civile.
En Allemagne, les Qmen se multiplient notamment dans l’extrême-droite et plus particulièrement chez les Reichsbürgers, violemment racistes et antisémites. Les théories de Q ont été reprises par certains responsables des Gilets jaunes sans que cela ait réellement impacté le mouvement.
On retrouve tout de même des stigmates de cette idéologie dans le vocabulaire repris par exemple par Éric Zemmour qui, lui aussi, dénonce les méfaits d'un « état profond » différent de l’état apparent, usant de la dissimulation et de la ruse pour perpétrer ses crimes contre nature.
Même si la plupart des arguments nous apparaissent souvent grotesques et dérisoires, n’oublions jamais qu’Adolph Hitler en fit son miel et le carburant de sa victoire.
Derrière ce qui peut apparaître comme un délire collectif, ressurgit l’idée d’un complot planétaire mené par à la fois par les « états profonds » et les puissances cosmopolites, comprenons les francs-maçons, les juifs et les riches.
Et Donald Trump s’appuie sur de telles théories pour tenter d’incarner l’Amérique profonde, celle qui se pense parée de toutes les vertus, en guerre contre le reste du monde.
À l’origine la Pizzagate
En 2016, des conseillers de Trump faisaient circuler la rumeur selon laquelle Hillary Clinton et son ancien directeur de campagne, John Podesta, dirigeaient un réseau pédophile utilisant une pizzeria de Washington comme quartier général. Des membres de l'alt-right, ce mouvement d'extrême-droite pro-Trump adepte du harcèlement en ligne, postaient des photos des enfants d'employés de la pizzeria sur les réseaux sociaux pour soi-disant prouver l'existence de cette bande de pédophiles ultra-riches.
Puis les chaînes télévisuelles d’extrême-droite Fox New et OAN en remettaient une couche décrivant des rites sataniques.
La méthode est vieille comme le monde : partir d’informations vraies, mais résiduelles puis bâtir une trame fantasmatique relayée par d’autres détails réels. En France, ce tissu d’ignominies a été repris sur le site d’Alain Soral, « Égalité et réconciliation » récemment condamné pour son antisémitisme virulent. Puis, plus récemment, sur Reddit, il a été énoncé que Joe Biden avait offert un bracelet d'amitié à Obama avec une pizza dessus. L’idée de pizza était aussitôt interprétée comme un signe de complicité dans de supposés crimes dont le FBI n’a jamais trouvé trace ce qui les rendait d’autant plus crédibles aux yeux des complotistes.
Ce délire appelé Pizza Connexion a été relayé par QAnon sur le forum puis il a trouvé un nouveau souffle avec la pandémie du Coronavirus et l’idée que Bill Gates aurait été à l’origine de la maladie pour mieux vendre des vaccins.
Ce chaos est la seule chance que possède Trump pour se faire réélire et passer sous silence sa gestion cataclysmique de la pandémie.
Une période favorable au complotisme
L’être humain aime se défausser sur autrui pour excuser voire justifier ses propres carences.
C’est pourquoi les théories complotistes ont toujours remporté un franc succès en période de crise. C’est ainsi que la crise industrielle de la fin du XIXe siècle avait été attribuée à une association universaliste de juifs, de francs-maçons et de protestants coalisés pour mettre à mal le catholicisme et plus généralement la civilisation occidentale.Ces mensonges furent repris pour condamner la révolution russe puis justifier la montée du nazisme.
Aujourd’hui, le prétendu complot dénoncé par Q déferle sur le monde occidental voire sur le monde entier. Le repli identitaire et religieux renforce ce torrent de boue. Et puisqu’il n’y a plus le communisme comme bouc émissaire, on pratique l’ « antiélitisme » à marche forcée. Il est tout de même extraordinaire qu’aux États-Unis, ces invectives soient reprises par un milliardaire prêt à précipiter son pays dans une nouvelle guerre civile.
En Allemagne, les Qmen se multiplient notamment dans l’extrême-droite et plus particulièrement chez les Reichsbürgers, violemment racistes et antisémites. Les théories de Q ont été reprises par certains responsables des Gilets jaunes sans que cela ait réellement impacté le mouvement.
On retrouve tout de même des stigmates de cette idéologie dans le vocabulaire repris par exemple par Éric Zemmour qui, lui aussi, dénonce les méfaits d'un « état profond » différent de l’état apparent, usant de la dissimulation et de la ruse pour perpétrer ses crimes contre nature.
Même si la plupart des arguments nous apparaissent souvent grotesques et dérisoires, n’oublions jamais qu’Adolph Hitler en fit son miel et le carburant de sa victoire.
