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Ghjurnate Internaziunale : a strada di l'indipendenza

La 42e édition des Ghjurnate Internaziunale........
Ghjurnate Internaziunale : a strada di l’indipendenza


La 42e édition des Ghjurnate Internaziunale ont permis, s'en sont félicités les organisateurs, de « populariser des propositions politiques qui pourraient poser les bases d'une stratégie nouvelle pour le mouvement national et faire reconnaître le droit du peuple corse à l'autodétermination. » Des délégations de Catalogne, Kabylie, Sardaigne et Bretagne étaient présentes et ont participé aux débats.


Les Ghjurnate Internaziunale se sont achevées par les interventions de Jean-Philippe Antolini, Josepha Giacometti-Piredda et Petr'Antò Tomasi, trois porte-paroles de Nazione, ainsi que par celle du FLNC. Jean-Philippe Antolini a dénoncé l’ensemble de la domination de la France sur la Corse et ses effets négatifs depuis plus de deux siècles. Josepha Giacometti a mis en cause les effets néfastes de « la colonisation de peuplement » alimentée par des milliers d’arrivants chaque année. Elle a ainsi notamment dénoncé la progression du Rassemblement National et une menace sur la capacité du peuple corse d’être maître de son destin. Petr'Antò Tomasi a appelé à affiner et enrichir les grandes orientations de Nazione et lancé un appel à tous les nationalistes au dialogue, au travail et au combat commun. Il a aussi dévoilé que, dans quelques semaines, Nazione livrerait et populariserait des données chiffrées démontrant la viabilité économique et sociale d’une indépendance de la Corse et qu’aller vers cette forme de souveraineté relèverait de l’action quotidienne de Nazione : « C’est un travail que nous mènerons avec patience et détermination pour construire une majorité solide au sein de notre peuple et remporter demain le scrutin d’autodétermination que nous appelons de nos vœux ». Enfin, le FLNC a dit apporter tout son soutien à l’option indépendantiste et à la démarche stratégique et de terrain de Nazione. Nous reviendrons plus longuement sur ces quatre interventions dans le prochain numéro de notre journal. Outre à ces interventions, les Ghjurnate ont donné lieu à trois importantes réaffirmations : un objectif final désormais totalement assumé, l’indépendance ; deux orientations stratégiques devant permettre de créer les conditions d’une concrétisation de la voie indépendantiste : obtenir l’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ; imposer le constitution d’un « corps électoral corse légitime ».


Concernant la démarche visant à l’inscription de la Corse sur la liste des territoires à décoloniser, Nazione a indiqué qu’elle serait portée dans le cadre de l’Initiative de Bakou notamment avec les partis indépendantistes de Kanaky, de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe. Ceci remet d’ailleurs en tête de gondole le constat que la Corse est une colonie ; constat qui prévalait avant les années 1980 aussi bien chez les autonomistes que chez les nationalistes proches ou militants du FLNC ; constat qui a avait été délaissé ces dernières années par la plupart des nationalistes. Petr'Antò Tomasi a pleinement assumé ce constat : « Le colonialisme est toujours présent en Corse. Il n’y a pas besoin d’être à l’autre bout du monde ». Il a été précisé qu’une motion demandant que la Collectivité de Corse demande « l'inscription de la Corse sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser », avait été déposée à l'Assemblée de Corse en février dernier ; ceci afin de soutenir la démarche ouverte dans le cadre de l’Initiative de Bakou, mais aussi d’aboutir à une clarification politique : « Il s'agit d'un soutien de notre action au sein de l'ONU. Le vote de cette motion sera le moyen de vérifier si tous les groupes qui se disent nationalistes le sont encore. Nous appelons à un sursaut collectif de l'ensemble des Corses qui refusent la disparition programmée de leur peuple. »


Concernant la revendication de la constitution d’un « corps électoral corse légitime ». , Nazione a réexpliqué ce qui la motivait. Il a été rappelé qu’elle était une première réponse aux résultats jugés inquiétants des récentes élections législatives (quatre candidats du Rassemblement national au second tour). Selon Nazione, la refonte des listes électorales devrait fortement permettre de contribuer à « endiguer la montée de l’extrême-droite ». Il a cependant été reconnu que la progression du Rassemblement National n’était pas uniquement imputable aux gendarmes, légionnaires, résidents secondaires et nouveaux arrivants. Que si cette progression était certes en bonne partie le produit de la « colonisation de peuplement», elle était aussi celui d’une frange de importante de Corses. Petr’Antò Tomasi a ajouté qu’imposer un corps électoral corse légitime s’inscrirait dans la perspective d’un exercice non faussé du droit du peuple corse à l’autodétermination : « La colonisation de peuplement a commencé à produire ses effets, y compris avec un vote communautaire français extrêmement clair [...] Il s'agit de poser les jalons d’un nouveau processus politique avec la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, de son droit à l’autodétermination, de son droit y compris d’accéder à l’indépendance nationale ».


Pierre Corsi


Les jeunes ont fait entendre leur voix


À l’issue des débats et avant les interventions des responsables de Nazione, les militants de Ghjuventù in Lotta sont montés à la tribune et ont pris la parole. Ces représentants de Ghjuventù Libera, Ghjuventù Indipendentista, Ghjuventù Paolina et Ghjuventù in Core ont réaffirmé que leurs quatre mouvements avaient décidé d’unir leur parole et leur action et de mener des actions de terrain pour « sauver notre peuple, notre langue, notre culture et notre terre ». Leur démarche a été très applaudie et nombre de militants présents ont loué la détermination de porter non seulement des revendications fondamentales du nationalisme (solidarité politique avec les clandestins, libération des prisonniers, arrêt de la répression, reconnaissance du peuple corse, colonisation de peuplement et dilution du peuple corse, co-officialité et obligation d’enseignement de la langue corse, colonisation, statut de résident, corsisation des emplois… ) mais aussi des problématiques générales (pouvoir d’achat, prix des carburants, logement… )
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