" Le cri du silence " d'Antoine Agoudjian
Photographies d'Arménie à Una Volta
« Le cri du silence » d’Antoine Agoudjian
Photographies d’Arménie à Una Volta
Le Centre Méditerranéen de la Photographie propose une bouleversante exposition sur l’Arménie contemporaine ainsi qu’un film tous deux signés Antoine Agoudjian.
Des vues souvent dures mais sans pathos. Des visages d’hommes, de femmes, d’enfants qui sont nos semblables et nos proches. Des moments de deuil mais aussi des sourires esquissés. Des temps accordés aux danses traditionnelles, reflets d’un passé bienveillant. Des pauses heureuses aux accents musicaux. Des scènes de vie qui pourraient être ordinaires si n’étaient la guerre et la mort aux aguets.
L’exposition débute avec une carte de l’Arménie historique d’une superficie si grande qu’elle n’a rien à voir avec celle du pays actuel. Côtoyant la carte, telle la mémoire d’un hier prestigieux, l’image d’un vieux danseur bras ouverts à tous ceux qui le regardent. Vieillard magnifique au cœur de montagnes qui sont la marque de la terre arménienne. Ce vieil homme, Antoine Agoudjian aime le nommer : l’âme de l’Arménie. Le nommer ? Plutôt le définir… Il est accueillant et chaleureux ce vieux monsieur qui continue la danse malgré les années. Il est en lui-même une fine introduction à l’Arménie d’aujourd’hui avec sa vitalité et son énergie
En Turquie, principalement en Anatolie, l’artiste s’est fait des amis parmi les nationalités et les religions plurielles qu’il a rencontré : Kurdes, Alevi, Turcs. A souligner que les Kurdes manipulés par les dirigeants de l’époque reconnaissent désormais leur implication dans le génocide des Arméniens et qu’ils vivent en bonne harmonie avec eux.
L’exposition saisit des situations diverses dans des pays divers. Elle nous conduit dans le désert de Syrie où les marches de la mort de 1915 ont abouti à l’extermination d’Arméniens. Elle nous entraine sur la côte est de la Méditerranée indissociable de l’histoire arménienne… Le Liban et « Le nid des oiseaux » recueillant des orphelins arméniens. L’Irak avec ses chrétiens d’Orient si malmenés. L’Iran où des Arméniens, réputés bâtisseurs, ont été appelés pour édifier Ispahan. Ce cheminent est jalonné de portraits sobres : moine syriaque, religieux arménien, dame arménienne convertie à l’alévisme car cette communauté religieuse a toujours soutenu les siens, gare d’Istanbul d’où tant d’intellectuels ont été déportés.
2020. Agression azérie au Haut-Karabakh. Eglises détruites ou transformées en mosquées, Arméniens chassés d’une terre où ils étaient présents depuis 2500 ans. Une invasion qui montre bien le danger permanent planant sur l’Arménie…
Les photographies d’Antoine Agoudjian se lisent tels des tableaux de maitres de la peinture classique. Une séquence qu’il a capté dans une famille est un exemple de réussite par sa simplicité, par son pouvoir d’évocation. Une petite fille debout sur les mains de son père, portée haut comme un Jésus appelle à la gratitude. A la grâce. Au réconfort. N’apprend-t-on pas que ce couple a respectivement perdu toute sa famille lors du tremblement de terre de 1988, que soudé par le malheur il a donné naissance à cette enfant, symbole de renaissance. De son métier de photographe Antoine Agoudjian dit : « Je suis juste un témoin qui refuse de baisser les yeux !
« Juste un témoin ! ».
