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La mafia corse médiatique jusqu'à la nausée

La Corse n'apparaît aujourd'hui quasiment plus qu'à travers le prisme dégoûtant de la mafia

La mafia corse médiatique jusqu’à la nausée



La Corse n'apparaît aujourd'hui quasiment plus qu'à travers le prisme dégoûtant de la mafia. Deux collectifs en ont fait leur miel tout comme quelques journalistes parmi lesquels une minorité d'insulaire. Le dernier ouvrage paru est celui de Violette Lazard sobrement intitulé de ce titre wagnero-nitzchéen Le crépuscule de la Brise de Mer. Il renvoie également, même si la journaliste de l'Obs l'ignore, à l'ultime ouvrage du regretté Nicolas Giudici, Le crépuscule des Corses.


Un sentiment de ras l'bol


Comme on dit chez nous, u troppu stroppia c'est-à-dire trop c'est trop. La Corse ne serait donc que ça ? Un ramassis de moutons apeurés et dominés par 25 bandes de malfrats dispersés sur le territoire de notre île comme des seigneurs de guerre ? Le livre de Violette Lazard n'apporte rien à la connaissance du phénomène délinquant en Corse. Il démontre une fois de plus que le secret de l'instruction est une vaste fumisterie et que les différents services de police et de justice abonde généreusement les journalistes de documents censés restés confidentiels et ce avant même que les affaires ne soient jugées. Cette littérature qui ressemble à des condensés d'interrogatoires ou de rapports de police va vraisemblablement satisfaire les instincts voyeuristes d'une population pour qui le sentiment d'être au cœur des secrets intimes de la voyoucratie va l'emporter sur les causes du mal. Cette littérature va également remplir les poches de journalistes pour qui la criminalité corse est devenue une sorte de fonds de commerce, demandée à grands cris par des éditeurs en mal de ventes. Mais qu'apporte-t-elle à la Corse ? Rien sinon d'aggraver sa réputation sulfureuse, de la cantonner dans un faux mériméisme comme le démontre la défense des héritiers de la Brise de mer. On ne tue pas par crapulerie mais au nom d'un supposé code d'honneur. Et qu'importe que les pères aient été les pires bandits, qu'ils aient mis en coupe réglée une partie de la Corse. Les voici soudain illuminés par le sacrifice des fils. Quelle sombre ironie !

Une sinistre légende qui célèbre le crépuscule de la voyoucratie corse


Il se trouve que par les hasards de mon histoire personnelle j'ai été amené à côtoyer certains des protagonistes aujourd'hui disparus en même temps que de grands policiers. Je le dis tout de suite et sans ambages ma préférence va immédiatement aux seconds. Je professe le plus grand respect pour les femmes et les hommes qui vouent leur existence à la protection de leurs concitoyens. Quant aux crapules qui vivent du trafic de drogue, de la prostitution ou encore du racket, je les place en bas de l'échelle humaine quand bien même certains d'entre eux sont amicaux et affectueux. J'ai tout récemment parlé avec un de ces vieux voyous corso-marseillais aujourd'hui réfugié dans sa région corse d'origine avec un minimum vieillesse et une prostate en vrac. Il m'a confié que les Corses avaient été chassés de la région parisienne et que, désormais à Marseille, ils étaient réduits à néant par des bandes de quartiers, la plupart du temps d'origine africaine du nord comme du sud. Ce vieux forban n'a pas hésité à embellir la période d'avant où "il existait des règles". Quelles règles sinon celle du fric roi ? Quand Violette Lazard ose écrire que les voyous à l'ancienne ne touchaient pas à la drogue, elle ne fait que prouver sa méconnaissance absolue du milieu corse. Celui-ci a au contraire été un initiateur en la matière. D'abord avec Carbone ensuite avec le French Connection. Il n'y a pas de bonne voyoucratie, un point c'est tout.

Des mafias partout et de partout


La fameuse mafia corse qui fait florès dans les rangs journalistes est un leurre qui fait oublier que d'autres mafias autrement dangereuses ont envahi l'Europe et plus encore la France. Un récent rapport sénatoriale parle d'une submersion mafieuse de la France. Il fait allusion aux mafias géorgiennes, balkaniques, albanaise, ukrainienne. 825 groupes criminels occupent l'espace français et on continue de déblatérer sur des groupes de cinq à dix personnes en Corse que l'État pourrait mettre à tapis s'il le désirait vraiment en usant de la méthode Al Capone. La question est alors : "Pourquoi ne le fait-il pas ? ". Mais tout simplement parce qu'à son habitude, l'État, ce faux dur, cette énormité obèse, ne fonctionne qu'à la catastrophe ou à l'effet de communication. Darmanin n'a prononcé le mot autonomie qu'après les émeutes de Bastia. L'État s'est affolé quand les deux collectifs anti mafia ont soudainement provoqué un effet médiatique. La nuisance criminelle corse est terriblement traumatisante pour les Corses et il faut la combattre sans trembler mais elle n'a jamais été aussi débile. Mais, mauvais romantisme oblige, elle continue à être rentable pour quelques personnes et un bon faire-valoir pour d'autres. Qui enfin va écrire les réussites de notre petit peuple et ses grandeur ?

GXC
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