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La bataille contre la dépossession de la terre de Corse

Des constructions légales , d'autres condamnées à la destruction.......

La bataille contre la dépossession de la terre de Corse



Quelle qu’ait été la justesse de certains combats menés par les associations se réclamant de l’écologie, force est de reconnaître une défaite majeure pour la Corse tout entière, et ce, paradoxalement depuis le vote du PADDUC qui a correspondu avec la victoire nationaliste. Désormais, le constat est sans appel : les terres appartenant à des familles corses sur les régions côtières sont vendues par des insulaires et achetées en grande partie par des continentaux désireux de tranquillité, mais aussi soucieux de placer leur argent dans un lieu spéculatif. Mais nous passons désormais à un stade supérieur qui risque fort de définitivement condamner les Corses et les plus pauvres à rejoindre des zones qui ressembleront fort aux réserves indiennes.


Loi ALUR à toute allure


En 2016, la loi Alur met fin aux plans d’occupation des sols (POS) pour encourager les collectivités à se doter d’un plan local d’urbanisme (PLU). Jusqu’alors, le PLU pouvait fixer, grâce au coefficient d’occupation du sol (COS), la surface de plancher susceptible d’être construite sur un terrain. Aujourd’hui il est possible de construire sur 100 % de la superfiie d’un terrain sous réserve de respecter la distance avec les voisins. La fixation par le PLU d’une superficie minimale des terrains à construire est supprimée. Cette règle a été identifiée comme un frein à la densification, mais également à la mixité sociale. La loi Alur prévoit ainsi la caducité des documents du lotissement au bout de 10 ans, pour peu qu’il soit situé dans le périmètre d’un PLU ou d’un document en tenant lieu (POS, carte communale). Pour lutter contre le réchauffement climatique, la loi Climat et résilience votée en août 2021 vise à préserver les espaces naturels, agricoles ou forestiers et a pour objectif d’atteindre le « zéro artificialisation nette des sols » en 2050, avec un objectif intermédiaire de réduction de moitié de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans les dix prochaines années (2021-2031) par rapport à la décennie précédente (2011-2021). En d’autres termes, les espaces constructibles sont en train de se raréfier en exponentielle. Ce qui explique la ruée sur les terrains existants, mais aussi la poussée verticale des constructions. Désormais, pour rentabiliser son acquisition, un promoteur doit élever un immeuble plutôt que de vendre des lots destinés à des maisons individuelles.

Des mesures qui vont s’amplifier


Les mesures gouvernementales vont par ailleurs peser sur les propriétaires de maisons individuelles en imposant des mesures dont le coût va forcer les moins fortunés à vendre à des promoteurs qui eux y installeront des immeubles rentables. C’est ainsi qu’en Corse, dans les années à venir, le prix du terrain va augmenter de façon drastique. Et en 2050, un quart de siècle, il ne sera possible de construire que sur des terrains déjà construits ce qui va renchérir le prix des maisons. De telles mesures, si elles peuvent se comprendre dans une logique de protection de l’environnement, sont désastreuses pour la Corse, pour les plus démunis, mais aussi pour l’environnement. La nature n’est pas un élément stable. Elle évolue sans arrêt et plus encore aujourd’hui à cause de la mutation climatique. La loi Climat résilience prépare une Corse fortement habitée en trois ou quatre endroits de l’île et le reste laissé à un quasi-abandon. En Sicile, le manque d’eau a précipité un choix dramatique entre agriculture et tourisme par manque d’eau. Les paysans ont été sacrifiés à la plus grande rentabilité. Nous arrivons à un carrefour de civilisation. Une Corse sans agriculture, sans plus aucun village, ne sera plus la Corse. Si la terre ne sert à rien d’autre qu’à laisser pousser le maquis, cette terre-là privée de toute présence humaine, risque fort de laisser la place à une société insulaire déshumanisée et surtout partagée entre des quartiers de misérables et des quartiers huppés. Tout cela est lourd de graves crises sociales, telles que celles qui détruisent actuellement l’économie de la Nouvelle-Calédonie.

Se battre pour la terre et pour l’homme


On réalise aujourd’hui la tendance prise par un pouvoir technocratique qui va pousser à la disparition de la ruralité. En Corse, à la rentrée, des luttes vont être entamées pour que la terre soit non seulement préservée dans une forme de tradition, que les Corses puissent y vivre, mais aussi y travailler. Sinon, notre île va devenir un vaste mouroir pour riches en marge de territoires réduits à des zones de travail pour Smicards en grande partie indigènes. L’écologie ne saurait faire abstraction d’une réelle justice sociale et patrimoniale. N’en déplaise aux associations qui clament haut et fort qu’un Corse est l’égal d’un continental, l’équation est juste en termes de citoyenneté. Elle devient fausse quand il s’agit de préserver des coutumes, une culture, une langue. On ne comprendrait pas pourquoi ce qui est juste en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie ou en Guyane, disparaîtrait soudain dès lors qu’on arrive en Corse.

GXC
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