• Le doyen de la presse Européenne

Il y a quatre-vingts ans la libération de Marseille

Le 28 août 1944 Marseille est libérée .

Il ya quatre-vingts ans la libération de Marseille



Après le débarquement de Provence du 15 août 1944, les soldats français sous les ordres du général de Lattre de Tassigny et du général de Goislard de Monsabert libèrent Toulon et parviennent aux portes de Marseille le 23 août 1944. Le débarquement de Provence a pour objectif de libérer Toulon, Marseille et Nice puis, de remonter le Rhône afin d’effectuer la jonction avec l’opération Overlord débarquée en Normandie le 6 juin 1944.
Après cinq jours de combats éprouvants, notamment lors de la prise du mont de Notre Dame de la Garde, Marseille est enfin libérée le 28 août 1944.


Un passé douloureux


Les troupes allemandes ont occupé Marseille à partir du 12 novembre 1942. Loin d’être dociles, des résistants, essentiellement des militants de la MOI-FTP appartenant au Parti communiste, organisent plusieurs attentats, dont celui du 3 janvier 1943 qui tue des officiers et soldats allemands dans un bordel. Hitler est fou furieux et exige une vengeance contre cette ville qu’il considère comme un cloaque. Marseille a accueilli des dizaines de milliers de réfugiés profitant de son statut de ville en zone non occupée. En représailles, le 18 janvier 1943, Heinrich Himmler rédige une directive secrète qui sera à l’origine de la rafle de Marseille. Du 22 au 24 janvier, 8 000 arrestations et déportations de soi-disant criminels marseillais seront ordonnées et le quartier populaire Saint-Jean sera dynamité. Du Panier jusqu’au port, les maisons et immeubles seront détruits. En tout, plus de 20 000 personnes seront expulsées de chez elles, 12 000 envoyées au camp de rétention de Fréjus et 800, déportées au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. La police marseillaise se montrera largement coopérative avec l’ennemi pour organiser cette rafle, ciblant une population majoritairement juive.

Un ordre de Hitler de tenir coûte que coûte

Selon les archives militaires, une semaine avant la libération proprement dite, le sort de Marseille est décidé après pression des groupes de résistance qui ont entamé les combats à l’intérieur de la ville. Ce jour-là en effet, tous les éléments débarqués convergent vers Toulon. Personne n’envisage alors l’attaque de Marseille. La veille au soir, un détachement de spahis, lancé au nord-ouest de Toulon afin de compléter l’investissement de la ville, se heurte à une forte résistance ennemie. Le lendemain à l’aube, la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA) en vient à bout et prend alors un carrefour, à mi-chemin entre Toulon et Marseille. En début d’après-midi, le général de Monsabert lance le 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA) en direction de Marseille alors qu’une partie de sa division est toujours engagée dans Toulon. Le même jour, le général Schaeffer, chargé de la défense allemande de Marseille, reçoit l’ordre express d’Hitler de tenir jusqu’à la dernière cartouche avec pour points d’appui fortifiés la caserne Saint-Charles le Prado, le parc Borely, le port et surtout les abris à sous-marin de Mourrepiane.


Marseille insurgée, Marseille libérée


Le 20 août 1944, Marseille se soulève et près d’un millier de FFI réussissent à déblayer le centre entre la Préfecture et la Bourse. Les combats pour la libération de Marseille commencent le 19 août 1944 lorsque des groupes italien, arménien et juif des FTP-MOI et de FFI interviennent dans les stations de tramways et la gare Saint-Charles pour faire respecter le mot d’ordre de grève générale insurrectionnelle et bloquer les communications. Des groupes des Milices patriotiques commencent à harceler les troupes allemandes dans les secteurs de la Belle-de-Mai, de Saint-Mauront ou de Bois-Luzy. Les combats s’intensifient dans les jours suivants et sont marqués, le 21, par la prise de la préfecture, où le comité départemental de Libération s’installe, présidé par Francis Leenhardt. Le 22 août, le général de Monsabert obtient du général de Lattre, très réticent, l’autorisation de lancer deux bataillons vers Marseille. Le soir même, les tirailleurs algériens du 7e RTA (régiment de tirailleurs algériens) atteignent les faubourgs de Marseille avant de pénétrer le lendemain dans la ville.

Le 23, les premiers tirailleurs entrent dans Marseille et le général de Monsabert installe son PC au cœur de la ville dans les bureaux de la région militaire. Il fait appeler Schaeffer le sommant de venir négocier sa reddition. A 18 h, devant la poterne du fort St-Jean, il a devant lui le général allemand et exige une capitulation sans condition. C’est un échec. Le 25, l’ordre est donné : Marseille doit être libéré. Les hommes de la 3e DIA prennent Notre-Dame-de-la-Garde. Le 26, les opérations se poursuivent malgré la vive résistance de l’ennemi. Le 7e RTA est au contact au pied du fort Saint-Nicolas ; le 3e RTA progresse vers la batterie du Prado ; le 2e GTM atteint les hauteurs du Roucas Blanc et marche sur Endoume. Au sud, le 3e GTM occupe le parc Borely après de violents combats. Enfin, le 28 au matin, soit avec 27 jours d’avance sur les prévisions alliées, les Allemands capitulent.


GXC
Partager :