" Aio Zitelli " de Jean Marie Antonini
Un court- métrage fait la loi !
« Aiò Zitelli » de Jean Marie Antonini
Un court-métrage fait la loi !
Connaissez-vous beaucoup de court-métrage de cinéma à l’origine d’une loi au Palais Bourbon ? Vous donnez votre langue au chat ? La réponse est « Aiò Zitelli » de Jean Marie Antonini qui conte la tragédie d’un Corse fusillé pour l’exemple durant la guerre de 14 – 18, celle qu’on dit… grande.
Grande boucherie, répliquèrent les pacifistes comme Roland Dorgelès, auteur des « Croix de bois », un livre bouleversant sur les poilus. Contrairement à Maurice Genevoix, Dorgelès n’entrera jamais au Panthéon car on ne lui a pas pardonné son « Je hais la guerre ».
Dans « Aiò Zitelli », c’est pour reprendre les mots du cinéaste, Jean Marie Antonini, « la magnificence stupide » du commandement de l’armée française qui est dénoncée. Une bêtise écœurante à vomir qui actionna une machine à tuer pour terroriser les troupes afin qu’elles aillent au carnage sans regimber.
Nous sommes en 1915, le soldat, Joseph Gabrielli, berger originaire de Pietraserena, analphabète, incapable de comprendre le français faute qu’on lui ait appris, est accusé de désertion pour une errance de trois jours, consécutive à un assaut meurtrier, qui l’a totalement désorienté. Son interprète, Lucien Casalta, un de ses coreligionnaires, instituteur dans le civil, n’y pourra rien.
D’un côté l’affection chaleureuse qui va se développer entre Joseph et Lucien, qui ne se connaissait pas, de l’autre le calcul froid, l’intransigeance implacable du commissaire du gouvernement qui n’a qu’un objectif : châtier.
D’un côté une humanité qui refuse l’immolation, de l’autre une brutalité absolue et expéditive. Scènes terribles du tribunal militaire, des tranchées, de l’exécution. Jeu juste des acteurs qui réussissent à faire ressentir au spectateur ce qu’éprouvent l’accusé et l’interprète. Aucune grandiloquence. Aucun maniérisme. Aucune gratuité.
C’est vrai. C’est authentique… C’est effrayant. En Russie, au Canada, en Argentine, en Europe, en Asie, « Aiò Zitelli » a reçu une moisson de prix. Le film a également été retenu en pré-sélection pour les Oscars à Hollywood.
Sur la route du court-métrage le cinéaste se rappelle avec émotion des étapes qui l’ont marqué.
D’abord l’accueil réservé à Lama par le public et toute l’équipe du festival. Puis la projection à l’Assemblée de Corse suivie d’une standing ovation.
Enfin le visionnage au Palais Bourbon devant les députés, qui donna lieu à des débats débouchant sur un projet de loi porté par Paul-André Colombani et son groupe, afin de réhabiliter les fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale.
À l’actif de « Aiò Zitelli » encore tout un travail pédagogique en direction des collégiens et lycéens de Corse. Le cinéaste regrette que les confinements I et II aient interrompu cette sensibilisation des jeunes à l’histoire car son film est un support idéal pour appréhender la réalité du conflit de 14 – 18.
• Michèle Acquaviva-Pache
Distribution
Jean Philippe Ricci, Lucien Casalta Antò Mela, Joseph Gabrielli, Jean Toussaint Bernard, le Commissaire du gouvernement.
À regarder en ligne sur Vimeo On Demand.
Un court-métrage fait la loi !
Connaissez-vous beaucoup de court-métrage de cinéma à l’origine d’une loi au Palais Bourbon ? Vous donnez votre langue au chat ? La réponse est « Aiò Zitelli » de Jean Marie Antonini qui conte la tragédie d’un Corse fusillé pour l’exemple durant la guerre de 14 – 18, celle qu’on dit… grande.
Grande boucherie, répliquèrent les pacifistes comme Roland Dorgelès, auteur des « Croix de bois », un livre bouleversant sur les poilus. Contrairement à Maurice Genevoix, Dorgelès n’entrera jamais au Panthéon car on ne lui a pas pardonné son « Je hais la guerre ».
Dans « Aiò Zitelli », c’est pour reprendre les mots du cinéaste, Jean Marie Antonini, « la magnificence stupide » du commandement de l’armée française qui est dénoncée. Une bêtise écœurante à vomir qui actionna une machine à tuer pour terroriser les troupes afin qu’elles aillent au carnage sans regimber.
Nous sommes en 1915, le soldat, Joseph Gabrielli, berger originaire de Pietraserena, analphabète, incapable de comprendre le français faute qu’on lui ait appris, est accusé de désertion pour une errance de trois jours, consécutive à un assaut meurtrier, qui l’a totalement désorienté. Son interprète, Lucien Casalta, un de ses coreligionnaires, instituteur dans le civil, n’y pourra rien.
D’un côté l’affection chaleureuse qui va se développer entre Joseph et Lucien, qui ne se connaissait pas, de l’autre le calcul froid, l’intransigeance implacable du commissaire du gouvernement qui n’a qu’un objectif : châtier.
D’un côté une humanité qui refuse l’immolation, de l’autre une brutalité absolue et expéditive. Scènes terribles du tribunal militaire, des tranchées, de l’exécution. Jeu juste des acteurs qui réussissent à faire ressentir au spectateur ce qu’éprouvent l’accusé et l’interprète. Aucune grandiloquence. Aucun maniérisme. Aucune gratuité.
C’est vrai. C’est authentique… C’est effrayant. En Russie, au Canada, en Argentine, en Europe, en Asie, « Aiò Zitelli » a reçu une moisson de prix. Le film a également été retenu en pré-sélection pour les Oscars à Hollywood.
Sur la route du court-métrage le cinéaste se rappelle avec émotion des étapes qui l’ont marqué.
D’abord l’accueil réservé à Lama par le public et toute l’équipe du festival. Puis la projection à l’Assemblée de Corse suivie d’une standing ovation.
Enfin le visionnage au Palais Bourbon devant les députés, qui donna lieu à des débats débouchant sur un projet de loi porté par Paul-André Colombani et son groupe, afin de réhabiliter les fusillés pour l’exemple de la première guerre mondiale.
À l’actif de « Aiò Zitelli » encore tout un travail pédagogique en direction des collégiens et lycéens de Corse. Le cinéaste regrette que les confinements I et II aient interrompu cette sensibilisation des jeunes à l’histoire car son film est un support idéal pour appréhender la réalité du conflit de 14 – 18.
• Michèle Acquaviva-Pache
Distribution
Jean Philippe Ricci, Lucien Casalta Antò Mela, Joseph Gabrielli, Jean Toussaint Bernard, le Commissaire du gouvernement.
À regarder en ligne sur Vimeo On Demand.