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Le naufrage de la COP29

Un désatre pour le climat ... et pour l'humanité

Le naufrage de la COP29 : un désastre pour le climat… et pour l'humanité



Les conclusions catastrophiques de la COP29 ont fait apparaître le gouffre qui sépare aujourd’hui les pays industrialisés, ceux qui sont les premiers pollueurs de la planète et le reste de l’humanité qui en subit massivement les conséquences. Aux appels à l’aide de ces derniers, les premiers ont opposé les risques de récession économique, la conjoncture défavorable. À une question existentielle, on a répondu par des égoïsmes qui ne font qu’aggraver le problème.


Une contribution financière dérisoire au regard des enjeux planétaires


Le 24 novembre dernier la 29e Conférence des parties sur le climat (COP29), organisée à Bakou en Azerbaïdjan — un pays qui n’existe que grâce au gaz et au pétrole } s’est achevée dans la confusion, mais surtout dans la déception pour une majeure partie des pays de la planète. L’accord obtenu au finish n’est que le déguisement pathétique d’une vraie défaite. 300 milliards de dollars soit 287 milliards d’euros d’aide annuelle promis à l’horizon 2035 seront théoriquement engagés au profit des pays les plus pauvres, principales victimes du changement climatique. C’est certes trois fois plus que la somme mise sur table auparavant. Mais celle-ci n’avait pas servi à grand-chose. D’autre part, la contribution promise ne repose que sur le volontariat. De plus, la situation s’est aggravée puisque le camp des climatosceptiques s’élargit dans le monde avec la victoire aux USA de Donald Trump et l’élargissement du bloc poutinien.

Le climat aux bottes de la politique


Alors qu’il aurait fallu aborder la question du désordre climatique par les effets de sa réalité, les puissances industrielles et financières ont préféré choisir leurs seuls intérêts. Aujourd’hui les discussions sur le climat obéissent aux mêmes règles que le conflit nord-sud avec d’un côté l’Amérique et son isolationnisme aggravé par le trumpisme et de l’autre le sud profond manipulé par la Chine et la Russie contre l’Occident et ses alliés. Le multilatéralisme qu’on croyait solide se transforme de plus en plus en un monde bipolaire à l’instar de celui qui était né de la guerre froide à partir de 1947. Aujourd’hui, la limite d’une augmentation des températures moyennes de 1 ; 5 ° fixée comme une frontière à surtout devoir ne pas être franchie, est devenue un vœu pieux. Si l’incapacité humaine à s’entendre sur du raisonnable perdure on s’attend à ce qu’en 2030 les 4 ° soient franchis. Cela signifie que par l’eau et par la chaleur une grande partie de la planète deviendra invivable pour l’immense majorité des êtres vivants végétaux compris. Les conséquences autres que climatiques seront stratosphériques : vagues migratoires humaines, animales, mutation des habitants, tensions économiques extrêmes, guerres, etc.

L’humanité a des raisons qui ignorent la Raison


Soyons certaines d’une réalité. La nature se moque des atermoiements humains. Elle avance sans haine, sans morale à son rythme. Le retard que l’humanité accumule dans la transition énergétique des pays en développement comme dans leur adaptation aux conséquences du changement climatique vont aggraver la situation générale et le prix à payer sera infiniment supérieur à celui que les pays développés ont refusé de payer. Les protestations véhémentes et justifiées des peuples les plus durement touchés par le dérèglement climatique sont à la fois le produit d’une indignation légitime, mais aussi d’une angoisse qui par contamination vont devenir ceux de l’humanité entière, mais trop tard.

Des contradictions mortelles à terme


La situation est loin d’être simple au sein des pays développés dans lesquels les sacrifices demandés pour parvenir à des mesures efficaces ont des conséquences sociales et pratiques. Sans justice sociale, nous allons d’une guerre de tous contre tous à tous les niveaux : nationaux et internationaux. D’ores et déjà la crise climatique produit au niveau national des tensions sociales de catégories qui se tournent vers une extrême droite qui de façon unanime nie les causes du dérèglement climatique. Au niveau mondial, pour satisfaire les populations nationales dont une partie grandissante demande de privilégier le local plutôt que l’étranger, les décideurs opèrent des coupes claires dans leurs programmes d’aides sans comprendre la légitimité à moyen et à long terme de tels engagements.

Chacun pour soi et Dieu pour tous


Un exemple éclatant d’égoïsme stupide est le front du refus bâti par l’hétéroclite coalition de la Russie, de la Chine, des États-Unis et des pétromonarchies pour préserver l’énergie fossile. Ainsi les règles régissant les marchés du carbone, c’est-à-dire les échanges d’émissions de CO2 entre pays et entreprises résumés par l’instauration de la taxe carbone, ont été adoptées après presque neuf ans de négociations, mais sans contrôle possible. Autant dire qu’elle ne sera pas appliquée dans la plupart des cas. Or si les égoïsmes nationaux forment des particularismes, la Vie est une et indivisible comme la pollution.

GXC
Photo : D.R
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