Michèle Acquaviva-Pache
• Le film de l’artiste projeté à l’étage d’Una Volta nous vaut de perturbantes images du tremblement de terre de 1988 et un récapitulatif de son parcours de photographe.• Une vue de l’exposition. Portrait d’A. Agoudjian devant l’image du vieux danseur. (source CMP).• Photographie d’Ishran, descendant des rescapés de Sassoun en Turquie ; danseur,symbole de résilience, prise de vue dans la région d’Abaran. Photographie en 2016 de Mgr Parkèv Mardirossian, devant la basilique de Chouchi dans le Haut-Kharabagh. Aujourd’hui sous domination azérie après épuration ethnique. Ces deux photographies dont l’œuvre de l’artiste.• Lundi 9 décembre concert du Naghah Ensemble d’Arménie, à 20h20, dans la cathédrale de Bastia.ENTRETIEN AVEC ANTOINE AGOUDJIAN
Pourquoi ce titre, « Le cri du silence » qui allie deux notions contraires pour former un bel oxymore ?
J’ai repris le titre du livre que j’ai publié en 2015 pour commémorer le centenaire du génocide arménien. « Le cri du silence » est une expression que j’avais cru discerner dans la bouche d’habitants d’Anatolie pour évoquer le génocide alors que les Turcs sont mutiques sur cette tragédie. J’étais alors à Diyarbakir, ville du Kurdistan turc et ancienne capitale d’Arménie où une église arménienne venait d’être restaurée… Depuis la maire de Diyarbakir a été arrêtée comme la majorité des intellectuels de Turquie après les élections gagnées par Erdogan.
Quel est le déclic qui vous a conduit à la photographie ?
Le tremblement de terre en Arménie de 1988. Je suis parti là-bas comme humanitaire et je suis resté un an pour aider. J’ai pris beaucoup de photos qu’un éditeur a ensuite voulu publier. Si j’aime la technique de la photographie, j’apprécie aussi m’en émanciper. Dans l’ADN de la photo il y a le réel. Les photographies peuvent servir à illustrer un propos mais également à évoquer l’histoire… Je suis né à Alfortville où vivent beaucoup d’Arméniens enfants de rescapés. Petit les récits oraux de mes grands-parents me fascinaient. Pour moi la photographie devint la manière de mettre en images ce qu’ils contaient, eux, qui ne parlaient jamais frontalement du génocide devant enfants et petits-enfants, mais qui échangeaient entre eux – en arménien – à ce sujet !
Le tremblement de terre a donc révélé votre vocation de photographe ?
Mon premier voyage en Arménie date de 1987 quand le pays faisait encore partie de l’URSS, une période où personne ne s’exprimait. L’Arménie pour moi comme pour ceux de la diaspora c’était le paradis perdu. En 1988 durant mon séjour, l’humanitaire que j’étais, travaillait comme interprète. Pendant mon enfance à Alfortville j’avais appris l’arménien occidental (NdR correspondant à la sphère turque), mais très vite j’ai pu m’exprimer en arménien oriental. Les deux parlers ont des tournures, des déclinaisons et des accents différents. Cependant l’arménien écrit est le même. Il s’est développé très tôt pour traduire et lire la bible.
Quel est le photographe qui vous a le plus inspiré ?
Armin Wegner, infirmier allemand qui est le grand témoin par ses photographies du génocide. C’est sa démarche humaine qui m’a aussitôt saisi et interpelé. C’est mon modèle.
Histoire et mémoire, c’est un binôme capital pour vous ?
La mémoire des récits oraux des rescapés, des miens et le récit des historiens forment un couple indissociable. En 2020, lors de la guerre des azéris contre le Haut-Karabakh je suis resté trois mois sur place. J’ai photographié sur différentes lignes de front et ce jusqu’à la capitulation des Arméniens. Auparavant j’ai fait des photos à Mossoul en 2017. J’étais aussi à Baghuz, qui était le dernier bastion de DAEC. J’ai pris des photos au Liban, en Syrie, en Iraken guerre ainsi qu’au Caucase, bref dans tout ce qui était l’ancien empire Ottoman… Je précise que le Haut-Karabakh constituait la dixième province de l’Arménie originelle…
Être enfant de rescapés d’un génocide comment cela se vit-il au jour le jour ?
