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Festival Dissidense Itinérance du 1er au 17 juillet

La danse en Méditerranéen et sur les trois continents

Festival Dissidanse Itinérance
La danse en Méditerranée et sur trois continents



Du 1 er au 17 juillet Dissidance Itinérance nous donne rendez-vous à Ajaccio, Bastia, Porto Vecchio et Marignana. Au programme la Méditerranée, l’Afrique, l’Europe, une île océanique tout cela pour un grand voyage aux couleurs multiples, aux questionnements pluriels. Diversité. Tolérance. Liberté d’expression sont les devises de la manifestation.


Dissidanse Itinérance est organisé par l’Ajaccienne, Michèle Ettori et par la Bastiaise, Hélène Taddei- Lawson. Deux chorégraphes et danseuses, l’une à la tête de la compagnie Vialuni, à Ajaccio, l’autre d’Art Mouv’ à Bastia. Originalité de la manifestation ? Elle est internationale puisque que les spectacles vivants qu’elle propose englobent la Méditerranée, l’Afrique subsaharienne, New York avec des artistes d’ici et d’ailleurs. A noter que la gratuité est reine ainsi que pour les ateliers à la palette variée : danses africaines, danse contemporaine pour professionnels, danse de couple tout public

Du premier au 17 juillet à Locu Teatrale, aux Cannes, à la ZAD de Pietralba, dans la cour du Palais Fesch, à la citadelle ajaccienne les propositions vont être diverses : « Danse partagée » avec des handicapées (Cie Vialuni). Solo sur Les Hitistes, ces personnes au Maroc qui passent leurs journées adossées aux murs (en direct de Rabat). Prestation d’un jeune chorégraphe Bastiais. « Human », venant de Naples, pièce réunissant un homme et une femme en un dialogue profond. « La Danse d’après » par la compagnie Bal Dilà. «Performance » par le GICG d’Ajaccio. « Fagaru » par Diome de Dakar. « Border Lines » d’Art Mouv’.

Porto Vecchio, au Bastion de France, va ouvrir ses portes au spectacle, « Libre de droits » conçu par des troupes de Guyane, du Togo et Art Mouv’, en trois langues, ces danses revendiquent le droit de vivre et de travailler dans le monde entier.

A Bastia sur la terrasse de la Maison des langues, sur la place Vincetti, sur le Spaziu Mantinun, au musée de Bastia, à l’Alb’Oru on va retrouver successivement les Italiens d’Aquila, les Congolais de Kinshasa, la compagnie de Lomé, les Romains et les New Yorkais.

« Performance agricole » de Vialuni va s‘insérer dans un milieu de nature à Marignana.

Les rendez-vous de Dissidance Itinérance ont tout pour séduire, parce qu’ils sortent de l’ordinaire. Une occasion d’explorer des découvertes offertes au bénéfice de la curiosité qui ne demande qu’à être combler.

Michèle Acquaviva-Pache

  • Tous les détails de la programmation sont sur le site, Disidance Itinérance.
  • Contact : [email protected]
  • Pour Bastia : 06 08 07 47 86
  • Pour Ajaccio : 06 10 18 60 67

                                                                     ENTRETIEN AVEC HÉLÈNE TADDEI-LAWSON

Pourquoi le festival se nomme-t-il Dissidanse Itinérance


Dissidanse parce que le rôle de la danse est d’être dissidente en témoignant des problématiques du temps, en s’attachant à lutter contre les préjugés, les angoisses qui traversent la société… Itinérance car nous nous produisons sur quatre lieux et que c’est à la vocation de notre manifestation. Nous dansons à Ajaccio, Basta, Porto Vecchio, Marignana.


Cette édition 2O24 n’est-elle pas encore plus internationale que les précédentes ?

Cette année nous recevons dix compagnies étrangères. Elles viennent de Rome, Naples, L’Aquila, Rabat, Kinshasa, Dakar, Lomé, Las Palmas (Canaries), New York. Le Maroc est l’un de nos partenaires depuis longtemps. Avec la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Togo nous offrons un petit éclairage sur l’Afrique subsaharienne. La découverte de troupes inédites est souvent le fruit de rencontres un peu partout. En 2024 notre artiste associé est Marien Mazzoni, un jeune bastiais de 23 ans qui s’est formé à l’Université de Corse. Pour Dissidanse Itinérance il va présenter son premier solo qu’il a mis au point lors d’une résidence de création dans le studio bastiais d’Art Mouv’.


