Cardinal Bustillo : Un évènement d'ampleur mondiale et qui est historique
Un pape ne s'était jamais rendu dans l'île....
Cardinal Bustillo : « Un événement d’ampleur mondiale et qui est historique »
La venue du Pape François en Corse, une première puisque jamais, à ce jour, un Pape ne s’était rendu dans l’île, suscite un engouement sans précédent. L’occasion, pour l’évêque de Corse, le Cardinal Bustillo d’évoquer cette perspective.
Le Pape François serait à Ajaccio le 15 décembre. Pourquoi cette venue dans l’île ?
Le Pape affectionne particulièrement de découvrir les réalités locales. La dimension de la piété populaire lui parle beaucoup. En Italie, il se rend ponctuellement dans divers territoires à la rencontre des fidèles. La Corse est à trois quarts d’heure d’avion de Rome et je suis très heureux que le Saint-Père puisse venir visiter notre diocèse et découvrir notre réalité ecclésiale avec sa spécificité, son histoire et ses enjeux.
Le Pape François viendra participer au colloque sur la religiosité populaire en présence de Corses, Sardes, Espagnols, Siciliens. Que représente cette religiosité pour lui ?
Les traditions ont toujours été perpétuées en Méditerranée. Partout, dans les îles ou dans le sud de pays comme la France ou l’Espagne, ces traditions restent ancrées dans le patrimoine culturel et religieux. En Méditerranée,de par un climat qui y est propice, les manifestations sacrées ont souvent lieu dans la rue. Et je crois que le Pape François est particulièrement sensible à la dimension populaire portée par la Corse. Les gens sont à l’extérieur et chacun, selon le lieu, va vénérer un Saint ou la Vierge Marie. C’est une manière de reconnaître, qu’une dimension spirituelle jalonne notre vie.
Le point fort de cette venue, ce sera donc la messe ?
Oui ! Une messe sans élitisme, pour tous et célébrée en extérieur. Nous devons tenir compte que nous serons très nombreux. Tout le monde ne pourra pas être près de l’autel ou à côté du Pape. On ne sera pas tous à côté de lui mais nous serons tous autour de lui. La messe sera le moment central de cette venue. Nous allons fédérer toutes les forces et manifester également la joie de croire, de vivre durant un dimanche de l’avent lié à la joie. Cela va engendrer l’espérance et nous préparer à la fête de Noël.
Quel regard porte le Pape sur la Corse ?
Il avait, bien sûr, entendu parler de la Corse, de sa proximité culturelle et géographique avec Rome. Il sait que la Corse est un lieu rempli de traditions, religiosité, chants, processions et d’églises superbes : il sait que l’on y honore les Saints et la Vierge Marie. Le fait qu’il vienne est une manière d’encourager ces traditions qui nous enracinent dans l’histoire. Des familles entières participent à ces manifestations, que ce soit la Madunuccia à Ajaccio ou Saint-Joseph à Bastia. Une façon de montrer à nos jeunes d’où l’on vient et le chemin qu’ils doivent emprunter.
C’est la première fois, dans l’histoire du Christianisme, qu’un Pape se rend en Corse. Que représente ce voyage?
C’est un événement d’ampleur mondiale et qui est historique ! Et nous devons accueillir le Saint Père comme il se doit. Un mouvement heureux se met en route. Des Papes se sont rendus en Sardaigne mais jamais en Corse. On met en valeur la Corse, qui est au coeur de la Méditerranée.
Cette visite va-t-elle renforcer les liens historiques entre la Corse, terre vaticane, et la Papauté ?
Des liens amicaux, fraternels et spirituels entre des terres qui ont des liens historiques sont nécessaires. Il y a une église corse à Rome, nous avons un Cardinal corse, le Cardinal Dominique Mamberti. Au Vatican, ce n’est pas un fait banal. Ces événements vont renforcer les liens et favoriser des contacts de communions cultuelle, culturelle et conviviale.
Cette visite suscite un engouement énorme dans l’île. Quel message passez-vous aux Corses ?
Nous serons très nombreux. Il y aura des familles, des personnes âgées, des enfants...Et cela va engendrer des confusions. Puisque l’événement est historique, il sera important pour les Corses de dire : « J’y étais ! ». Et que les plus jeunes puissent le raconter à leurs enfants et petits-enfants dans quarante ou cinquante ans.
Philippe Peraut
Crédit Photo : RCF