C’est un traumatisme. C’est une souffrance et en même temps le sentiment d’être particulier. Pour moi l’avantage de la photographie est d’être un exutoire qui transforme la souffrance en beauté et qui permet de construire une œuvre incitant à se poser des questions.
L’épuration ethnique dont a été victime le Haut-Karabakh redouble-t-elle votre inquiétude au sujet de l’Arménie ?
Je suis plus inquiet que jamais… Tant que la Turquie ne reconnaitra pas le génocide contre les Arméniens l’inquiétude sera grande. Car on sait qu’il y a un projet panturc derrière la politique d’Erdogan. Ce projet consiste à conquérir ce qui reste de l’Arménie et à le turquifier… Sauf si le mouvement international offre un soutien efficace à l’Arménie, sinon elle sera de plus en plus menacée. L’objectif d’Erdogan n’est-il pas en effet de former une entité turque du Bosphore à la Muraille de Chine ?
Quelle est la personnalité française qui a le mieux soutenu les Arméniens ?
Jean Jaurès avec son discours devant la chambre des députés en 1896 qui proclamait : « Il faut soutenir les Arméniens ». Autour de Jaurès il y avait Clémenceau et Anatole France. Leur attitude marque le début du mouvement arménophile en France. Les Arméniens qui se battent pour leur pays font très souvent référence à Jaurès !
A votre avis pourquoi la Turquie cultive-t-elle si fort le déni du génocide ?
Cette posture s’inscrit dans la continuité de la politique d’Atatürk. Reconnaitre le génocide irait à l’encontre du récit national turc et serait la porte ouverte à des réparations. Donner libre cours actuellement à l’Azerbaïdjan revient à lui octroyer l’autorisation de terminer le travail contre les Arméniens.
En diaspora comment se porte la culture arménienne ?
Des groupes comme « Yeraz » diffuse la culture arménienne mais je constate que le combat politique reste au second plan.
Propos recueillis par A. M-P
Photos : MAP
Photographies d’Arménie à Una Volta
Le Centre Méditerranéen de la Photographie propose une bouleversante exposition sur l’Arménie contemporaine ainsi qu’un film tous deux signés Antoine Agoudjian.
Des vues souvent dures mais sans pathos. Des visages d’hommes, de femmes, d’enfants qui sont nos semblables et nos proches. Des moments de deuil mais aussi des sourires esquissés. Des temps accordés aux danses traditionnelles, reflets d’un passé bienveillant. Des pauses heureuses aux accents musicaux. Des scènes de vie qui pourraient être ordinaires si n’étaient la guerre et la mort aux aguets.
L’exposition débute avec une carte de l’Arménie historique d’une superficie si grande qu’elle n’a rien à voir avec celle du pays actuel. Côtoyant la carte, telle la mémoire d’un hier prestigieux, l’image d’un vieux danseur bras ouverts à tous ceux qui le regardent. Vieillard magnifique au cœur de montagnes qui sont la marque de la terre arménienne. Ce vieil homme, Antoine Agoudjian aime le nommer : l’âme de l’Arménie. Le nommer ? Plutôt le définir… Il est accueillant et chaleureux ce vieux monsieur qui continue la danse malgré les années. Il est en lui-même une fine introduction à l’Arménie d’aujourd’hui avec sa vitalité et son énergie
En Turquie, principalement en Anatolie, l’artiste s’est fait des amis parmi les nationalités et les religions plurielles qu’il a rencontré : Kurdes, Alevi, Turcs. A souligner que les Kurdes manipulés par les dirigeants de l’époque reconnaissent désormais leur implication dans le génocide des Arméniens et qu’ils vivent en bonne harmonie avec eux.
