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Bruyère Impérial Club : entre loisir et tradition

Un Club de fumeurs de pipe......
Bruyère Impérial Club : entre loisir et tradition


Nouvellement créé dans la Cité Impériale, ce club de fumeurs de pipe, parrainé par « Mimmo » Dominico, une référence mondiale, réunit une vingtaine de passionnés…


Au commencement était une passion. De celles qui vous font braver bien des contraintes pour vous retrouver entre amis. Une passion, un art pour les initiés, entendez par là les fumeurs de pipe. Cet petit objet façonné en bois de « scopa », jadis utilisé dans bien des endroits de Corse (régions de Purti Vechju, Cavru, i Dui Sorru, Orezza entre autres).

L’idée de départ revient à André, ancien fumeur de pipe qui s’était mis au cigare. C’est au cours d’une soirée entre amis qu’il a renoua avec sa passion première. Attirant peu à peu, d’autres adeptes : Daniel, David, Thierry et bien d’autres. « Ce fut comme un déclic, explique le premier, tout s’est enchaîné, j’ai découvert un univers fantastique et des moments d’introspection. Pour un fumeur de pipe, le rapport est différent du cigare, il y a un lien entre lui et l’objet. Un peu comme un musicien et son instrument. C’est une sensation qui ne peut s’expliquer... »

Cette passion va conduire Daniel et David à être intronisés à la confrérie des maîtres pipiers de Saint-Claude (Jura), capitale mondiale de la pipe. Une confrérie qui a accueilli, par ailleurs des vedettes telles qu’Antoine de Caune ou Bernard Blier. C’est à Saint-Claude, que Daniel et David font la connaissance d’Antoine Grenard, responsable de Chacom, une entreprise de renommée internationale qui fabrique et distribue des pipes aux quatre coins du globe. Mais c’est la rencontre de Roméo « Mimmo pour les intimes » Dominico, un Italien « star mondiale » basé à Taggia, qui va ouvrir d’autres portes aux deux amis. Maître pipier, il se charge également de la coupe des souches de scopa et de la taille. « La coupe et la fabrication sont deux métiers différents, explique-t-il, c’est tout un art que je pratique depuis l’âge de 18 ans. Ce métier me permet de vivre mais aussi de faire de belles rencontres, c’est ce que je recherche. »

Originaire de Calabre, le maître pipier a été initié par son père, Filippo et plusieurs membres de sa famille avant de faire le choix, en 1996 de se lancer, lui-même dans la coupe et la fabrication. Sa bruyère est séchée d’un an et demi à trois ans et ses tuyaux sont en ébonite.


Vingt trois adeptes

De retour à Ajaccio, David parvient à convaincre Daniel de l’utilité de créer un club. Le « Bruyère Impérial Club » attirant, à ce jour, vingt-trois adeptes, est en route. Il sera officialisé courant mai 2024. La première réunion du club s’est déroulée le 11 octobre au restaurant le Don Quichotte à Ajaccio. « Mimmo » Dominico, parrain du club, avait fait le déplacement. Il en a profité pour expliquer les différents étapes de la coupe des ébauchons à la taille et la fabrication des pipes. « La scopa est tout particulièrement requise pour la fabrication des pipes, analyse-t-il, ce bois ne change pas le goût du tabac et résiste également au feu. Aujourd’hui, 98 % des pipes sont en bois de bruyère. »


Un art de vivre

Toute les étapes, du ramassage à la finition en passant par la coupe, le tri, le séchage, la cuisson...ont été présentées le 11 octobre par le maître pipier, vidéo à l’appui. Chacun des vingt-trois membres s’est vu remettre une pipe de Saint-Claude avec l’insigne du club et ses initiales. « Mimmo », qui savoure ce métier « Je me lève le matin pour aller faire quelque chose que j’aime, je n’ai pas l’impression de travailler », est parvenu en quelques mois à transmettre cet art de vivre aux membres du « Bruyère Impérial Club ». « Pour nous, rappelle Daniel, son président, l’objectif est de passer de bon moments ensemble et d’organiser de nouvelles réunions, ponctuellement. »

D’autres intronisations à Saint-Claude seraient, dit-on en cours en 2025. Avec, pourquoi pas l’idée de faire émerger d’autres clubs dans l’île. Quant à la fabrication de pipes, elle pourrait, au vu d’un « sapè-fà » ancestral en Corse, intégrer la filière bois...

Philippe Peraut
Photo
: Philippe Peraut
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