La foi en Corse : le fond et la forme
La foi et la croyance
La foi en Corse : le fond et la forme
Cet article est écrit avant la venue du Pape et paraîtra après cet évènement. Il est donc possible que des évènements importants surviennent entre ces deux instants qui, bien évidemment, ne seront pas traités ici. Néanmoins, il est d’ores et déjà possible de tirer un enseignement de cette courte période qui touche au fond et à la forme de la foi en Corse.
Une christianisation venue d’Afrique
Il est bon de rappeler à ceux qui stigmatisent le Maghreb le réduisant à ses migrants qu’il donna naissance à d’éminents hommes de l’Église catholique à commencer par Saint Augustin, dans l’ancien royaume berbère de Numidie, à Thagaste, ville fondée par les Phéniciens. Christianisation de l’île. Les évêques venus d’Afrique du Nord ont été parmi les premiers missionnaires à prêcher le christianisme en Corse. L’Afrique était déjà chrétienne depuis le IIIe siècle, et ces évêques ont apporté avec eux des traditions et des pratiques chrétiennes qui ont contribué à l’établissement de la foi sur l’île. Au début du VIe siècle, un véritable réseau d’églises a commencé à se former en Corse, attestant de l’organisation ecclésiastique mise en place par ces évêques. Cela a permis de structurer la vie religieuse et de renforcer l’autorité de l’Église sur l’île. La Corse a été et d’une certaine manière reste terre vaticane depuis l’époque de Pépin le Bref et de Charlemagne. Inutile de rappeler l’histoire de la garde papale composée de Corses. Mais on peut insister sur le rôle du clergé insulaire dans la révolution de quarante ans qui a trouvé son apogée durant les quatorze années de domination paoline sans oublier que le Père de la Patrie, déjà, insistait sur sa non-dépendance par rapport à Rome.
Une foi qui s’éteint doucement mais en gardant sa chaleur
Comme beaucoup de sociétés méditerranéennes, la Corse a conservé une passion pour les apparences plus que pour le fond des choses. La foi chrétienne telle qu’elle est vécue en Corse en est une illustration. Si les confréries ne cessent d’augmenter en nombre et en fidèles, les églises se vident. Ça n’est évidemment pas un phénomène proprement corse, mais le comparatif entre le phénomène confraternel et le faible public présents le dimanche dans les églises est unique. Quatre mille Corses revêtent l’habit des confrères, autant que de frères maçons quand ils ne sont pas les mêmes. Le culturel finit par l’emporter sur le cultuel. Il ne fait aucun doute que l’enthousiasme du cardinal Bustillo a donné un coup de fouet au désir paroissial. Il y a d’abord eu sa création comme cardinal qui, sans aucun doute, a flatté les Corses. Et puis le personnage est sémillant, généreux en sourire et en gestes fraternels. Enfin, il ne fait aucun doute que c’est sa présence en Corse qui est la raison de la venue du Souverain Pontife à Ajaccio. Et les Corses se sentent honorés qui ont si souvent le sentiment d’être les habitants de cet appendice qui pendouille au cul de la France.
La foi et la croyance
Un autre indice de cet amour de l’apparence est le magnifique résultat de la quête lancée pour payer les frais afférents à la venue du Pape et ce que récolte chaque année l’église de Corse. Le rapport est de un à quatre et permet à peine de faire vivre le clergé local. Peut-être faudrait-il rééquilibrer cette balance des comptes et faire savoir que les prêtres vivent dans la pauvreté ce qui correspond certainement au message christique, mais pose cependant des problèmes matériels dans une société comme la nôtre où remplir sa mission exige par exemple de sillonner les routes, de dévorer les kilomètres et de payer les frais d’essence s’y rapportant. Désormais, chacun a le sentiment de pouvoir se faire sa propre idée sans l’aide de personne. Même les journaux ne remplissent plus cet office. Il n’est pas sain que la foi se résume à des baptêmes ou des messes mortuaires. C’est contraire au message profond de l’Évangile qui est un message de vie, de partage et d’espérance. En ce sens, le cardinal Bustillo est un véritable messager de la renaissance qui arrive.
Notre société a besoin de transcendance
Le matérialisme brut arrive à son niveau d’incompétence. Quelques signaux ne sauraient tromper : la drogue qui se répand comme un cancer à travers toutes les populations avec son cortège de malheurs, la catastrophe climatique qui démontre combien il est dangereux de jouer avec les équilibres naturels au nom de son seul intérêt, les guerres enfin qui, à nouveau, reprennent ici et là comme des foyers qui couvaient sous la cendre et qui, soudain, sont réveillés par des vents mauvais. L’homme a besoin de croire en une réalité plus grande que lui. Il aspire à être inspiré par un souffle mystérieux qui le guide au-delà de lui-même. Les religions ont leur part de responsabilité dans le malheur du monde. Mais certainement pas la foi qui appelle à dépasser les différences et à une véritable fraternité. Sachons dépasser la simple forme pour viser l’essentiel et ainsi nous élever.