L’exposition saisit des situations diverses dans des pays divers. Elle nous conduit dans le désert de Syrie où les marches de la mort de 1915 ont abouti à l’extermination d’Arméniens. Elle nous entraine sur la côte est de la Méditerranée indissociable de l’histoire arménienne… Le Liban et « Le nid des oiseaux » recueillant des orphelins arméniens. L’Irak avec ses chrétiens d’Orient si malmenés. L’Iran où des Arméniens, réputés bâtisseurs, ont été appelés pour édifier Ispahan. Ce cheminent est jalonné de portraits sobres : moine syriaque, religieux arménien, dame arménienne convertie à l’alévisme car cette communauté religieuse a toujours soutenu les siens, gare d’Istanbul d’où tant d’intellectuels ont été déportés.
2020. Agression azérie au Haut-Karabakh. Eglises détruites ou transformées en mosquées, Arméniens chassés d’une terre où ils étaient présents depuis 2500 ans. Une invasion qui montre bien le danger permanent planant sur l’Arménie…
Les photographies d’Antoine Agoudjian se lisent tels des tableaux de maitres de la peinture classique. Une séquence qu’il a capté dans une famille est un exemple de réussite par sa simplicité, par son pouvoir d’évocation. Une petite fille debout sur les mains de son père, portée haut comme un Jésus appelle à la gratitude. A la grâce. Au réconfort. N’apprend-t-on pas que ce couple a respectivement perdu toute sa famille lors du tremblement de terre de 1988, que soudé par le malheur il a donné naissance à cette enfant, symbole de renaissance. De son métier de photographe Antoine Agoudjian dit : « Je suis juste un témoin qui refuse de baisser les yeux !
« Juste un témoin ! ».
Michèle Acquaviva-Pache
• Le film de l’artiste projeté à l’étage d’Una Volta nous vaut de perturbantes images du tremblement de terre de 1988 et un récapitulatif de son parcours de photographe.• Une vue de l’exposition. Portrait d’A. Agoudjian devant l’image du vieux danseur. (source CMP).• Photographie d’Ishran, descendant des rescapés de Sassoun en Turquie ; danseur,symbole de résilience, prise de vue dans la région d’Abaran. Photographie en 2016 de Mgr Parkèv Mardirossian, devant la basilique de Chouchi dans le Haut-Kharabagh. Aujourd’hui sous domination azérie après épuration ethnique. Ces deux photographies dont l’œuvre de l’artiste.• Lundi 9 décembre concert du Naghah Ensemble d’Arménie, à 20h20, dans la cathédrale de Bastia.ENTRETIEN AVEC ANTOINE AGOUDJIAN
Pourquoi ce titre, « Le cri du silence » qui allie deux notions contraires pour former un bel oxymore ?
J’ai repris le titre du livre que j’ai publié en 2015 pour commémorer le centenaire du génocide arménien. « Le cri du silence » est une expression que j’avais cru discerner dans la bouche d’habitants d’Anatolie pour évoquer le génocide alors que les Turcs sont mutiques sur cette tragédie. J’étais alors à Diyarbakir, ville du Kurdistan turc et ancienne capitale d’Arménie où une église arménienne venait d’être restaurée… Depuis la maire de Diyarbakir a été arrêtée comme la majorité des intellectuels de Turquie après les élections gagnées par Erdogan.
Quel est le déclic qui vous a conduit à la photographie ?
Le tremblement de terre en Arménie de 1988. Je suis parti là-bas comme humanitaire et je suis resté un an pour aider. J’ai pris beaucoup de photos qu’un éditeur a ensuite voulu publier. Si j’aime la technique de la photographie, j’apprécie aussi m’en émanciper. Dans l’ADN de la photo il y a le réel. Les photographies peuvent servir à illustrer un propos mais également à évoquer l’histoire… Je suis né à Alfortville où vivent beaucoup d’Arméniens enfants de rescapés. Petit les récits oraux de mes grands-parents me fascinaient. Pour moi la photographie devint la manière de mettre en images ce qu’ils contaient, eux, qui ne parlaient jamais frontalement du génocide devant enfants et petits-enfants, mais qui échangeaient entre eux – en arménien – à ce sujet !
