Routes corses : entre risques et innovations
La sécurité routière reste un enjeu majeur en Corse, où les accidents de la route continuent de faire de nombreuses victimes......
Routes corses : entre risques et innovations
La sécurité routière reste un enjeu majeur en Corse, où les accidents de la route continuent de faire de nombreuses victimes malgré les efforts de prévention et les initiatives pour une mobilité plus sûre. Entre accidentologie préoccupante et nouvelles mesures, tour d'horizon de la situation sur l'île.
Chiffres alarmants
Selon les chiffres de l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR), 3 190 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2024, contre 3 167 en 2023 (+23 tués soit +0,7 %). En Haute-Corse, les résultats provisoires de l’accidentalité routière en 2024 montrent une baisse de 9 % des accidents par rapport à 2023, avec 163 accidents enregistrés. Cependant, le nombre de décès a augmenté de 25 %, passant de 8 à 10 victimes. La tranche d'âge 45-64 ans est la plus touchée, représentant 40 % des victimes. Les véhicules de tourisme sont impliqués dans 50 % des accidents mortels, suivis des motos à 40 %. En Corse-du-Sud, en cumul annuel sur 2024, il y a eu 104 accidents, 8 tués et 128 blessés.Les véhicules de tourisme sont impliqués dans 50 % des accidents mortels, suivis des motos à 40 %.
Accidentologie
En raison de son territoire et de la faible densité de la population, les habitants entreprennent davantage de déplacements en nombre, en durée et en distance, que la moyenne nationale. La topographie particulière de la Corse, avec des routes sinueuses et quelques voies rapides, contribue aux chiffres élevés des accidents. Les conduites à risque sont souvent à l’origine d’une majorité d’accidents corporels et mortels. La première cause d’accidents corporels et mortels est la vitesse, particulièrement déterminante dans les accidents. Une vitesse excessive est observée dans près d’un quart des accidents corporels en Corse-du-Sud, contre 17 % en moyenne nationale. Pour les accidents mortels, une vitesse excessive est observée dans 39 % des cas, contre 30 % au niveau national. De plus, les accidents mortels dus à la vitesse sont plus fréquents dans le département (39 %) par rapport au niveau national (30 %). Ces déplacements sont également plus souvent réalisés en deux-roues que sur le reste du territoire national. La part de deux-roues sur les routes s’élève ainsi à 6 % du trafic, contre 2 % pour l’ensemble du territoire national.
Prévention et contrôles
Les deux roues ont parfois d’autres records, celui de l’excès de vitesse. Fin février, lors d’un contrôle de vitesse sur la route territoriale 20 entre Borgo et Volpajola, les gendarmes corses ont arrêté un motard flashé à 203 km/h sur une route limitée à 80 km/h. À cette allure, la moindre erreur de trajectoire ou le plus petit obstacle peut avoir des conséquences dramatiques. D’autres chauffards pressés s’étaient fait prendre pour des excès de vitesse impressionnants. Leur permis de conduire leur ont été retirés et leur cas sera prochainement étudié devant la justice. Lors d'une opération en août, 11 infractions pour conduite sous l'emprise de l'alcool ont été constatées sur 330 véhicules contrôlés. La préfecture de Corse-du-Sud a identifié huit enjeux prioritaires pour améliorer la sécurité routière, dont les risques professionnels et la conduite après usage de substances.
Véhicules sécurisés
Les contrôles techniques des voitures et motos sont cruciaux pour la sécurité routière. Ils vérifient l'état des véhicules pour éviter les accidents mécaniques. Les autorités soulignent l'importance de contrôles réguliers et rigoureux. Dès maintenant, tous les véhicules de catégorie L (deux, trois et quatre roues, sans permis, quads) doivent y passer. 78 points, incluant freinage, direction, éclairage, et émissions polluantes, seront inspectés. Cette extension vise à améliorer la sécurité routière en Corse.
Mobilité douce, nouvel élan
La Corse s'engage également dans la promotion de la mobilité douce. Des initiatives sont mises en place pour encourager les déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun. Ces mesures visent à réduire le nombre de véhicules sur les routes, diminuant ainsi les risques d'accident. Les collectivités locales travaillent à l'amélioration des infrastructures pour les cyclistes et les piétons, favorisant ainsi un mode de transport plus sûr et respectueux de l'environnement. Selon une étude de l'association Transport & Environnent, l'intermodalité pourrait réduire les émissions de CO2 du transport de passagers en Europe de 25 % d'ici 2050.
Maria Mariana
Photo: Maria Mariana