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Gare aux tiques !

C'est la fièvre hémorragique de Crimée-Congo qui inquiète les scientifiques
Gare aux tiques

Après la fièvre du perroquet provoquée par la Chlamydophila psittaci, c'est aujourd'hui la fièvre hémorragique de Crimée-Congo qui inquiète les scientifiques. Celle-ci peut être transmise à l’homme par une tique à pattes rayées, qui s'implante peu à peu dans le sud de la France.

Pathologies émergentes

Si le virus de la fièvre de Crimée-Congo et la tique Hyalomma sont observés depuis des décennies en Corse, sur des animaux, surtout les bovins, ce qui est nouveau est que le virus a été détecté chez les tiques qui peuvent le transmettre à l'homme. Appliquant l’adage, mieux vaut prévenir que guérir, dès le mois de mars dernier, l'Agence régionale de Santé en Corse a sensibilisé les professionnels de santé et les élus « à ce risque de pathologies émergentes ». L’ARS a indiqué effectivement « qu'un nouveau risque est identifié sur le pourtour méditerranéen avec la détection pour la première fois en 2023 du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo sur des tiques du sud de la France. » Pour l’instant, aucun cas n’a été détecté en France. L’ARS invite notamment les chasseurs et les agriculteurs à la plus grande vigilance.

Prévention toute

Alors que les beaux jours sont enfin là, pour éviter de se faire mordre par une tique, l’ARS a fourni la liste des bons réflexes à adopter. Et ce d’autant plus que la saison des arboviroses (virus transmis par les piqûres d’insectes) a commencé depuis début mai. En tout, plus d’une dizaine d’espèces de tiques ont été répertoriées en Corse. Ces arachnides de quelques millimètres peuvent être porteurs de nombreuses maladies, dont la borréliose de Lyme. La maladie de Lyme se manifeste dans les 3 à 30 jours après la morsure. Une plaque rouge, inflammatoire, apparaît autour du point de piqûre, avant de s’étendre progressivement. Faute d’être diagnostiquée à temps, cette maladie peut provoquer des douleurs articulaires durables, voire même la paralysie partielle des membres. D’après les dernières données disponibles, sans doute, plus de 60 000 personnes contracteraient chaque année la borréliose de Lyme ou maladie de Lyme en France. Le taux d'incidence annuel, détecté par le Réseau Sentinelles, a pratiquement doublé au cours des 10 dernières années. Le taux d’incidence annuel de la borréliose de Lyme était estimé à 91 cas pour 100 000 habitants (60 033 cas estimés) en 2020 (entre 19 et 24 pour la Corse). En 2020, 710 cas de Borréliose de Lyme ont été hospitalisés en France. Les hospitalisations pour borréliose de Lyme sont plus fréquentes entre juin et octobre la borréliose de Lyme ne se transmet pas de personne à personne, ni par contact direct avec des animaux, ni par voie alimentaire, ni par piqûre d’autres insectes. Pour se protéger des tiques, lors de sorties en forêt ou dans le maquis corse, il est conseillé de porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants de couleur claire, éventuellement imprégnés de répulsifs, d’éviter les herbes hautes, buissons ou branches basses et de bien examiner ses affaires après la balade. Après une promenade, examiner les plis cutanés pour bien vérifier que l’insecte ne se niche pas dans les zones humides du corps.

Y’a plus de saison

Selon les autorités sanitaires françaises, les pathologies infectieuses transmises par des tiques tendent à se propager dans plusieurs pays européens, dont la France pour certaines, et ce notamment en raison du changement climatique. Les chercheurs s'accordent en effet à dire que le réchauffement climatique a une influence directe sur la prolifération des tiques. Habituellement à l'abri en hiver, ces insectes continuent désormais leur activité à cette période avec la hausse globale des températures. Ces insectes ont une plus grande résistance et sont capables de se terrer pendant les journées glaciales pour attendre des jours plus cléments. Le risque de contamination perdure désormais tout au long de l'année. Les tiques sont le premier vecteur de maladies pour l’animal et le deuxième pour l’Homme (derrière le moustique). Le projet CLIMATICK étudie l’impact du changement climatique sur les tiques, notamment l’Ixodes ricinus, vectrice de la maladie de Lyme, et la Hyalomma marginatum, porteuse de la Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Les cartes hebdomadaires publiées permettent une meilleure surveillance et invitent à la vigilance dans les zones à risques. Avis aux amateurs de balades dans le maquis et autres joies des sports de plein air, il fera bon sortir bien couvert.

Maria Mariana
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