Dans votre présentation à la presse revient fréquemment le mot voyage. Résume-t-il bien votre propos ?

La danse en elle-même est un voyage avant tout… un voyage qui permet des rencontres avec l’Autre, avec la nouveauté. Le voyage est mouvement. Danse et voyage sont liés par le mouvement ;


Dans les spectacles proposés il y a des références à l’écologie, au land art… Pourquoi ?

Ces interrogations sont venues naturellement car elles sont de notre époque. Sans qu’on s’en rende compte on n’y échappe pas. Dans ces problématiques le corps est en première ligne. Il réagit à son environnement, et en devenant conscient de ce fait on est amené à en prendre soin.


Les danses programmées reflètent-elles les préoccupations les pays africains ?

Voilà qui est tout à fait vrai pour l’Afrique. La compagnie de Dakar met le doigt sur l’urgence de la préservation de la nature, en dénonçant les attitudes irresponsables et en plaidant pour des comportements neufs. Celle de Lomé questionne les relations entre tradition et modernité. Celle de Kinshasa milite pour que les jeunes aient droit à la parole alors qu’ils vivent sous des régimes qui ont tendance à les bâillonner.


Ce thème de tradition et modernité revient beaucoup. S’applique-t-il à tous les pays ?

Je suis dubitative… Le sujet n’a pas la même importance en Europe et en Afrique où il est très complexe, pour ne pas dire compliqué, parce que la tradition est pesante sur la vie quotidienne. Il devient donc plus difficile de se projeter dans la modernité, ce qui implique qu’on doive lâcher des choses comme certaines croyances.


Présentez-nous votre spectacle, « Border Lines ». Quel sens donner à cet intitulé ?

C’est un duo inspiré de l’œuvre du plasticien, Richard Long, figure du land art. Le Frac de Corse a d’ailleurs une de ses pièces. On a discuté avec le directeur du Fond Régional d’Art contemporain insulaire et après une résidence à Roubaix on a bâti une chorégraphie. Avec elle on évoque l’esprit des frontières. On évolue sur le fil en une balade poétique et subversive. Les danseurs se rencontrent, se perdent dans l’imaginaire de chacun faisant fi des frontières entre réel et virtuel.


« Performance agricole » de Michèle Ettori, interpelle. Pourquoi cette thématique ?

Cette problématique rejoint le land art et les questions sur l’environnement. C’est une suite de collages qui utilisent les outils de la danse post-moderne. Les mouvements dansés s’accompagnent de paroles dites, d’extraites de textes lus, psalmodiés ou chantés. Les sons sont produits en live.


Autre entreprise audacieuse l’appel de Michèle Ettori à des femmes handicapées. Risqué ce pari ?

Il y a en danse contemporaine un courant très fort pour aider à surmonter le handicap. Tel est le but de « Présences ».


Comment vous partagez-vous la tache avec Michèle Ettori sur Ajaccio et vous-même sur Bastia pour monter le festival ?

Chacune est en charge de la programmation sur sa ville. On prévoit des échanges et les spectacles qui doivent être produits à Bastia et Ajaccio. On décide ensemble. On se respecte. Frédéric Antomarchi nous aide également à la production de la manifestation.


Il me semble qu’Art Mouv’ s’est beaucoup produit cette saison en des endroits très varisé. Cette impression est-elle juste ?

C’est exact. On a tourné à Malte, Nice, Rome, Séoul, Toulouse, Bilbao, Cagliari, Stockholm, Jérusalem, anis que dans plusieurs villes de l’Italie continentale… Des occasions de prendre partout des contacts et d’envisager d’inviter en Corse des compagnies.


Comment choisissez-vous en général les spectacles venant de l’étranger ?

Si on ne les découvre pas sur le terrain, des chorégraphes nous envoient des vidéos de créations et je vois ce que je peux sélectionner pour Dissidanse Itinérance.

Propos recueillis par M.A-P




















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