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France : Explosion en chaîne des groupes politiques

Rabattre les cartes ! En attendant le miracle.......

France : explosion en chaîne des groupes politiques


Si le président Macron avait voulu rebattre les cartes en prononçant la dissolution de l’Assemblée nationale, alors il a pleinement réussi son pari. En sortira-t-il un ordre nouveau ? On peut en douter au vu du résultat : la France est tout simplement ingouvernable pendant que sur ces champs de défaites, chacun pousse son cri de victoire.

Les paradoxes de la situation


Au soir du second tour, Jean-Luc Mélenchon s’est précipité sur le micro pour annoncer avec des accents du monde d’hier, le triomphe absolu du peuple et revendiquer une victoire pleine et entière niant la réalité des chiffres.
Le RN n’est perdant que parce qu’il a cru que son heure était enfin arrivée. Il est néanmoins le vainqueur de la partie puisqu’il totalise dix millions de voix contre sept millions et demi au NFP et sept millions pour Renaissance. Le front républicain a abouti à un effet de loupes en octroyant plus de sièges au NFP qu’au RN grâce à un report de voix du macronisme vers la gauche quand le RN était en tête dans une circonscription. Il n’empêche que la dynamique joue en faveur de l’extrême droite : huit députés quand Emmanuel Macron est élu en 2017, vingt fois plus aujourd’hui.
La gauche au contraire est à son niveau historique le plus bas avec un quart des votants et 17 % des inscrits. La droite n’a guère bougé, mais se félicite de ne pas faire du sous l’eau. C’est tout le paradoxe d’une situation inédite sous la Cinquième république dont la Constitution avait été écrite pour que le parti du Président obtienne une majorité incontestable. Les aléas de la politique ont fait qu’en trois occasions le système s’est retourné contre ses créateurs et a offert à l’opposition une majorité tout aussi absolue.
C’est avec la seconde présidence Macron que le système s’est détraqué indiquant une République à bout de souffle. La raison ? La Cinquième république vivait sur l’opposition d’une gauche et d’une droite qui étouffaient le centre. Le président Macron a créé ce centre et de ce fait a grièvement blessé la gauche et la droite dont un nombre significatif d’éléments sont allés renforcer les deux extrêmes le tout sur fonds social détérioré.
De plus le président Macron n’a eu de cesse de mépriser les pouvoirs intermédiaires — communes, régions, syndicats — empêchant toute canalisation des mécontentements.

Réactions en chaîne


La première phase d’une explosion atomique est la réaction en chaîne qui survient quand la masse critique est atteinte. C’est cette réaction en chaîne qui produit l’énergie atomique. En fait, cela faisait un bout de temps qu’en France, la masse critique s’accumulait. La multiplication du 49.3, mais aussi des signes plus ou moins visibles par les seigneurs d’en haut, LFI comprise, portaient à croire que le RN engrangeait les mécontentements sociaux. La révolte des Gilets jaunes aurait dû être l’équivalent du tocsin pour nos dirigeants. Aujourd’hui le RN rassemble une majorité d’ouvriers, d’employés. Il perce parmi les retraites, les cadres. Et s’il n’a pas encore remporté la partie, c’est en grande partie à cause de l’amateurisme de son appareil, des relents de racisme qu’une centaine de candidats ont exprimé. La gauche et notamment LFI ont obtenu des voix dans les quartiers populaires où prédomine un vote musulman, c’est-à-dire communautaire, particulièrement actif depuis les terribles bombardements de Gaza. Néanmoins, les réactions en chaîne se sont multipliées désarticulant les groupes, fondant de nouvelles alliances ou les préparant.
Aujourd’hui, le paysage français ressemble à un puzzle dont les pièces auraient été dispersées dans le plus grand désordre rendant l’ensemble incohérent. La gauche revendique le poste de Premier ministre sans parvenir à s’entendre sur un nom. La droite LR exige le même poste tandis que les macronistes vivent une lente dispersion. Aux deux extrémités, LFI et le RN ont tout intérêt à ce désordre généralisé, les premiers espérant une situation pré révolutionnaire, les seconds la désirant également pour apparaître comme les champions de l’autorité et de l’ordre.

En attendant le miracle


Bien malin celui qui peut affirmer connaître la suite de ce feuilleton. Les programmes du NFP et du RN sont des illusions. Si l’un ou l’autre tentaient d’être appliqués, en une semaine les marchés sanctionneraient cette audace et la dette grimperait à une vitesse vertigineuse pénalisant d’abord les plus modestes et provoquant un chômage de masse. Le RN avait déjà commencé à reculer. Le NFP, à l’exception de LFI, évoque des concessions, une recomposition de sagesse. Les semaines vont s’écouler jusqu’au vote du budget, lequel n’a aucune chance de passer et provoquera le vote d’une motion de censure. Comme sous la Quatrième république, les gouvernements vont se succéder jusqu’à l’élection présidentielle qui, à son tour, affirmera au cours des législatives, le vote préférentiel des Français, épuisés et angoissés par le désordre. Et devinez qui sortira du chapeau !

GXC
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