Pouvoir du mensonge et mensonges du pouvoir
Il convient d'observer que l'efficacité du documentaire Hold-Up bénéficie d'un terrain propice.
Pouvoir du mensonge et mensonges du pouvoir
Il convient d’observer que l’efficacité du documentaire Hold-Up bénéficie d’un terrain propice.
Depuis le 11 novembre, le documentaire Hold-Up est disponible sur différentes plateformes.
Il répond à une ambition : convaincre que la Covid-19 est au centre d’un complot ou du moins d’une gigantesque mystification. Il faut le reconnaître, ce documentaire est d’une redoutable efficacité de premier degré : prises de vue percutantes, ambiances de sinistrose, propos décapants, musique qui colle au cerveau et instille peu à peu l’angoisse… Mais ce qui le rend encore plus impactant et dangereux réside dans sa construction.
Le scénario met un images et en sons une narration complotiste qui va crescendo, ce qui la rend insidieuse et difficilement détectable par vous et moi. Au départ, il est joué sur le doute et la peur que suscite la Covid-19, à cause des énormes zones d’inconnues qui subsistent, mais aussi à cause des errements et des contradictions des gouvernants et des experts.
Ensuite, il est subtilement distillé que douter de la parole des décideurs et des sachants est une marque d’intelligence et de capacité de se forger une opinion par soi-même. Il faut aussi souligner que le documentaire en créant l'impression de dialoguer avec le spectateur et donc de se mettre à son niveau, lui dit de façon subliminale : vos interrogations, vos peurs et votre sentiment d’être pris pour un imbécile, sont aussi miens, nous sommes dans le même camp.
Enfin, le documentaire fait carrément dans le terrorisme intellectuel et la manipulation globale.
Au début, il est présenté la Covid-19 sous un jour presque sympathique.
Ensuite, le terrain ayant ainsi été bien préparé, la succession d'intervenants dont les parcours et les titres sont censés garantir le sérieux des récits, a beau jeu de remettre en cause les gestes barrières, les confinements, les nécessités de consacrer de l’argent à la recherche de traitements et de vaccins.
Enfin, le recours au mille-feuilles informationnel noie le spectateur sous une flot d'arguments (certains pouvant contenir du « vrai ») qui le conduit à croire en l’impossibilité qu’autant d’informations qui de surcroît semblent se recouper, soient fausses ou du moins nécessitent une approche critique.
Occultation de la vérité ou mensonge
Il convient toutefois d’observer que l’efficacité d’Hold-Up bénéficie d’un terrain propice
En effet, le pouvoir du mensonge est servi par les mensonges du pouvoir. Personne n’a oublié que durant plusieurs semaines, cherchant aussi à dissimiler l’incurie et les politiques comptables qui avaient fait manquer de tout ou presque, les soignants, les patients et les populations, le gouvernement a longuement interprété à la sauce « masque inutile », le fait que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) n'avait pas immédiatement établi la preuve de l'utilité du masque.
Personne non plus n’a oublié jusqu’à quel niveau de ridicule avait poussé la volonté de dissimuler la vérité. Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, avait affirmé: « Je pourrais dire je suis ministre, je me mets un masque. Mais en fait je ne sais pas l'utiliser parce que l'utilisation d'un masque ce sont des gestes techniques précis. » Incorrigible, le pouvoir en place persiste encore aujourd’hui dans l’occultation de la vérité ou le mensonge.
Le ministère de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est accusé, semble-t-il à juste raison, de ne pas livrer le nombre exact d’élèves positifs à la Covid-19. Selon ce dernier, durant la semaine du 2 novembre, 3528 élèves étaient positifs à la Covid-19. Le député La France Insoumise Alexis Corbière a affirmé qu’il y en avait dix fois plus. La vérité est peut-être entre les deux. Mais la position du ministre est difficilement acceptable car en relativisant une réalité, elle contribue à mettre danger des dizaines de milliers de personnes, et aussi à décrédibiliser la parole officielle.
En effet, si l’Éducation nationale a effectivement relevé que 3528 élèves étaient positifs, Alexis Corbière a mis en exergue que ces chiffres ne correspondaient pas aux données du portail GEODES qui, pour la seule journée du 2 novembre, indiquait qu’il y avait eu 10 000 cas positifs chez les 0-19 ans. Et que dire du fait que le gouvernement, après que le ministre de la Santé ait affirmé : « La Covid-19 sera automatiquement et systématiquement reconnue comme maladie professionnelle pour tous les soignants », ait publié un décret limitant la reconnaissance à « tous les soignants ayant une forme sévère et nécessitant une oxygénothérapie ».
Pour défendre la parole gouvernementale, Mme Sibeth Ndiaye a certes déclaré devant des députés : « À aucun moment on ne m'a demandé de mentir ». Mais comment croire une personne qui, en 2017, avait assuré avoir menti « pour protéger le Président » et ensuite expliqué qu’elle s’était arrogé ce droit « pour protéger un moment de vie privée. » Ce qui signifiait se ficher du monde car chacun sait qu’aujourd’hui, vie publique et vie privée sont intimement liées et que nos excellences en sont souvent ravies. Pour preuve : la plupart n’hésitent pas à exposer leur épouse, leurs enfants et aussi leurs chiens et chats.
