Femu a Corsica n'est pas content
Femu a Corsica veut mobiliser
Femu a Corsica n’est pas content et veut mobiliser
Après la venue de la Ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, en charge du dossier corse, Femu a Corsica a fait connaître sa réaction. Manifestement, la ministre n’a pas répondu aux attentes du parti siméoniste.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, qui était aussi sa première prise de parole publique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections législatives, et qui précisait à Catherine Vautrin ce qu’on attendait d’elle et de l’État avant qu’elle pose le pied sur l’île, Femu a Corsica avait précisé qu’il était en demande d’une reprise rapide du processus de révision constitutionnelle et d’un respect des engagements pris. Cela avait été fait en des termes voulant montrer une totale détermination et une grande combativité : « Un chemin d’espoir et d’émancipation s’est matérialisé par les écritures constitutionnelles entériné par la délibération entérinée par une délibération ultra majoritaire de l’Assemblée de Corse [...] Malgré l’incertitude du moment, le processus d’autonomie doit aboutir. C’est le sens de l’Histoire, le sens de la démocratie mais c’est aussi la continuité de la parole de l’Etat ! […] Nous prenons acte à la fois des paroles du Premier Ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale et de l’engagement de la ministre Catherine Vautrin en charge du dossier Corse, pour mener à son terme le processus d’autonomie au gré d’un calendrier établi qui aboutira à la convocation du Congrès avant la fin 2025. Nous veillerons au respect de ce calendrier mais surtout à celui des écritures constitutionnelles dans son esprit comme dans sa lettre […] Nous ne tremblons pas et continuons de tracer le chemin auquel nous croyons avec détermination : la défense de notre identité, de notre langue, de notre culture, des intérêts exclusifs du peuple Corse sur sa terre, de la protection de notre environnement, d’un urbanisme maîtrisé et équilibré […] Nous sommes aujourd’hui au combat. Humbles, lucides, mais déterminés à être toujours plus sur le terrain auprès de notre peuple ! » Manifestement, Catherine Vautrin n’a pas répondu aux attentes que Femu a Corsica avait exposées et le moins que l’on puisse dire est que le parti n’a pas décerné un satisfecit à la ministre. Il l’a exprimé très clairement dans un communiqué.
L’introduction est courtoise : « La Ministre s'est montrée ouverte et à l'écoute, prenant soin de ne fermer aucune porte et de ne pas créer de points de blocage pouvant venir aggraver une situation globale tendue ». Elle semble même empreinte d’une volonté de positiver. En effet, il est relevé que la ministre a annoncé une volonté gouvernementale de respecter le calendrier de la réforme constitutionnelle (Congrès à l'automne 2025) et éludé que tout dépendrait du bon vouloir des députés et des sénateurs. Mais la suite du communiqué pointe du doigt des insuffisances et des motifs d’inquiétude du fait d’un « discours passe-partout sur la décentralisation, calqué sur le droit commun ». En effet, il est déploré une relativisation de la « question corse » : « Le discours d'ensemble n'a à aucun moment démontré que le Gouvernement reconnaît clairement la dimension politique de la question corse […] La Ministre a insisté avec ses interlocuteurs sur le fait qu'il n'y avait pas « un dossier corse » mais « des dossiers corses ». Une nuance rappelant, cinquante ans après, la phrase de Valéry Giscard d'Estaing prétendant qu'il n'y avait pas de « problème corse », mais « des problèmes en Corse » Femu a Corsica déplore aussi une absence de réponses claires concernant plusieurs dossiers : la réindexation de la Dotation de Continuité Territoriale ; la possibilité de créer deux syndicats mixtes ouverts (SMO), un aéroportuaire et un portuaire, dans le cadre d’un rattachement des chambres consulaires à la Collectivité de Corse et ainsi garantir une maîtrise publique ; les situations budgétaires et financières tendues des communes, des intercommunalités et de la Collectivité de Corse qui doivent investir « dans des proportions jamais atteintes et dans tous les domaines ».
A toutes les réponses souvent vagues de la ministre qui font craindre un retour en arrière, le communiqué de Femu a Corsica oppose une fermeté qui tranche avec deux ans de modération et de recherche du compromis (durant tout le processus Beauvau) : « Il y a une question corse et elle touche à la reconnaissance d'un peuple et de ses droits […] Il est hors de question, par glissements successifs, de laisser affaiblir la portée des accords politiques ayant débouché sur le projet d'écritures constitutionnelles comme il est hors de question de faire payer aux corses les pots cassés de dérives financières réalisées à l’échelle de l’État lui-même […] Femu a Corsica a décidé d'engager une concertation large à l’échelle de la Corse pour informer, solidariser et mobiliser tous les acteurs, les maires, le monde économique et social, les citoyens ». Femu a Corsica n’est pas content. Femu a Corsica veut mobiliser. Questions : qui suivra, le gouvernement sera-t-il réceptif et en mesure d’apporter des solutions et des garanties ?
