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Tableau de la pauvreté en Corse

La pauvreté et la précarité ne sont pas que des statistiques.....

Tableau de la pauvreté en Corse



Hélas, au lieu de s’atténuer la pauvreté et la précarité en Corse comme ailleurs n’a cessé de s’aggraver et les mesures d’« économie » que le gouvernement désire prendre vont aggraver le problème. La pauvreté et la précarité ne sont pas des statistiques : elles ont des visages humains. Elles sont source de souffrances immenses au quotidien et il faut rendre grâce à la CLE qui rassemble des associations admirables d’abnégation et d’altruisme comme les Restos du Cœur, le Secours populaire dont la devise est « Tout ce qui est humain est nôtre », le Secours catholique et tant d’autres formes de solidarité. Le Secours populaire est en pleine campagne d’automne afin d’œuvrer sur deux plans essentiels : la solidarité matérielle, mais aussi celle de la présence, de l’écoute afin de briser les solitudes.


Quelques chiffres tirés d’une remarquable étude de l’INSEE-Corse


Avec 18,3 % de la population insulaire sous le seuil de pauvreté, la Corse est la région la plus pauvre de France métropolitaine. L’intensité de la pauvreté est en outre plus marquée sur l’île. À l’exception des familles monoparentales, tous les publics sont davantage concernés par la pauvreté qu’en moyenne nationale, en particulier la génération âgée de 75 ans ou plus. Sur l’île, la pauvreté est plus fréquente au sein des villages isolés. Enfin, malgré un taux de pauvreté régionæal supérieur, la part des prestations sociales dans le revenu des ménages pauvres insulaires est inférieure à la moyenne métropolitaine.

C’est pourquoi la redistribution atténue moins la pauvreté sur l’île que dans les autres régions, explique l’INSEE.

Moins de 890 euros par mois


L’île présente une intensité de la pauvreté parmi les plus marquées de France métropolitaine. La moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté monétaire vit avec moins de 890 euros par mois par unité de consommation en Corse, contre 900 euros par mois par unité de consommation en France métropolitaine. En 2020 en Corse, 18,3 % de la population des ménages fiscaux vit sous le seuil de pauvreté monétaire.

Ce seuil est de 1 120 euros mensuels par unité de consommation c’est-à-dire de personnes vivant dans un ménage. Il est fixé à 60 % du niveau de vie médian métropolitain. Parmi les treize régions de France métropolitaine, la Corse est celle où la part de population vivant sous le seuil de pauvreté est la plus élevée. En 2020, son taux de pauvreté est supérieur de 3,9 points à celui de la France métropolitaine qui s’établit à 14,4 %. Toutefois, la Corse demeure moins

pauvre que les territoires des DOM. Le taux de pauvreté s’élève à 35,6 % à La Réunion et à 26,7 % en Martinique. En 2020, le taux de pauvreté de la Haute-Corse (20,1 %) était le 3e plus élevé des 96 départements de France métropolitaine, derrière la Seine-Saint-Denis et les Pyrénées-Orientales. La Corse-du-Sud (16,3 %) pointe à la 19e position de ce classement.

Variations selon l’âge


Le taux de pauvreté varie de façon significative en fonction de l’âge. La population insulaire est dans chaque classe d’âge, plus fréquemment touchée par la pauvreté que l’ensemble des résidents de France métropolitaine. Alors qu’au niveau national la pauvreté diminue nettement avec l’âge, cette baisse est plus modérée en Corse et la pauvreté regagne même du terrain à partir de 75 ans ou plus ce qui doit correspondre au décès du conjoint. Ainsi, 18,5 %

de la population insulaire de cette classe d’âge vit sous le seuil de pauvreté contre moins de 10 % en France métropolitaine. Cette spécificité régionale s’explique en partie par le faible taux d’activité des femmes de cette génération sur l’île, les menant, après 75 ans, à percevoir des revenus inférieurs aux retraites. Cela démontre aussi une méconnaissance des aides sociales que bien des retraités pourraient toucher comme le complément vieillesse si ils en avaient connaissance. Il y a donc un défaut de maillage du territoire par l’assistance sociale. On notera que les jeunes sont les plus impactés par la précarité. En Corse, elle touche 23,8 % des ménages dont le référent fiscal est âgé de moins de 30 ans. La pauvreté touche 13,1 % des couples sans enfants en Corse alors qu’elle concerne 6,1 % d’entre eux en France métropolitaine. Cette différence s’explique en partie par la surreprésentation des retraités sur l’île.

Un écart toujours plus grand entre les riches et les pauvres


L’arrivée massive de retraités aisés provenant du continent et soucieux d’habiter une terre relativement sécure et ensoleillée a aggravé l’impression de pauvreté. La vie chère entretenue par une économie en accordéon et des distributeurs qui en profitent, accroissent la pauvreté des gens et enrichissent le patrimoine des autres. Car le nombre de Corses fortunés s’est accru depuis la fin de la violence et l’arrivée au pouvoir des nationalistes grâce à la construction immobilière. La Corse reste la région en tête des immatriculations des voitures de luxe.

GXC
Photo: D.R
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