Maison de vente aux enchères Asta : passion et professionnalisme
Depuis trois ans, la Corse compte une maison de ventes aux enchères : Asta. Maître Vincent Bronzini de Caraffa, commissaire-priseur, l’a ouverte à Bastia.
Maison de vente aux enchères Asta : passion et professionnalisme
Depuis trois ans, la Corse compte une maison de ventes aux enchères : Asta. Maître Vincent Bronzini de Caraffa, commissaire-priseur, l’a ouverte à Bastia.
C’est à la fin d’une première année de Droit à l’Université de Corse, que son avenir professionnel s’est invité dans l’existence de l’étudiant Vincent Bronzini de Caraffa pour qui, se vouer à Saint Yves, saint patron de toutes les professions de justice et de droit, n’était alors que naturellement s‘inscrire dans une continuité familiale : « A Corte, l’année universitaire finit tôt. Durant les vacances, j’ai eu l’opportunité de faire deux stages, l’un à Paris, l’autre à Montréal. J’ai alors découvert avec un intérêt croissant l’univers des ventes aux enchères, notamment celles de beaux objets. Plus tard, c’est devenu une passion puis un métier ». Par l’environnement familial et social ayant été le sien durant l’enfance et l’adolescence, le jeune étudiant (il avait alors 18 ans) qui allait devenir Maître Vincent Bronzini de Caraffa, commissaire-priseur, jouissait cependant de quelques facilités et prédispositions. Il en convient d’ailleurs avec humilité : « J’ai eu la chance d’avoir accès très tôt à la culture. Cela m’a permis d’acquérir et développer une sensibilité à l’art et au beau qui est, à mon sens, indispensable pour embrasser et bien exercer le métier qui est devenu le mien ». De retour en France, l’intéressé a mis le cap sur Paris. Tout en n’ayant pas encore décidé de franchir le Rubicon, il a entamé le parcours classique qui permet à de rares élus de devenir des commissaires-priseurs et d’ouvrir une maison de ventes aux enchères pour effectuer des ventes volontaires (aller au bout du parcours n’est pas une garantie de pouvoir s’installer ; en 2023, la France comptait environ 750 commissaires-priseurs exerçant en solo ou associés dans 482 maisons de ventes).
Un long parcours
Le début du parcours a consisté en un double cursus universitaire (Droit, Histoire de l’Art) effectué à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L’obtention d’un master Histoire de l’Art a ensuite permis d’intégrer par équivalence la troisième année de l’École du Louvre (établissement d'enseignement supérieur implanté au sein du Palais du Louvre, dédié à l'étude de la connaissance, de la conservation et de la diffusion de l'art et du patrimoine). Franchir ces étapes a rendu possible la présentation au difficile concours d'accès au stage de commissaire-priseur (sélection comportant des épreuves écrites et orales demandant de solides connaissances dans les domaines de l'Art et du Droit ; jurys comprenant des conservateurs du patrimoine, des magistrats, de futurs confrères). La réussite au concours a ouvert droit à acquérir durant deux ans, auprès de commissaires-priseurs, des connaissances théoriques et pratiques qu’il a fallu valider par un examen final. La réussite à cet examen a donné lieu à la délivrance d’un certificat de bon accomplissement du stage valant constat d’une aptitude à exercer, en qualité de commissaire-priseur, des ventes volontaires.