Pierre Corsi
Crédit photo journal de la Corse
Après la venue de la Ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, en charge du dossier corse, Femu a Corsica a fait connaître sa réaction. Manifestement, la ministre n’a pas répondu aux attentes du parti siméoniste.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, qui était aussi sa première prise de parole publique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections législatives, et qui précisait à Catherine Vautrin ce qu’on attendait d’elle et de l’État avant qu’elle pose le pied sur l’île, Femu a Corsica avait précisé qu’il était en demande d’une reprise rapide du processus de révision constitutionnelle et d’un respect des engagements pris. Cela avait été fait en des termes voulant montrer une totale détermination et une grande combativité : « Un chemin d’espoir et d’émancipation s’est matérialisé par les écritures constitutionnelles entériné par la délibération entérinée par une délibération ultra majoritaire de l’Assemblée de Corse [...] Malgré l’incertitude du moment, le processus d’autonomie doit aboutir. C’est le sens de l’Histoire, le sens de la démocratie mais c’est aussi la continuité de la parole de l’Etat ! […] Nous prenons acte à la fois des paroles du Premier Ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale et de l’engagement de la ministre Catherine Vautrin en charge du dossier Corse, pour mener à son terme le processus d’autonomie au gré d’un calendrier établi qui aboutira à la convocation du Congrès avant la fin 2025. Nous veillerons au respect de ce calendrier mais surtout à celui des écritures constitutionnelles dans son esprit comme dans sa lettre […] Nous ne tremblons pas et continuons de tracer le chemin auquel nous croyons avec détermination : la défense de notre identité, de notre langue, de notre culture, des intérêts exclusifs du peuple Corse sur sa terre, de la protection de notre environnement, d’un urbanisme maîtrisé et équilibré […] Nous sommes aujourd’hui au combat. Humbles, lucides, mais déterminés à être toujours plus sur le terrain auprès de notre peuple ! » Manifestement, Catherine Vautrin n’a pas répondu aux attentes que Femu a Corsica avait exposées et le moins que l’on puisse dire est que le parti n’a pas décerné un satisfecit à la ministre. Il l’a exprimé très clairement dans un communiqué.
L’introduction est courtoise : « La Ministre s'est montrée ouverte et à l'écoute, prenant soin de ne fermer aucune porte et de ne pas créer de points de blocage pouvant venir aggraver une situation globale tendue ». Elle semble même empreinte d’une volonté de positiver. En effet, il est relevé que la ministre a annoncé une volonté gouvernementale de respecter le calendrier de la réforme constitutionnelle (Congrès à l'automne 2025) et éludé que tout dépendrait du bon vouloir des députés et des sénateurs. Mais la suite du communiqué pointe du doigt des insuffisances et des motifs d’inquiétude du fait d’un « discours passe-partout sur la décentralisation, calqué sur le droit commun ». En effet, il est déploré une relativisation de la « question corse » : « Le discours d'ensemble n'a à aucun moment démontré que le Gouvernement reconnaît clairement la dimension politique de la question corse […] La Ministre a insisté avec ses interlocuteurs sur le fait qu'il n'y avait pas « un dossier corse » mais « des dossiers corses ». Une nuance rappelant, cinquante ans après, la phrase de Valéry Giscard d'Estaing prétendant qu'il n'y avait pas de « problème corse », mais « des problèmes en Corse » Femu a Corsica déplore aussi une absence de réponses claires concernant plusieurs dossiers : la réindexation de la Dotation de Continuité Territoriale ; la possibilité de créer deux syndicats mixtes ouverts (SMO), un aéroportuaire et un portuaire, dans le cadre d’un rattachement des chambres consulaires à la Collectivité de Corse et ainsi garantir une maîtrise publique ; les situations budgétaires et financières tendues des communes, des intercommunalités et de la Collectivité de Corse qui doivent investir « dans des proportions jamais atteintes et dans tous les domaines ».
A toutes les réponses souvent vagues de la ministre qui font craindre un retour en arrière, le communiqué de Femu a Corsica oppose une fermeté qui tranche avec deux ans de modération et de recherche du compromis (durant tout le processus Beauvau) : « Il y a une question corse et elle touche à la reconnaissance d'un peuple et de ses droits […] Il est hors de question, par glissements successifs, de laisser affaiblir la portée des accords politiques ayant débouché sur le projet d'écritures constitutionnelles comme il est hors de question de faire payer aux corses les pots cassés de dérives financières réalisées à l’échelle de l’État lui-même […] Femu a Corsica a décidé d'engager une concertation large à l’échelle de la Corse pour informer, solidariser et mobiliser tous les acteurs, les maires, le monde économique et social, les citoyens ». Femu a Corsica n’est pas content. Femu a Corsica veut mobiliser. Questions : qui suivra, le gouvernement sera-t-il réceptif et en mesure d’apporter des solutions et des garanties ?
Pierre Corsi
Crédit photo journal de la Corse