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Festival Lektos : bouquets de lectures musicales

Originalité du festival Lektos : proposer des lectures musicales sur des textes classiques où contemporains.

Festival Lektos

Bouquets de lectures musicales

Originalité du festival Lektos : proposer des lectures musicales sur des textes classiques où contemporains. Se situer au cœur de la vieille ville sur les escaliers de l’église Saint Charles et place Vattalapesca. Être gratuit. Tous les ingrédients d’une manifestation bienveillante et chaleureuse.



Le festival se reroule en fin d’après-midi et le soir sous les étoiles. Ce cadre poétique est empli de mystères et de merveilles. Thème retenu pour cette édition 2024 : le jardin intérieur, celui qu’on porte en soi ; le jardin quand il est nourricier, quand il est paysage arboré et fleuri. Une thématique pleine de promesses. Une thématique riche qui autorise l’examen et l’analyse de bien des genres littéraires. Large est la palette.

Lektos, l’intitulé peut paraitre curieux. Lektos parce que sa sonorité renvoie au grec ancien qui convoque les notions de réunions de rencontres. Lektos le bien nommé. Lektos qui en est à sa troisième édition. Sa recette ? Des artistes qui se défoncent. Des bénévoles fidèles au poste et convaincus par les propositions de la manifestation par son ouverture qui appellent la réflexion, la méditation, le sourire sur des musiques légère ou poignante. Des soutiens de la CdC et de la ville… le tout apportant beaucoup d’énergie positive.

Les enfants sont loin d’être oubliés du festival puisqu’il y a au programme un spectacle pour le sbambins de 6 mois à 6 ans par « Les poux symphoniques ». Citons aussi « Histoires et grenadine » et sa bibliothèque de rue pour jeune public. L’institution « L’éveil » est également de la fête avec un grand choix de livres illustrés pour la jeunesse.

Au rendez-vous de Lektos des grands de la littérature : Pessoa et son « Livre de l’intranquillité », T.S. Elliot et ses poèmes, Erri De Luca et un de ses contes. Le festival c’est encore un atelier d’écriture avec Claire, un moment d’immersions dans les mots pour apprendre à les dire en musique accompagné par la guitare de Paul-Félix Raffini. A cela s’joute un karaoké littéraire avec prise de micro et soutien d’un musicien. Au choix des textes de l’intervenant ou sélectionné sur une liste préparée par Lektos.

Aux commandes du cabinet de littérature dans le rôle de Madame Irma, omnisciente en auteurs de tous genres et de toutes époques : l’écrivaine qui trace son sillon de renommée, Laure Limongi. Les consultations sont libres mais il faut réserver sur https:// calendly.com/panacees conzultazions.

Le programme est riche… et sait accueillir l’humour.

Michèle Acquaviva-Pache

  • · Le programme est si dense que nous ne pouvons l’accueillir entièrement.
  • Pour l’intégrale de la programmation : www.lektos.info
  • · Les photos de cet article sont de Castalibre

ENTRETIEN AVEC JACKY LE MENN, directeur du festival.



Comment avez-vous composé la programmation du festival Lektos 2024 ?
Notre fil rouge est cette année le jardin. Jardin intérieur et personnel. Jardin extérieur, celui des plantes et des arbres. Nous avons lancé nos recherches en direction de la littérature classique et du côté des productions contemporaines.


Bibliothécaire à l’université de Corse cela vous-a-t-il prédisposé à créer un festival de littérature ?
Le festival, Lektos, est axé sur la promotion du livre et de l’accès pour tous à la littérature… et ce non sous un angle scolaire.


Qu’est-ce que ce mystérieux cabinet de consultation littéraire ?
C’est une proposition de Laure Limongi, qui l’a déjà expérimentée au musée de Beaubourg et comme pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Ce cabinet s’intitule « Le service de panacées ». Viennent le consulter ceux qui ont une question, des doutes ou veulent aiguiser leur connaissance de romans, d’essais, de pièces de théâtre. Ils ressortent de l’entretien avec une ordonnance de tel ou tel livre. Ces « médecines » sont précisées par une posologie à respecter. « Le service des panacées » se veut à la fois sérieux et drôle. Ouvert à tous, ce cabinet de toutes les littérature,s sans exclusion. Pour participer il faut s’inscrire.


