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Les habitudes alimentaires se transforment

La consommmation des plats préparés augmenterait de 4,4 %
Les habitudes alimentaires se transforment

Selon l’INSEE, la consommation de plats préparés augmenterait de 4,4 % chaque année. Pour cause, le manque de temps ou d’énergie, et plus particulièrement le soir. Et pourtant, ils sont de plus en plus contestés en raison de leur composition néfaste pour la santé. En Corse aussi, les habitudes alimentaires se transforment pour suivre la montée du snacking, des plats préparés et de la restauration rapide.


Réponses aux modes de vie

L'accélération des rythmes de vie, particulièrement dans les centres urbains tels qu'Ajaccio et Bastia, incite les consommateurs à rechercher des solutions alimentaires plus rapides et pratiques. Les épiceries, supermarchés et même les stations-service voient leurs rayons de produits prêts à consommer se multiplier. Sandwichs, salades prêtes à l'emploi, plats cuisinés et en-cas divers sont devenus des alternatives courantes aux repas traditionnels. Sans compter le nombre croissant d’adeptes des grandes chaînes de restauration rapide, dont les tarifs attractifs attirent. Depuis que ce type de restauration s’est installé dans l’île, on compte une dizaine de points de vente pour cinq enseignes sur tout le territoire. Adolescents, familles, parents solos, les profils des consommateurs sont variés.

Opportunités business

Cette tendance crée de nouvelles opportunités pour les entreprises locales et les chaînes de distribution. La demande croissante pousse à l'innovation et à la diversification de l'offre, favorisant ainsi la croissance économique. Les producteurs locaux s'adaptent, proposant des alternatives artisanales et plus saines, tout en conservant des éléments de la gastronomie corse. Le bassin d’emploi s’en trouve dynamisé puisque certaines enseignes ont embauché en CDI une centaine de personnes. La popularité de la restauration rapide et des plats préparés a aussi donné l’impulsion à certains d’installer des food trucks, qui eux misent sur la proximité, l’originalité et des produits locaux. Les petits commerces, les restaurants traditionnels et les agriculteurs locaux n'ont pas l’air de pâtir de cet essor. Loin d’être des concurrents aux grandes enseignes de la restauration rapide, ils se complètent et étoffent une offre pour les adeptes de burgers ou autres plats à emporter.

Bons, mais pas pour la santé

Si la plupart des enseignes affichent proposer des produits de qualité, avec une viande labellisée française, il faut rester vigilant face à certains arguments commerciaux. « 100 % terroir », qualité AOP… : de nombreux plats préparés et « snacks » sont associés à des allégations valorisantes pour décrire les produits, sans que cela ne soit systématiquement justifié. Comme pour tout autre produit, ces allégations doivent répondre à des critères stricts. Les experts en nutrition soulignent que de nombreux produits de snacking et plats préparés sont souvent riches en sucres, sels et graisses saturées. Les aliments ultra-transformés sont réputés pour favoriser l'augmentation de maladies chroniques telles que l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. En Corse, où l'incidence de ces maladies est déjà préoccupante, la montée du snacking pourrait aggraver la situation. La plupart des aliments préparés contiennent également des mauvaises graisses. Il s'agit des acides gras trans et des acides gras saturés. D'ailleurs, des études épidémiologiques ont démontré une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires due à une consommation excessive d'acides gras transformés. Pour savoir s’il s’agit d’un plat industriel, il suffit de regarder la liste des ingrédients. Si celle-ci est longue, avec du sel, du sucre ou des matières grasses, et des mots scientifiques ou des associations de chiffres et lettres (E249, E 171...), alors c’est que c’est un produit industriel et qu’il a toutes les chances de ne pas être recommandé par les nutritionnistes. En 2021, la DGCCRF a mené une enquête sur les plats préparés et les produits de « snacking » frais, surgelés ou en conserve. Les contrôles ont permis d’identifier de nombreuses anomalies sur l’étiquetage des produits, notamment la composition des produits et l’utilisation d’allégations valorisantes trompeuses et/ou non justifiées. Avec le renchérissement de certaines matières premières alimentaires, certains fabricants sont tentés de réduire leur qualité. Alors avant de mettre certains produits dans le caddie ou dans la bouche, mieux vaut se renseigner.

Maria Mariana
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