La Corse toujours privée de PET-SCAN
Une implantation rapide de cet outil dans l 'île ......
La Corse toujours privée de PET-Scan : un manque intolérable
Dans une tribune qui a été relayée par les médias puis les réseaux sociaux, 57 médecins ont rappelé que la Corse est la seule région de France (outre-mer comprise), à ne pas être dotée d'un PET-Scan ; outil d’imagerie médicale essentiel pour éclairer le diagnostic ou l’évolution de la plupart des cancers et d’autres pathologies. Les 57 ont aussi demandé une implantation rapide de cet outil dans l’île.
Le manque d’au moins un PET-Scan est intolérable car des milliers de personnes doivent chaque année se rendre dans l’Hexagone pour bénéficier d’un examen PET-Scan et car les durées d’attente, souvent trop importantes entre la prescription et la réalisation de l’examen, retardent le traitement des pathologies. Le manque est d’autant plus intolérable qu’il est connu et reconnu depuis plusieurs années. D’une part, dans le Schéma Régional de Santé 2018-2023, était mentionnée une éventuelle « installation de la technique d’imagerie médicale PET-Scan sur l’île ». D’autre part, dès septembre 2019, dans un courrier très explicite, Jean-Jacques Panunzi, sénateur de la Corse du Sud, avait signalé à Agnès Buzyn, Ministre de la Santé et des Solidarités, qu’implanter un PET-Scan en Corse était une impérieuse nécessité : « Je sollicite votre bienveillance pour que vous examiniez cette question avec tout l’intérêt qu’elle mérite […] Je vous demande de bien vouloir saisir l’Inspection Générale des Affaires Sociales pour produire un rapport d’expertise en mesure de préparer la concrétisation de ce projet crucial ».
C’est incontestablement l’équipement médical qui manque en Corse
Jean-Jacques Panunzi avait argumenté. Il avait indiqué que l’implantation d’un PET-Scan relevait d’enjeux de politique publique et d’intérêt général : « L’effort national de lutte contre le cancer doit nécessairement se traduire par le développement de moyens et outils en mesure de prévenir, traiter et suivre les patients dans les meilleures conditions. Ce n’est qu’à ce prix que des avancées significatives pourront survenir et qu’augmentera le nombre de vies sauvées ou prolongées ». Il avait mentionné se faire l’expression d’une forte attente : « L’accès aux soins et aux infrastructures médicales demeure légitimement l’une des préoccupations centrales des Corses ». Il avait indiqué qu’il y avait une obligation morale d’agir : « C’est incontestablement l’équipement médical qui manque en Corse alors même que le cancer est la première cause de mortalité dans l’île ». Il avait insisté sur un besoin croissant de recourir au PET-Scan : « L’augmentation du nombre de cancers ainsi que le recours croissant à cet outil font que la progression annuelle est estimée à 15%, soit 8000 examens en 2025 pour les patients corses ». Enfin, il avait plaidé que l’implantation d’un PET-Scan éviterait aux patients des épisodes physiquement éprouvants et psychologiquement traumatisants : « Cela permettrait d’épargner aux malades insulaires de lourds déplacements alors même qu’ils subissent des traitements particulièrement agressifs et fatigants ». A ce jour, rien n’a bougé. Il est probable que plusieurs facteurs bloquants ou retardants ont joué.
La Covid, l’hôpital de Bastia, le CHU, le financement…
Quelques semaines après qu’Agnès Buzyn ait reçu la lettre de Jean-Jacques Panunzi, l’attention de la ministre a sans doute été mobilisée par une crise en gestation : la pandémie Covid. Quelques mois plus tard, la ministre a démissionné et, durant près de deux ans, son successeur Olivier Véran et les autorités sanitaires ont consacré l’essentiel de leur attention et leur énergie à contenir la pandémie. Par ailleurs, il est envisageable que, même si elles ont été saisies par Agnès Buzyn ou Olivier Véran, les autorités sanitaires rechignent à programmer un investissement nécessitant un budget de fonctionnement et de maintenance très conséquent (au moins 2 M€ pour l’unité PET-Scan ; 2 M€ annuellement pour le fonctionnement et la maintenance de l’unité ; nécessité de financer le transport depuis l’Hexagone ou la production en Corse du produit radioactif qui, en étant injecté dans le corps des patients et en se fixant à celles-ci, permet de révéler des tumeurs et/ou des métastases). Enfin, les revendications de construction d’un nouvel hôpital à Bastia et de création d’un CHU ont sans doute contribué à rendre moins visible la demande d’un PET-Scan. La tribune des 57 médecins ayant le mérite de remettre cette demande au premier plan, il importe de ne pas la laisser retomber dans l’oubli. Premier signe encourageant : le député de Haute-Corse François-Xavier Ceccoli a indiqué vouloir faire en sorte que figure dans la loi l’implantation en Corse d’un PET-Scan « comme il en existe au moins un dans chaque région française » pour « accélérer le rattrapage infrastructurel de notre île en matière de santé ».