Vous faites des podcasts littéraires. Comment se présentent-ils ?
Ces podcasts déroulent le même fil que le festival Lektos et ce sur toute l’année. Il en parait un par mois à découvrir sur YouTube. Il suit la même thématique que notre manifestation tout en mettant en avant une œuvre écrite ici et en reflétant la rencontre d’un lecteur, d’un auteur, d’un musicien.


Vous annoncez une grande nouveauté, soit une résidence d’artistes. De quelle manière l’avez-vous envisagée ?
Nous y travaillons. C’est un beau projet mais il n’est pas encore validé. Nous allons finir de le bâtir autour de rencontres entre écrivains et musiciens, autour d’un écrivain d’ici et d’un auteur d’ailleurs pour construire des histoires musicales.


Sur l’affiche de Lektos on peut lire que le comédien, Daniel Delorme va jouer un texte. Lequel ?
Pour Lektos 2024 on a cherché des textes évoquant le jardin. Daniel Delorme nous a proposé un des siens qui rappelle ses souvenirs d’enfance au Jardin Romieu, des souvenirs brassées de moments merveilleux.


Vous invitez Laura Vasquez pour « Le livre du large et du long ». Le lendemain elle fera face aux questions de Pierre Savalli aux pieds de la fontaine de Saint Charles. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Laura Vasquez est une poétesse qui a obtenu le Goncourt de la poésie l’an dernier. Elle est du sud de la France et vit à Marseille. Elle a l’habitude de lire ses poèmes en public et elle aime beaucoup ce type de prestation. Elle est accompagnée par une amie guitariste. Indéniablement elle sait séduire son auditoire.


Vous donnez une carte blanche à « Mostra Teatrale ». Quelques mots sur cette compagnie ?
« Mostra Teatrale » travaille depuis une dizaine d’années à Pieve et dans ses alentours. La carte blanche consiste en un texte, « Une bête au paradis » de Cécile Coulon. En échange « Mostra Teatrale »va programmer « Trois chevaux » d’Erri De Luca, un récit dit par le comédien bien connu, Nathanaël Maïni. Il conte la vie d’un immigré italien en Argentine. Avec en toile de fond la dictature militaire, la guerre des malouines, l’Italie d’aujourd’hui. Lektos s’est réservé la primeur de cette création jouée sur les escaliers de l’église Saint Charles.


Vous avez également des échanges avec le festival « Dissidanse itinérance ». En quoi consistent-ils ?
Nous libérons un créneau de jour et d’heures pour ne pas jouer la compétition entre nos deux festivals. C’est ainsi que le samedi 6 juillet nous allons accueillir le spectacle de danse sarde, « Giru Giru » dont la chorégraphie s’inspire des poèmes de T.S. Elliot. Ce spectacle sera donné sur le parvis di e lingue Sant’Anghjulu. Nous reprendrons notre programmation après lui.


Lektos est aussi un éditeur qui fait des ouvrages à tirage limité. Quel écrivain avez-vous sollicité pour cette édition 2024 ?
Après Stefanu Cesari et Charlotte Arrighi de Casanova nous avons demandé à Jean Michel Neri de se prêter au jeu. Cet auteur a une double casquette. Il est un spécialiste des arbres qu’il sait admirablement élaguer et parallèlement il a une activité d’écrivain depuis quinze ans. Il nous offre deux nouvelles sur le thème du jardin, ce qui lui convient bien. Son dernier recueil est paru en corse et en français aux éditions Ómara. Je précise que ce que nous faisons est de la microédition dont s’occupe Yann Le Borgne. Il recourt à des procédés assez artisanaux ce qui en souligne l’originalité.


Autre nouvelle expérience. Qu’allez-vous faire au cinéma le Régent ?
Nous allons diffuser dans le noir un podcast de Stefanu Cesari le 6 juillet à 11 heures… Une façon de recevoir le cinéma dans les oreilles ! Titre du podcast : « Soleil en maison 5 ».

Pros recueillis par M.A-P
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