GXC
Crédit photo : France 3 Via Stella
Cet article est écrit avant la venue du Pape et paraîtra après cet évènement. Il est donc possible que des évènements importants surviennent entre ces deux instants qui, bien évidemment, ne seront pas traités ici. Néanmoins, il est d’ores et déjà possible de tirer un enseignement de cette courte période qui touche au fond et à la forme de la foi en Corse.
Une christianisation venue d’Afrique
Il est bon de rappeler à ceux qui stigmatisent le Maghreb le réduisant à ses migrants qu’il donna naissance à d’éminents hommes de l’Église catholique à commencer par Saint Augustin, dans l’ancien royaume berbère de Numidie, à Thagaste, ville fondée par les Phéniciens. Christianisation de l’île. Les évêques venus d’Afrique du Nord ont été parmi les premiers missionnaires à prêcher le christianisme en Corse. L’Afrique était déjà chrétienne depuis le IIIe siècle, et ces évêques ont apporté avec eux des traditions et des pratiques chrétiennes qui ont contribué à l’établissement de la foi sur l’île. Au début du VIe siècle, un véritable réseau d’églises a commencé à se former en Corse, attestant de l’organisation ecclésiastique mise en place par ces évêques. Cela a permis de structurer la vie religieuse et de renforcer l’autorité de l’Église sur l’île. La Corse a été et d’une certaine manière reste terre vaticane depuis l’époque de Pépin le Bref et de Charlemagne. Inutile de rappeler l’histoire de la garde papale composée de Corses. Mais on peut insister sur le rôle du clergé insulaire dans la révolution de quarante ans qui a trouvé son apogée durant les quatorze années de domination paoline sans oublier que le Père de la Patrie, déjà, insistait sur sa non-dépendance par rapport à Rome.
Une foi qui s’éteint doucement mais en gardant sa chaleur
Comme beaucoup de sociétés méditerranéennes, la Corse a conservé une passion pour les apparences plus que pour le fond des choses. La foi chrétienne telle qu’elle est vécue en Corse en est une illustration. Si les confréries ne cessent d’augmenter en nombre et en fidèles, les églises se vident. Ça n’est évidemment pas un phénomène proprement corse, mais le comparatif entre le phénomène confraternel et le faible public présents le dimanche dans les églises est unique. Quatre mille Corses revêtent l’habit des confrères, autant que de frères maçons quand ils ne sont pas les mêmes. Le culturel finit par l’emporter sur le cultuel. Il ne fait aucun doute que l’enthousiasme du cardinal Bustillo a donné un coup de fouet au désir paroissial. Il y a d’abord eu sa création comme cardinal qui, sans aucun doute, a flatté les Corses. Et puis le personnage est sémillant, généreux en sourire et en gestes fraternels. Enfin, il ne fait aucun doute que c’est sa présence en Corse qui est la raison de la venue du Souverain Pontife à Ajaccio. Et les Corses se sentent honorés qui ont si souvent le sentiment d’être les habitants de cet appendice qui pendouille au cul de la France.
La foi et la croyance
Un autre indice de cet amour de l’apparence est le magnifique résultat de la quête lancée pour payer les frais afférents à la venue du Pape et ce que récolte chaque année l’église de Corse. Le rapport est de un à quatre et permet à peine de faire vivre le clergé local. Peut-être faudrait-il rééquilibrer cette balance des comptes et faire savoir que les prêtres vivent dans la pauvreté ce qui correspond certainement au message christique, mais pose cependant des problèmes matériels dans une société comme la nôtre où remplir sa mission exige par exemple de sillonner les routes, de dévorer les kilomètres et de payer les frais d’essence s’y rapportant. Désormais, chacun a le sentiment de pouvoir se faire sa propre idée sans l’aide de personne. Même les journaux ne remplissent plus cet office. Il n’est pas sain que la foi se résume à des baptêmes ou des messes mortuaires. C’est contraire au message profond de l’Évangile qui est un message de vie, de partage et d’espérance. En ce sens, le cardinal Bustillo est un véritable messager de la renaissance qui arrive.
Notre société a besoin de transcendance
Le matérialisme brut arrive à son niveau d’incompétence. Quelques signaux ne sauraient tromper : la drogue qui se répand comme un cancer à travers toutes les populations avec son cortège de malheurs, la catastrophe climatique qui démontre combien il est dangereux de jouer avec les équilibres naturels au nom de son seul intérêt, les guerres enfin qui, à nouveau, reprennent ici et là comme des foyers qui couvaient sous la cendre et qui, soudain, sont réveillés par des vents mauvais. L’homme a besoin de croire en une réalité plus grande que lui. Il aspire à être inspiré par un souffle mystérieux qui le guide au-delà de lui-même. Les religions ont leur part de responsabilité dans le malheur du monde. Mais certainement pas la foi qui appelle à dépasser les différences et à une véritable fraternité. Sachons dépasser la simple forme pour viser l’essentiel et ainsi nous élever.
GXC
Crédit photo : France 3 Via Stella