Nazione dénonce, encore , la spéculation immobilière
Une action qui n'avait rien de surprenant
Nazione dénonce, encore, la spéculation immobilière
L’objet de cette action n’avait rien de surprenant. Il relevait d’une des orientions majeures de Nazione : dénoncer une des mainmises spéculatives sur la Corse par des acteurs économiques et financiers étrangers à l’île et inciter à s’y opposer.
Une soixantaine de responsables et de militants de Nazione a, le 16 novembre dernier, occupé le rez-de-chaussée de l’ancien Hôtel des Sanguinaires et y a tenu une conférence de presse. La date choisie pour mener cette action ne devait rien au hasard. Il s’agissait, à 24 heures près, de commémorer le jour anniversaire de la mort de Jean-Baptiste Acquaviva : « Didichemi sta cunfarenza di stampa à u nosciu frateddu di lotta Ghjambattista Acquaviva, militenti di u Fronti tombu da un culonu francesu u 15 di nuvembri di lu 1987 in u Querciolu. ». L’objet de cette action n’avait rien de surprenant. Il relevait d’une des orientions majeures de Nazione : dénoncer une des mainmises spéculatives sur la Corse par des acteurs économiques et financiers étrangers à l’île et inciter à s’y opposer. Ce qui a d’ailleurs été clairement exposé en ces termes, aussi bien sur place que sur les réseaux sociaux : « Rachat d'un établissement hôtelier par une société basée en région parisienne […] Les 40 logements qui composent cet établissement ont été majoritairement vendus à la découpe, à des prix inaccessibles pour la quasi-totalité des familles corses, soit plus de 300 000 € pour un appartement de 45 m², par des sociétés prédatrices […] Location desdits appartements via des plateformes de locations de courte durée de types Airbnb au détriment du droit des Corses à se loger sur leur terre et des entreprises familiales corses du secteur touristique […] Pour l’essentiel, ce complexe appartient désormais à des épargnants aisés vivant hors de Corse […] Un cas d'école de ce que nous refusons pour notre pays […] Selon des chiffres INSEE, nous pouvons estimer qu'aujourd'hui, à peu près 18% des résidences secondaires en Corse appartiennent à des Corses, et que donc 82% appartiennent à des non-Corses ».
Démontage et dénonciation de pratiques
Nazione a aussi démonté une argumentation et dénoncé des pratiques visant à donner une image acceptable à la spéculation immobilière. A la possible évocation de l’existence d’attaches familiales corses d’un des opérateurs, les intervenants ont d’avance répondu : « Suite à cette opération spéculative, une entreprise à vocation hôtelière a donc laissé la place à une logique de placements immobiliers. Aujourd’hui, pour l’essentiel, ce complexe n’est pas la propriété de Corses, désireux de vivre et travailler sur leur terre mais d’épargnants aisés habitants hors de Corse et ayant bénéficié des effets substantiels des mesures de valorisation fiscale ». A la possible mise en exergue d’une prise en compte des intérêts de la Corse et des Corses (services d’entretien, de communication, de réservation et d’encaissement des loyers assurés par une société de conciergerie située à l’intérieur du bâtiment), les intervenants ont d’avance rétorqué : « C’est une opération hors-sol, effectuée par une société dont seule la boîte aux lettres est en Corse et qui ne génère aucune retombée économique locale […] C’est une opération qui s’inscrit dans une logique de multiplication totalement débridée des activités de locations dites de « meublés de tourisme », de type Airbnb, sans lien avec les besoins sociaux et économiques réels de notre pays […] Ces placements financiers fondés sur la seule logique de rentabilité d’acteurs étrangers à la Corse s’effectuent au détriment du droit des Corses de se loger sur leur terre ainsi qu’au détriment des acteurs économiques corses qui tentent de maintenir et développer une activité à taille humaine, créatrice d’emplois, dans le cadre de petites et moyennes entreprises familiales, et font face à une concurrence abusive et déloyale […] Ce genre d’activité purement spéculative influe mécaniquement sur le prix des loyers et de ventes dans un pays où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs alors même que les salaires y sont plus bas ».
Prise en compte des réalités sociales et économiques de nombreux corses
Enfin Nazione a appelé à agir et interpellé la majorité territoriale siméoniste : « Cette situation est une illustration concrète de la nécessité absolue d’imposer des mesures politiques fortes afin de lutter contre les phénomènes de dépossession foncière, immobilière et économique. Cela passe irrémédiablement par la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et donc la reconnaissance de droits spécifiques au bénéfice de ses membres, notamment en matière d’accès à la propriété. Or ces questions essentielles sont aujourd’hui abandonnées sur l’autel d’un consensus politique a minima ». Les intervenants ont toutefois voulu aussi se montrer pragmatiques à partir d’une prise en compte des réalités sociales et économiques de nombreux corses : « Nazione se prononce pour une réglementation des activités de location de courte durée de type « Airbnb ». Ces règles ne doivent évidemment pas avoir pour objet de pénaliser des familles corses qui, de façon raisonnée, peuvent percevoir un complément de revenus au moment où la situation économique et sociale de la Corse est particulièrement dégradée ». Action de terrain, argumentation, c’est bien mais rien ne change, commencent cependant à déplorer les sceptiques...