Le tremblement de terre a donc révélé votre vocation de photographe ?
Mon premier voyage en Arménie date de 1987 quand le pays faisait encore partie de l’URSS, une période où personne ne s’exprimait. L’Arménie pour moi comme pour ceux de la diaspora c’était le paradis perdu. En 1988 durant mon séjour, l’humanitaire que j’étais, travaillait comme interprète. Pendant mon enfance à Alfortville j’avais appris l’arménien occidental (NdR correspondant à la sphère turque), mais très vite j’ai pu m’exprimer en arménien oriental. Les deux parlers ont des tournures, des déclinaisons et des accents différents. Cependant l’arménien écrit est le même. Il s’est développé très tôt pour traduire et lire la bible.
Quel est le photographe qui vous a le plus inspiré ?
Armin Wegner, infirmier allemand qui est le grand témoin par ses photographies du génocide. C’est sa démarche humaine qui m’a aussitôt saisi et interpelé. C’est mon modèle.
Histoire et mémoire, c’est un binôme capital pour vous ?
La mémoire des récits oraux des rescapés, des miens et le récit des historiens forment un couple indissociable. En 2020, lors de la guerre des azéris contre le Haut-Karabakh je suis resté trois mois sur place. J’ai photographié sur différentes lignes de front et ce jusqu’à la capitulation des Arméniens. Auparavant j’ai fait des photos à Mossoul en 2017. J’étais aussi à Baghuz, qui était le dernier bastion de DAEC. J’ai pris des photos au Liban, en Syrie, en Iraken guerre ainsi qu’au Caucase, bref dans tout ce qui était l’ancien empire Ottoman… Je précise que le Haut-Karabakh constituait la dixième province de l’Arménie originelle…
Être enfant de rescapés d’un génocide comment cela se vit-il au jour le jour ?
C’est un traumatisme. C’est une souffrance et en même temps le sentiment d’être particulier. Pour moi l’avantage de la photographie est d’être un exutoire qui transforme la souffrance en beauté et qui permet de construire une œuvre incitant à se poser des questions.
L’épuration ethnique dont a été victime le Haut-Karabakh redouble-t-elle votre inquiétude au sujet de l’Arménie ?
Je suis plus inquiet que jamais… Tant que la Turquie ne reconnaitra pas le génocide contre les Arméniens l’inquiétude sera grande. Car on sait qu’il y a un projet panturc derrière la politique d’Erdogan. Ce projet consiste à conquérir ce qui reste de l’Arménie et à le turquifier… Sauf si le mouvement international offre un soutien efficace à l’Arménie, sinon elle sera de plus en plus menacée. L’objectif d’Erdogan n’est-il pas en effet de former une entité turque du Bosphore à la Muraille de Chine ?
Quelle est la personnalité française qui a le mieux soutenu les Arméniens ?
Jean Jaurès avec son discours devant la chambre des députés en 1896 qui proclamait : « Il faut soutenir les Arméniens ». Autour de Jaurès il y avait Clémenceau et Anatole France. Leur attitude marque le début du mouvement arménophile en France. Les Arméniens qui se battent pour leur pays font très souvent référence à Jaurès !
A votre avis pourquoi la Turquie cultive-t-elle si fort le déni du génocide ?
Cette posture s’inscrit dans la continuité de la politique d’Atatürk. Reconnaitre le génocide irait à l’encontre du récit national turc et serait la porte ouverte à des réparations. Donner libre cours actuellement à l’Azerbaïdjan revient à lui octroyer l’autorisation de terminer le travail contre les Arméniens.
En diaspora comment se porte la culture arménienne ?
Des groupes comme « Yeraz » diffuse la culture arménienne mais je constate que le combat politique reste au second plan.
Propos recueillis par A. M-P
Photos : MAP