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Une Corse au bout de son rêve ?

Gilles Simeoni a exprimé dans une interview accordée vaub Figaro toute son inquiétude face aux incertitudes de l'avenir éconolmique de la Corse...
Une Corse au bout de son rêve ?

Gilles Simeoni a exprimé dans une interview accordée au Figaro toute son inquiétude face aux incertitudes de l’avenir économique de la Corse et a suggéré à l’état de plus s’y intéresser. Des signes et des interrogations viennent abonder cette inquiétude des assassinats, du chômage, des faillites, mais aussi des questions sur les déchets, la fibre, etc.

Le cri d’alarme du président de l’exécutif

Gilles Simeoni a lancé un cri d’alarme dans une interview accordée au Figaro du 16 octobre.
“Tous les voyants sont au rouge” dit-il en substance tout en précisant qu’il a conscience de la réalité française, européenne et mondiale. Il ne peut toutefois s’empêcher (et c’est en définitive son rôle) de mettre en exergue la situation corse : “Je ne suis pas sûr que l’état ait pris la pleine mesure de la gravité du problème.” Il a tort : toutes les informations qui remontent (ou plutôt descendent) de Paris indiquent que l’État (avec un É majuscule) a conscience des difficultés de la Corse. Les résoudre est une autre question. Qu’on se rende compte : l’épidémie qui s’étend, l’islamisme qui explose, le chômage qui déborde…
On comprend que pour le président Macron la Corse ne représente pas le nombril de son monde. Et il va falloir gérer le référendum en Nouvelle-Calédonie, le Brexit, les conséquences des élections américaines, les menaces turques en Méditerranée… Ouf ! N’en rajoutons plus.

Que demande l’exécutif corse ? De l’argent, encore de l’argent toujours de l’argent, cette denrée à la fois si rare et pourtant déversée à la pelle sur une économie nationale en grand péril.

Les pathologies de la Corse
La Corse a une histoire propre qui n’est jamais très éloignée de celles de ses puissances tutélaires qu’elle a toujours quittées quand celles-ci se montraient incapables de lui offrir les honneurs et la subsistance. Aujourd’hui, la Corse a mal à la Corse, mais aussi à la France. Elle ne l’a jamais tant aimée que lorsqu’elle offrait aux insulaires des postes de fonctionnaires et des carrières valeureuses en métropole et dans les colonies. L’abandon de ces dernières, la crise de 1973, ont cassé le rêve continental et le nationalisme s’est développé, exigeant la place sociale jusque-là préemptée par les partis traditionnels. Désormais, les problèmes, mis en suspens par des clanistes qui laissaient l’état se débrouiller, se sont accumulés et provoquent d’invraisemblables contradictions.

Des déchets et une fibre en souffrance
Deux exemples sont particulièrement criants : celui des déchets désormais quasiment entièrement réglés par et sur le continent. Et je parle ici du continent européen puisqu’un certain pourcentage des ordures triées part pour d’autres pays que la France. Drôle d’indépendance !
Le deuxième exemple est celui de la fibre. Si j’ai bien compris (car c’est extrêmement nébuleux) SFR avait remporté le marché au grand dam de la préfète qui avait tenté de casser le contrat. Rien, en apparence, n’a beaucoup avancé si ce n’est qu’on aperçoit des ouvriers travaillant dans des bouches d’égout ou sur le bord des routes, sans pourtant que la fibre arrive à destination. Et voilà qu’on apprend incidemment que SFR quitte la Corse et qu’Orange s’occupe désormais des travaux prévus.
On ne sait pas s’il y a eu passation d’un nouveau marché.
On entend dire qu’une compagnie de téléphone corse va remplacer SFR dans l’île. Est-ce exact ? Mystères et boules de gomme. Les parois de la maison de cristal s’obscurcissent d’année en année. On va finir par ne plus rien y voir.

Faire par soi-même
Alors oui le président de l’exécutif a raison : la situation est inquiétante. Mais l’inquiétude peut avoir deux sources : une situation objective et la subjectivité des citoyens.
Eh bien, dans le cas présent, ce sont les deux mon général. La première causalité n’est que marginalement imputable à la majorité. La crise sanitaire et la crise économique ont nécessairement des implications directes sur notre fragile économie.
Mais la seconde des raisons tient à une communication incompréhensible et nébuleuse causée par des luttes de cliques (pour ne pas dire de clans). Cela sur fond d’assassinats crapuleux et d’augmentation de l’épidémie…

On ne le répétera jamais assez : tamanta strada.
Mais peut-être faudrait-il commencer à analyser les racines du mal et s’atteler à le combattre nous-mêmes sans toujours se plaindre ce que l’état si souvent dénoncé ne fait pas pour nous. C’est ainsi qu’on grandit.

GXC
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