Pierre Corsi
L’objet de cette action n’avait rien de surprenant. Il relevait d’une des orientions majeures de Nazione : dénoncer une des mainmises spéculatives sur la Corse par des acteurs économiques et financiers étrangers à l’île et inciter à s’y opposer.
Une soixantaine de responsables et de militants de Nazione a, le 16 novembre dernier, occupé le rez-de-chaussée de l’ancien Hôtel des Sanguinaires et y a tenu une conférence de presse. La date choisie pour mener cette action ne devait rien au hasard. Il s’agissait, à 24 heures près, de commémorer le jour anniversaire de la mort de Jean-Baptiste Acquaviva : « Didichemi sta cunfarenza di stampa à u nosciu frateddu di lotta Ghjambattista Acquaviva, militenti di u Fronti tombu da un culonu francesu u 15 di nuvembri di lu 1987 in u Querciolu. ». L’objet de cette action n’avait rien de surprenant. Il relevait d’une des orientions majeures de Nazione : dénoncer une des mainmises spéculatives sur la Corse par des acteurs économiques et financiers étrangers à l’île et inciter à s’y opposer. Ce qui a d’ailleurs été clairement exposé en ces termes, aussi bien sur place que sur les réseaux sociaux : « Rachat d'un établissement hôtelier par une société basée en région parisienne […] Les 40 logements qui composent cet établissement ont été majoritairement vendus à la découpe, à des prix inaccessibles pour la quasi-totalité des familles corses, soit plus de 300 000 € pour un appartement de 45 m², par des sociétés prédatrices […] Location desdits appartements via des plateformes de locations de courte durée de types Airbnb au détriment du droit des Corses à se loger sur leur terre et des entreprises familiales corses du secteur touristique […] Pour l’essentiel, ce complexe appartient désormais à des épargnants aisés vivant hors de Corse […] Un cas d'école de ce que nous refusons pour notre pays […] Selon des chiffres INSEE, nous pouvons estimer qu'aujourd'hui, à peu près 18% des résidences secondaires en Corse appartiennent à des Corses, et que donc 82% appartiennent à des non-Corses ».
Démontage et dénonciation de pratiques
Nazione a aussi démonté une argumentation et dénoncé des pratiques visant à donner une image acceptable à la spéculation immobilière. A la possible évocation de l’existence d’attaches familiales corses d’un des opérateurs, les intervenants ont d’avance répondu : « Suite à cette opération spéculative, une entreprise à vocation hôtelière a donc laissé la place à une logique de placements immobiliers. Aujourd’hui, pour l’essentiel, ce complexe n’est pas la propriété de Corses, désireux de vivre et travailler sur leur terre mais d’épargnants aisés habitants hors de Corse et ayant bénéficié des effets substantiels des mesures de valorisation fiscale ». A la possible mise en exergue d’une prise en compte des intérêts de la Corse et des Corses (services d’entretien, de communication, de réservation et d’encaissement des loyers assurés par une société de conciergerie située à l’intérieur du bâtiment), les intervenants ont d’avance rétorqué : « C’est une opération hors-sol, effectuée par une société dont seule la boîte aux lettres est en Corse et qui ne génère aucune retombée économique locale […] C’est une opération qui s’inscrit dans une logique de multiplication totalement débridée des activités de locations dites de « meublés de tourisme », de type Airbnb, sans lien avec les besoins sociaux et économiques réels de notre pays […] Ces placements financiers fondés sur la seule logique de rentabilité d’acteurs étrangers à la Corse s’effectuent au détriment du droit des Corses de se loger sur leur terre ainsi qu’au détriment des acteurs économiques corses qui tentent de maintenir et développer une activité à taille humaine, créatrice d’emplois, dans le cadre de petites et moyennes entreprises familiales, et font face à une concurrence abusive et déloyale […] Ce genre d’activité purement spéculative influe mécaniquement sur le prix des loyers et de ventes dans un pays où le coût de la vie est plus élevé qu’ailleurs alors même que les salaires y sont plus bas ».
Prise en compte des réalités sociales et économiques de nombreux corses
Enfin Nazione a appelé à agir et interpellé la majorité territoriale siméoniste : « Cette situation est une illustration concrète de la nécessité absolue d’imposer des mesures politiques fortes afin de lutter contre les phénomènes de dépossession foncière, immobilière et économique. Cela passe irrémédiablement par la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse et donc la reconnaissance de droits spécifiques au bénéfice de ses membres, notamment en matière d’accès à la propriété. Or ces questions essentielles sont aujourd’hui abandonnées sur l’autel d’un consensus politique a minima ». Les intervenants ont toutefois voulu aussi se montrer pragmatiques à partir d’une prise en compte des réalités sociales et économiques de nombreux corses : « Nazione se prononce pour une réglementation des activités de location de courte durée de type « Airbnb ». Ces règles ne doivent évidemment pas avoir pour objet de pénaliser des familles corses qui, de façon raisonnée, peuvent percevoir un complément de revenus au moment où la situation économique et sociale de la Corse est particulièrement dégradée ». Action de terrain, argumentation, c’est bien mais rien ne change, commencent cependant à déplorer les sceptiques...
Pierre Corsi