La réalisation d’un rêve
A l’issue de ce long parcours s’étant achevé par une belle réussite, le tout nouveau commissaire-priseur Vincent Bronzini de Caraffa s’est employé à réaliser ce qui était originellement un rêve : ouvrir une maison de ventes aux enchères, dans sa ville, Bastia. C’est depuis trois ans chose faite, il a créé Asta qui a pignon sur rue à deux pas du Palais de Justice (résidence Ornano, rue du Chanoine Bonerandi). L’intéressé souligne cependant qu’être commissaire-priseur et à la tête d’une maison de ventes aux enchères est loin d’être facile. Cela demande bien plus que manier un marteau et réaliser des ventes : « La vente elle-même ne représente au fond qu’un pour cent de l’activité. Le reste, c’est se partager dans différentes fonctions. Il faut de faire juriste et aussi comptable. Il faut être expert car on doit estimer des objets. Et, il faut organiser les ventes, ce qui est très prenant. En effet, cela nécessite maintes choses : retenir une salle dans un lieu adéquat ; faire la publicité de la vente ; procéder à des estimations gracieuses d’objets par mail à partir de photos et si possible de certificats, sur rendez-vous à l’occasion de journées d’estimations gratuites dans plusieurs villes de Corse où au domicile de personnes souhaitant se séparer de nombreux objets ou d’objet lourds ou un peu volumineux ; rédiger des fiches descriptives ; constituer un catalogue des vente ; exposer les objets au moins deux jours avant la vente et être alors présent pour renseigner le public…»
Pour tout le monde, éthique, transparence, confiance
Maître Vincent Bronzini de Caraffa souligne quelques points. L’accès aux ventes est ouvert à tout le monde : « Toute personne majeure peut assister et enchérir. Bien entendu, selon ses disponibilités financières ». La transparence est de mise : « Tout est est public et soumis à publicité ». Cette publicité pouvant lister et éventuellement représenter tout ou partie des objets proposés à la vente et énonçant les conditions de vente, est diffusée à partir de différents supports ou vecteurs : affichages ; annonces ou encarts dans la presse papier ou numérique ; catalogues papier ou numérique. L’éthique et la confiance sont incontournables : « Je suis garant de la bonne exécution de toutes les étapes et formalités des ventes. Je dois respecter les intérêts des personnes qui me confient leurs objets et le soin de les vendre, ainsi que ceux des acheteurs. Cela passe, par exemple par : établir ou vérifier une authenticité ; fixer une fourchette de prix pertinente ; obtenir le prix le plus élevé possible, ce à quoi j’ai d’ailleurs intérêt car je suis rémunéré à partir d’un pourcentage prélevé sur le montant de chaque vente. J’ai une bonne connaissance générale concernant bijoux, montres, mobilier et objets d'arts, tableaux, sculptures, livres et manuscrits, articles de mode, mais je dois aussi être en mesure de faire appel à un réseau d’experts pour certains objets, par exemple ceux des arts asiatiques. Il faut être compétent et humble pour mériter et conserver la confiance ».
Sous le marteau et online
Chez Asta, la vente classique (sous le marteau) est organisée dans une salle louée à cet effet et est retransmise en live sur la toile, ce qui permet d’enchérir depuis n’importe quel point du monde (les paiements se font par carte de crédit ou virement immédiat). Online, les objets sont présentés sur la plateforme d’enchères Drouot Digital. Asta peut proposer une dématérialisation très qualitative des ventes car elle est actionnaire du groupe Drouot (leader sur le marché des ventes aux enchères d'objets d'art et de collection en France et à l'international ; propriétaire et exploitant de l’Hôtel Drouot situé au centre de Paris, espace prestigieux et incontournable du marché mondial de l’art mondial où les commissaires-priseurs peuvent notamment stoker et présenter les objets, et louer des salles de vente). Vincent Bronzini de Caraffa est catégorique : « Être actionnaire de Drouot est un plus. C’est être partie prenante d’une institution respectée et réputée. Cela permet de développer ses ventes. Être admis, cela ajoute à la confiance dont peut jouir un commissaire-priseur ».
Jean-Pierre Bustori
Prochaine vente
Tableaux anciens et modernes, objets d’art, bijoux, articles de mode
Samedi 23 novembre 2024, à partir de 14 h 00.
Bastia, Hôtel Ostella, 17 rue du Maréchal Juin ;
Contact & Infos
Tél. : 04 95 55 64 75
etude@asta-encheres.com
www.asta-encheres.com
Bastia, Résidence Ornano, rue du chanoine Bonerandi