Alexandra Seren
Crédit photo : JDC
Dans une tribune qui a été relayée par les médias puis les réseaux sociaux, 57 médecins ont rappelé que la Corse est la seule région de France (outre-mer comprise), à ne pas être dotée d'un PET-Scan ; outil d’imagerie médicale essentiel pour éclairer le diagnostic ou l’évolution de la plupart des cancers et d’autres pathologies. Les 57 ont aussi demandé une implantation rapide de cet outil dans l’île.
Le manque d’au moins un PET-Scan est intolérable car des milliers de personnes doivent chaque année se rendre dans l’Hexagone pour bénéficier d’un examen PET-Scan et car les durées d’attente, souvent trop importantes entre la prescription et la réalisation de l’examen, retardent le traitement des pathologies. Le manque est d’autant plus intolérable qu’il est connu et reconnu depuis plusieurs années. D’une part, dans le Schéma Régional de Santé 2018-2023, était mentionnée une éventuelle « installation de la technique d’imagerie médicale PET-Scan sur l’île ». D’autre part, dès septembre 2019, dans un courrier très explicite, Jean-Jacques Panunzi, sénateur de la Corse du Sud, avait signalé à Agnès Buzyn, Ministre de la Santé et des Solidarités, qu’implanter un PET-Scan en Corse était une impérieuse nécessité : « Je sollicite votre bienveillance pour que vous examiniez cette question avec tout l’intérêt qu’elle mérite […] Je vous demande de bien vouloir saisir l’Inspection Générale des Affaires Sociales pour produire un rapport d’expertise en mesure de préparer la concrétisation de ce projet crucial ».
C’est incontestablement l’équipement médical qui manque en Corse
Jean-Jacques Panunzi avait argumenté. Il avait indiqué que l’implantation d’un PET-Scan relevait d’enjeux de politique publique et d’intérêt général : « L’effort national de lutte contre le cancer doit nécessairement se traduire par le développement de moyens et outils en mesure de prévenir, traiter et suivre les patients dans les meilleures conditions. Ce n’est qu’à ce prix que des avancées significatives pourront survenir et qu’augmentera le nombre de vies sauvées ou prolongées ». Il avait mentionné se faire l’expression d’une forte attente : « L’accès aux soins et aux infrastructures médicales demeure légitimement l’une des préoccupations centrales des Corses ». Il avait indiqué qu’il y avait une obligation morale d’agir : « C’est incontestablement l’équipement médical qui manque en Corse alors même que le cancer est la première cause de mortalité dans l’île ». Il avait insisté sur un besoin croissant de recourir au PET-Scan : « L’augmentation du nombre de cancers ainsi que le recours croissant à cet outil font que la progression annuelle est estimée à 15%, soit 8000 examens en 2025 pour les patients corses ». Enfin, il avait plaidé que l’implantation d’un PET-Scan éviterait aux patients des épisodes physiquement éprouvants et psychologiquement traumatisants : « Cela permettrait d’épargner aux malades insulaires de lourds déplacements alors même qu’ils subissent des traitements particulièrement agressifs et fatigants ». A ce jour, rien n’a bougé. Il est probable que plusieurs facteurs bloquants ou retardants ont joué.
La Covid, l’hôpital de Bastia, le CHU, le financement…
Quelques semaines après qu’Agnès Buzyn ait reçu la lettre de Jean-Jacques Panunzi, l’attention de la ministre a sans doute été mobilisée par une crise en gestation : la pandémie Covid. Quelques mois plus tard, la ministre a démissionné et, durant près de deux ans, son successeur Olivier Véran et les autorités sanitaires ont consacré l’essentiel de leur attention et leur énergie à contenir la pandémie. Par ailleurs, il est envisageable que, même si elles ont été saisies par Agnès Buzyn ou Olivier Véran, les autorités sanitaires rechignent à programmer un investissement nécessitant un budget de fonctionnement et de maintenance très conséquent (au moins 2 M€ pour l’unité PET-Scan ; 2 M€ annuellement pour le fonctionnement et la maintenance de l’unité ; nécessité de financer le transport depuis l’Hexagone ou la production en Corse du produit radioactif qui, en étant injecté dans le corps des patients et en se fixant à celles-ci, permet de révéler des tumeurs et/ou des métastases). Enfin, les revendications de construction d’un nouvel hôpital à Bastia et de création d’un CHU ont sans doute contribué à rendre moins visible la demande d’un PET-Scan. La tribune des 57 médecins ayant le mérite de remettre cette demande au premier plan, il importe de ne pas la laisser retomber dans l’oubli. Premier signe encourageant : le député de Haute-Corse François-Xavier Ceccoli a indiqué vouloir faire en sorte que figure dans la loi l’implantation en Corse d’un PET-Scan « comme il en existe au moins un dans chaque région française » pour « accélérer le rattrapage infrastructurel de notre île en matière de santé ».
Alexandra Seren
Crédit photo : JDC