• Le doyen de la presse Européenne

Jean-Michel Bisgambiglia : entre foi et culture

Prieur de la confrérie San Larenzu di i Peri depuis huit ans, Jean-Michel Bisgambiglia est connu également au niveau culturel (chant, théâtre).

Jean-Michel Bisgambiglia : entre foi et culture


Prieur de la confrérie San Larenzu di i Peri depuis huit ans, Jean-Michel Bisgambiglia est connu également au niveau culturel (chant, théâtre). Depuis quelques temps, il fait partie des bénévoles de l’Evêché où il rédige des articles sur le diocèse. L’occasion de se pencher sur un parcours emprunt de foi et de culture…



Jean-Michel Bisgambiglia n’est pas homme à se mettre sur le devant de la scène, loin s’en faut ! Pour preuve, il met plutôt en exergue les vingt ans de la confrérie San Larenzu di i Peri plutôt que son parcours personnel. Pourtant, les deux sont intimement liés. De fait, l’actuel prieur de la confrérie a baigné, depuis son enfance, dans la vie rurale. À Peri, d’où est originaire Jean, son père, ancien chanteur des Voci di a Gravona, et à Murzu, dans les Dui Sorru, où sa mère Anne-Marie, a ses racines. « J’ai grandi dans ces deux villages, explique-t-il, j’y passais toutes les vacances, les week-end. Cela m’a conféré certaines valeurs ainsi que cet esprit « nustrali » véhiculé par nos anciens. »

Aîné de Laurent, son jeune frère qui, lui, a opté pour le football il a notamment joué avec les « Nationaux » de l’ACA, Jean- Michel s’est imprégné de la vie rurale de ses deux villages. Deux parlers, certes, différents, des us et coutumes communs pour la plupart mais surtout, une même fête patronale : a San Larenzu, célébrée le 10 août. Si la culture est restée omniprésente dans le parcours de Jean-Michel, la Foi s’est révélée un peu plus tard et à Murzu. « C’est ma grand-mère, Yolande Alzapiedi qui m’a placé sur ce chemin. Et je ne l’ai plus quitté. »

Ancien membre de l’équipe di « I tarrucconi » chère à Petru Squarcini, avec, il convient de le souligner, un certain talent, le jeune homme s’investit depuis une vingtaine d’années au sein de la confrérie di i Peri, anciennement « Santa Croci ». « Les confréries ont toujours eu un rôle primordial en Corse, ajoute-t-il, elles font partie intégrante du patrimoine social, culturel et spirituel de l’île. »

Les vingt ans de la confrérie San Larenzu di i Peri


La confrérie de Peri, dont l’origine serait franciscaine, très active jusqu’au début du XXe siècle, a disparu après la Première Guerre mondiale, elle a été relancée à la faveur du regretté Paulu Zarzellu en 2004. Elle compte aujourd’hui, alors qu’elle célèbre ses vingt ans, une quinzaine de membres qui s’efforcent de maintenir intacte cette flamme. « Nous avons pour mission de participer aux différentes cérémonies, à favoriser l’usage de la langue corse, de conserver et transmettre le patrimoine religieux, historique et culturel du village et de nous investir dans les causes humanitaires. »

À l’occasion des vingt ans de la « Cunfraternita », la structure a marqué un événement qui se poursuit avec l’objectif de transmettre encore et toujours ce « Sapè fà » : messes, célébrations, processions...Rien n’a manqué avec un hommage rendu aux membres disparus récemment ou plus loin dans le temps. Moment fort de la confrérie, le déplacement de plusieurs de ses membres, avec Jean-Michel Bisgambiglia en guise de chef de file, à Rome l’an dernier pour le Cardinalat de Mgr Bustillo. À la clé, pour le jeune prieur, la première lecture lors de la célébration du lendemain matin et une messe chantée par plusieurs dizaines de confrères. Prieur depuis huit ans, Jean-Michel Bisgambiglia continue de s’investir. Il rédige depuis quelques temps des articles dans le mensuel dédié à l’Evêché de Corse, plus particulièrement sur les confréries. Un parcours qui, somme toute, lie depuis toutes ces années, culture, histoire et religion. U tuttu in lingua corsa...Un parcours qui est appelé à se pérenniser.

Philippe Peraut
Partager :