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Statut de résident : l'appel aux maires

L'action du maire d'Alzi doit avoir valeur d'exemple........

Statut de résident : l’appel aux maires



Nazione considère que l’action du maire d’Alzi doit avoir valeur d’exemple pour tous les responsables politiques corses vraiment désireux de lutter contre la spéculation immobilière et la dépossession des Corses.


Dernièrement, des militants de Nazione ont tenu une conférence de presse à Erbalonga (Brandu) pour une fois de plus dénoncer « la spéculation immobilière et la dépossession des Corses » et surtout pour demander la mise en application urgente du statut de résident. Selon Petr'Antò͘ Tomasi, porte-parole de Nazione, qui a exposé les motivations de cette action, il n’est désormais plus acceptable de devoir attendre car la flambée des prix de l'immobilier en Corse détermine « chaque jour un peu plus à la marginalisation des Corses dans leur propre pays » à cause de « l'augmentation vertigineuse des prix, à l'achat comme à la location ». Le lieu de la conférence de presse a d’ailleurs été choisi pour son caractère particulièrement signifiant : marine dont le bâti attire, à des fins de résidence secondaire ou de location saisonnière, des acheteurs qui disposent d’importants moyens financiers ; bâtiment concerné étant situé à deux pas du port de plaisance, qui aurait été acquis dans le courant de l'été par une société civile immobilière domiciliée à Paris auprès d’un précédent propriétaire « étranger à la Corse » moyennant environ « un demi-million d'euros » ; état local des transactions révélant que le prix des vente de biens immobiliers se situe entre 7 000 et 9 000 euros / m².



Avec succès à la clé !


Certes, le statut de résident n’est pas officiellement en vigueur. Petr'Antò͘ Tomasi a toutefois soutenu que chaque commune corse est en mesure d’agir et a le devoir de le faire : « Cette mesure, qui consiste à interdire l'accès au foncier et à l'immobilier aux intérêts étrangers à la Corse, doit être appliquée par les institutions corses sans attendre une réforme du statut de la Corse ». Et aux voix opposant que cela est impossible vu que cela est illégal ou du moins non prévu par la loi, le porte-parole de Nazione a d’avance répondu en évoquant l’exemple donné par le maire d’Alzi, une petite commune du Boziu. Militant de Nazione, cet édile s’est emparé de la délibération du 24 avril 2014 votée par l'Assemblée de Corse (durant la mandature Paul Giacobbi) portant création du statut de résident, et l’a transposée pour sa commune. Son texte n’ayant jamais été ni attaqué, ni annulé par la justice administrative, il y a quelques semaines, il l’a appliqué. Avec succès à la clé ! En effet, il a signifié à un office notarial chargé d’une transaction par un acquéreur que « le statut de résident s’applique légalement sur le territoire de la commune depuis 2014 »
et quelques jours plus tard, ledit office notarial a annoncé que l’acquéreur potentiel s’était désisté.


Valeur d’exemple pour tous les responsables politiques corses


Petr'Antò͘ Tomasi a souligné que Nazione considère que l’action du maire d’Alzi doit avoir valeur d’exemple pour tous les responsables politiques corses vraiment désireux de lutter contre la spéculation immobilière et la dépossession des Corses. D’où cet appel lancé à l’ensemble des maires de Corse pour qu’ils : délibèrent dans les mêmes formes que la commune d’Alzi ; signifient aux acteurs du marché immobilier (notaires dans le cadre de la transmission des questionnaires d’urbanisme accompagnant chaque projet de vente ; agents immobiliers qui ont un devoir d’information à l’endroit de leurs clients ; acquéreurs potentiels de terrains ou constructions) que le statut de résident s’applique sur leur commune et qu’ils mettront tout en œuvre pour s’opposer aux projets de transactions pouvant bénéficier à des intérêts étrangers à la Corse ; maintiennent leur position y compris en cas de décision contraire prise par la justice administrative. Selon Nazione, il s’imposera ainsi « une légalité corse, parallèle, à la pseudo-légalité française »
et cette légalité aura « une force de dissuasion évidente car elle traduira une volonté de résistance effective ».


Pierre Corsi
crédit photo : Nazione
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