Alexandra Sereni
Il convient d’observer que l’efficacité du documentaire Hold-Up bénéficie d’un terrain propice.
Depuis le 11 novembre, le documentaire Hold-Up est disponible sur différentes plateformes.
Il répond à une ambition : convaincre que la Covid-19 est au centre d’un complot ou du moins d’une gigantesque mystification. Il faut le reconnaître, ce documentaire est d’une redoutable efficacité de premier degré : prises de vue percutantes, ambiances de sinistrose, propos décapants, musique qui colle au cerveau et instille peu à peu l’angoisse… Mais ce qui le rend encore plus impactant et dangereux réside dans sa construction.
Le scénario met un images et en sons une narration complotiste qui va crescendo, ce qui la rend insidieuse et difficilement détectable par vous et moi. Au départ, il est joué sur le doute et la peur que suscite la Covid-19, à cause des énormes zones d’inconnues qui subsistent, mais aussi à cause des errements et des contradictions des gouvernants et des experts.
Ensuite, il est subtilement distillé que douter de la parole des décideurs et des sachants est une marque d’intelligence et de capacité de se forger une opinion par soi-même. Il faut aussi souligner que le documentaire en créant l'impression de dialoguer avec le spectateur et donc de se mettre à son niveau, lui dit de façon subliminale : vos interrogations, vos peurs et votre sentiment d’être pris pour un imbécile, sont aussi miens, nous sommes dans le même camp.
Enfin, le documentaire fait carrément dans le terrorisme intellectuel et la manipulation globale.
Au début, il est présenté la Covid-19 sous un jour presque sympathique.
Ensuite, le terrain ayant ainsi été bien préparé, la succession d'intervenants dont les parcours et les titres sont censés garantir le sérieux des récits, a beau jeu de remettre en cause les gestes barrières, les confinements, les nécessités de consacrer de l’argent à la recherche de traitements et de vaccins.
Enfin, le recours au mille-feuilles informationnel noie le spectateur sous une flot d'arguments (certains pouvant contenir du « vrai ») qui le conduit à croire en l’impossibilité qu’autant d’informations qui de surcroît semblent se recouper, soient fausses ou du moins nécessitent une approche critique.
Occultation de la vérité ou mensonge
Il convient toutefois d’observer que l’efficacité d’Hold-Up bénéficie d’un terrain propice
En effet, le pouvoir du mensonge est servi par les mensonges du pouvoir. Personne n’a oublié que durant plusieurs semaines, cherchant aussi à dissimiler l’incurie et les politiques comptables qui avaient fait manquer de tout ou presque, les soignants, les patients et les populations, le gouvernement a longuement interprété à la sauce « masque inutile », le fait que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) n'avait pas immédiatement établi la preuve de l'utilité du masque.
Personne non plus n’a oublié jusqu’à quel niveau de ridicule avait poussé la volonté de dissimuler la vérité. Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, avait affirmé: « Je pourrais dire je suis ministre, je me mets un masque. Mais en fait je ne sais pas l'utiliser parce que l'utilisation d'un masque ce sont des gestes techniques précis. » Incorrigible, le pouvoir en place persiste encore aujourd’hui dans l’occultation de la vérité ou le mensonge.
Le ministère de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est accusé, semble-t-il à juste raison, de ne pas livrer le nombre exact d’élèves positifs à la Covid-19. Selon ce dernier, durant la semaine du 2 novembre, 3528 élèves étaient positifs à la Covid-19. Le député La France Insoumise Alexis Corbière a affirmé qu’il y en avait dix fois plus. La vérité est peut-être entre les deux. Mais la position du ministre est difficilement acceptable car en relativisant une réalité, elle contribue à mettre danger des dizaines de milliers de personnes, et aussi à décrédibiliser la parole officielle.
En effet, si l’Éducation nationale a effectivement relevé que 3528 élèves étaient positifs, Alexis Corbière a mis en exergue que ces chiffres ne correspondaient pas aux données du portail GEODES qui, pour la seule journée du 2 novembre, indiquait qu’il y avait eu 10 000 cas positifs chez les 0-19 ans. Et que dire du fait que le gouvernement, après que le ministre de la Santé ait affirmé : « La Covid-19 sera automatiquement et systématiquement reconnue comme maladie professionnelle pour tous les soignants », ait publié un décret limitant la reconnaissance à « tous les soignants ayant une forme sévère et nécessitant une oxygénothérapie ».
Pour défendre la parole gouvernementale, Mme Sibeth Ndiaye a certes déclaré devant des députés : « À aucun moment on ne m'a demandé de mentir ». Mais comment croire une personne qui, en 2017, avait assuré avoir menti « pour protéger le Président » et ensuite expliqué qu’elle s’était arrogé ce droit « pour protéger un moment de vie privée. » Ce qui signifiait se ficher du monde car chacun sait qu’aujourd’hui, vie publique et vie privée sont intimement liées et que nos excellences en sont souvent ravies. Pour preuve : la plupart n’hésitent pas à exposer leur épouse, leurs enfants et aussi leurs chiens et chats.
Alexandra Sereni