• Le doyen de la presse Européenne

Philippine....

Pauvres gens !

Philippine


Les obsèques de cette pauvre Philippine ont donné l’occasion à ce qu’il y a de plus laid dans la nature humaine de s’exprimer, comme le vomis d’une société ivre de ses certitudes erronées, qu’assortissent les prétentions et bouffissures idéologiques. Pauvres gens !


Il s’est donc trouvé qu’une camarade de faculté de la malheureuse suppliciée vienne arracher sa photographie collée sur un mur du préau de son école, en signe du dédain que le destin fatal des autres inspire à ceux pour lesquels les mots valent davantage que le sang de la souffrance. Quelle vergogne pour les rejetons de ces familles que la fortune , l’aisance et la familiarité du pouvoir conduisent tout naturellement à la fréquentation d’une école, renommée pour la fabrication de ces élites reproduites à l’infini sur le mode de la scissiparité ovipare. Quel pot de chambre plein que cette science-pot !

Ainsi, de peur que la réprobation n’entache la lisse représentation de leurs préjugés, voilà des jeunes filles et des jeunes hommes prêts à cracher le venin de la dénégation du drame d’autrui, afin de sauvegarder leur branlante certitude. Et ce peuple des égouts, comme l’eut nommé Jean Giraudoux, donne des leçons au monde, avec le même aplomb, la même audace, le même toupet que leurs aînés révolutionnaires d’opérette qui niaient l’existence du goulag et la monstruosité des crimes de cet autre Gilles de Rais qu’était Staline. Oui, ces gens-là donnent des leçons, ils n’arrêtent pas, conduits par une équipe de forcenés, dont le tumulte saccage la société tout entière depuis l’Assemblée Nationale.

Que c’est laid d’être laid, comme le disait l’une de mes tantes. Prenons de la hauteur, je convie William Shakespeare à ma chronique pour m’abriter derrière son expertise. Il s’agit d’Albany, personnage du roi Lear dont la méchanceté des filles du roi, son épouse Goneril et sa soeur Régane, lui inspire cette phrase désabusée: Sagesse et bonté paraissent viles aux êtres vils, l’ordure ne peut goûter que l’ordure.

On ne peut mieux dire de cette immonde petite engeance, pour laquelle même leur mort ne peut protéger les victimes des souillures de l’envie et de la haine. Par une inversion parfaitement saugrenue des valeurs, les caractéristiques humaines de la proie innocente se révèlent être des éléments à charge de nature à disculper son bourreau. Philippine était blanche et catholique, c’est un crime. On pense évidemment à la pièce de Bernanos , « Dialogue des Carmélites ».

Enfant , en classe de seconde, je voyais notre professeur, le Révérend Père Michel, qui penchait pour la gauche avec ostentation nous faire lire des fac-similés de l’écriture de Marat, tandis que nous étudiions la Révolution. Il y a une logique traumatique de la dénonciation. Il y a une hantise de la folie chez les dénonciateurs, et ceux qui les suivent n’en sont pas que la réduction vermicélienne mais plus souvent les clones. Cette réflexion générale vaut bien pour tous les agités qui applaudissent sur le lieu des massacres où triomphent leurs idées, qu’ils qualifient eux-mêmes, ces pitres, de révolutionnaires. La cause est entendue: L’ordure ne peut goûter que l’ordure.


Dans un tout autre ordre d’idées, le procès fait à Marine le Pen ne vise qu'à tenter de l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle future.Tout est frelaté comme d'habitude dans ses combines politico- judiciaires.
Les manipulateurs europeosatrapes et consorts à l'origine de ce complot ne se méfient pas assez du choc en retour qu'ils se préparent avec constance, répétition et méticulosité… Jupiter dementat quos vult perdere,

Plus sérieusement, l'attitude désinvolte usitée par la pseudo-gauche radicale en présence de la dépouille de la défunte enfant, pose évidemment le problème d'une civilisation qui a perdu ses repères humains les plus élémentaires. Même les singes dans la brousse rendent hommage à leurs morts par un simulacre de considération avec embrassade du corps et accolades; on l'a vu dans maints reportages. La folie du sectarisme a donc conduit certains en deçà de l’élémentaire respect du sacré de la vie.

Ecoutons le Roi Lear lui-même devant le corps défunt de Cordelia, sa fille bien aimée. Ce sera suffisant pour conclure:
« Hurlez, hurlez, hurlez, hurlez ! .- Oh ! vous êtes des hommes de pierre ; si j’avais vos voix et vos yeux, je m’en servirais à faire craquer la voûte des cieux… Oh ! elle est partie pour toujours ! … Je sais quand on est mort et quand on est vivant ».

Ça c'est Shakespeare, ce ne sont pas les commentaires qui limaçouillent, expliquent l'inacceptable et grenouillent dans l'innommable et faquinesque accommodement avec la honte.

Un mot pour finir sur les fantômes qui ont choisi de se taire face à l’événement:

De la m…!


Jean-François Marchi
Photo / J.F Marchi
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