Le 7 octobre , un pogrom qui a allumé la mèche de l'explosion régionale
L'effondrement du régime dictatorial syrien
Le 7 octobre, un pogrom qui a allumé la mèche de l’explosion régionale
Le 7 octobre 2023, une horde de membres du Hamas parvenaient jusqu’aux kiboutzim du sud israéliens et se livraient à un pogrom en bonne et due forme et à une prise d’otages d’une importance jamais connue. En représailles, Israël répondait par des bombardements d’une densité inédite, détruisant pan par pan une grande partie de l’enclave de Gaza et provoquant la mort de plus de 40 000 personnes dont une majorité de civils. Dès lors, l’offensive sans concession et sans pitié de Tsahal a provoqué un enchaînement de faits qui ont abouti à l’effondrement du régime dictatorial syrien.
Un château de cartes
C’est dans cette région du Proche Orient, autrefois berceau de la chrétienté et depuis soumise à l’épuration ethnique de la quasi-totalité des chrétiens — ce qui pourrait dans bien des cas s’apparenter à un génocide, un vrai celui-là — que, grâce à l’action de l’armée israélienne, la géographie politique est en train de se transformer localement, mais aussi jusque sur le front ukrainien. La liquidation du Hamas a entraîné un début d’attaques du Hetzbollah au sud du Liban, à la frontière nord d’Israël. Israël est aussitôt entré en territoire libanais et avec une dextérité inédite — explosions des bipeurs et des talkies-walkies — a réussi à mettre hors d’état de nuire la puissante armée chiite, financée et armée par l’Iran.
Cette débâcle a permis aux ennemis de Bachar Al Assad, le dictateur syrien, qui ne devait sa survie qu’aux forces du Hetzobollah, envoyées sur place par l’Iran, et à l’aviation russe, de lancer une offensive éclair qui en dix jours a défait la défense du régime alaouite. Le dictateur a surtout été lâché par Moscou et avait déjà commencé à négocier avec les futurs vainqueurs. La Turquie sunnite elle est désireuse de mater les Kurdes de la Rojava autrement dit le Kurdistan occidental. La défaite de Bachar El Assad a néanmoins permis aux forces kurdes de regagner des parties de ce territoire à Abu Kamal et à Deir ez-Zor, à la frontière avec l’Irak. C’est là que passait la route de l’approvisionnement iranien destiné au Hamas et au Hetzbollah. C’est aussi sur le territoire kurde que stationnent des bases américaines indispensables pour l’espionnage par satellite et le ravitaillement en armes des forces kurdes du FDS.
Des conséquences majeures
La chute de la dictature syrienne entraîne de facto l’effondrement du « croissant chiite » désigné par Téhéran comme « l’axe de la résistance antisioniste » puisque l’Iran a perdu la Syrie, mais aussi le Hetzbollah et le Hamas qui bien que sunnite devait tout à l’Iran après avoir été créé et financé grâce à la bienveillance d’Israël qui y voyait un adversaire majeur de l’autorité palestinienne. C’est surtout une défaite majeure pour la Russie qui négocie avec les vainqueurs pour conserver ses forces navales et aériennes d’Artous et Hmeimim d’où partaient avions et troupes pour l’Afrique.
Une double démonstration a été faite : le régime d’El Assad ne tenait que grâce à l’Iran et à la Russie. Ce pays a aussi perdu un crédit essentiel auprès des peuples qui le voyaient comme un allié potentiel. Mais cela signifie également que la Russie est épuisée par la guerre en Ukraine, élément important pour les négociations à venir après la désignation officielle de Donald Trump comme président. C’est enfin une victoire majeure pour Israël qui a persévéré dans son offensive tous azimuts malgré la réprobation internationale et l’inculpation de son président et de son ancien chef des armées par la Cour Pénale Internationale de La Haye. Enfin le président turc Erdogan apparaît comme le premier vainqueur de la chute d’El Assad.
Un groupe djihadiste à la tête de la Syrie
Le chef du groupe djihadiste HTS vainqueur semble ne pas vouloir se livrer à des représailles. Il est vrai qu’il va avoir besoin de l’aide internationale pour reconstruire son pays. Il y a également la question des millions de réfugiés répartis entre la Turquie et l’Europe. Vont-ils retourner dans leur pays ? Reste enfin l’inconnue iranienne. Israël va-t-il en profiter pour tenter de détruire les installations nucléaires, alors que selon les experts, l’Iran est tout proche de pouvoir fabriquer une bombe ? Quel va être le rôle des pétromonarchies sunnites qui rêvent de voir leur ennemi chiite détruit d’une façon ou d’une autre ? Et puis ces vainqueurs de la dictature syrienne se réclamaient de Daech il y a quelques années. Ont-ils vraiment rompu avec l’idéologie totalitaire des partisans du califat ? Rien de moins sûr. Comment vont-ils se comporter avec les minorités ? Avec les femmes ?L’humanité se trouve sur une ligne de crête avec d’un côté la possibilité de plusieurs paix imposées et de l’autre les risques d’un conflit planétaire. Le sort de l’humanité tient à des détails, à des hasards malheureux. Souhaitons seulement que la paix arrive enfin, mais restons sur nos gardes. L’islamisme reste l’islamisme.
GXC
Photos D.R