• Le doyen de la presse Européenne

Quand le monde tourne le dos à la démocratie

Il n'est plus guère de pays pour s'offrir une majorité de gauche.

Quand le monde tourne le dos à la démocratie



Il n'est plus guère de pays pour s'offrir une majorité de gauche. Même ceux qui s'en réclament appliquent une politique que ne renierait pas la droite. Partout dans le monde, l'illibéralisme ou les dictatures triomphent. Les anciens pays du glacis soviétiques, sous diverses appellations, se tournent vers l'extrême droite.


Le rouge vire au brun


Difficile d'encore parvenir à appeler les pays qui se réclament du communisme des pays d'extrême gauche. La Chine, le Vietnam ou la Corée du Nord offrent toutes les caractéristiques du fascisme : un parti qui prend le dessus sur l'État, une idéologie totalitaire qui interdit toute opposition et des camps pour punir les récalcitrants. La Russie, quant à elle, après un passage oligarchique, a retrouvé le chemin du parti unique (ou presque) et réprime férocement tout ceux qui se mette en travers de Poutine. On serait bien en difficulté de trouver une gauche démocratique dans ce pays où le dictateur Staline est remis au gout du jour à côté des tsars. En un mot, le communisme a été une façon originale de perpétuer l'histoire millénaire de ces peuples.

La dictature religieuse qui s'étend


La chute officielle du mur de Berlin puis celle de l'Union soviétique ont ouvert une avenue à la prégnance des religions agressives parmi les couches les plus pauvres de l'humanité. Au premier rang de celles-ci, on trouve l'islam et son aile radicale l'islamisme. qu'elle soit sunnite ou chiite comme en Iran. En terme numérique arrive aussitôt après l'hindouisme porté par un parti fasciste, le JVP dirigé par Narendra Modi. La dernière des religions à progresser est le protestantisme évangélique désormais présent sur tous les continents et porteurs d'une idéologie particulièrement réactionnaire dont Donald Trump, le président américain, s'est fait le gonfalonier. On y retrouve diverses tendances incarnées aux USA par Steve Bannon, cet homme qui salue à la façon des mussoliniens ou des nazis, le bras tendu et par Elon Musk, un libertarien pur et dur à prétention cosmique. Il y a enfin le catholicisme traditionnel promotionné par la presse appartenant au milliardaire Bolloré. Toutes les religions quelles qu'elles soient affichent des positions rétrogrades sur l'IVG, le statut des femmes, l'immigration. Ce qui les rassemblent en Occident est un rejet du wokisme venu des Etats-Unis qui, de son côté, s'est montré d'un sectarisme contre productif mettant en avant le droit absolu des minorités contre celui des majorités.

Une extrême droite qui dévore les territoires de gauche


L'extrême droite relève elle aussi la tête après une traversée du désert. Elle a trouvé son carburant avec le ressenti anti-immigrationniste. En France, nous avons le Rassemblement national, un hybride entre un idenditarisme bon teint et un étatisme très français. Mais, un peu plus loin se situe l'identitarisme pur sucre le plus souvent relié au catholicisme intégriste. En Allemagne, l'Afd récemment soutenue par Elon Musk, n'hésite plus à faire référence au nazisme. En Israël, le néo fascisme de Benyamin Netanyahou fait face au fascisme religieux des partis islamistes palestiniens. L'illibéralisme du Hongrois Orban, du PIS polonais, du Slovague Robert Fico ou du roumain Liviu Dragnea renforcent l'offensive trumpiste qui vise ni plus ni moins à détruire l'Europe et ses fondations ce qui ne semble pas déranger une extrême droite pourtant prompte à évoquer les racines judéo-chrétiennes de notre vieux continent.

Les raisons du retrait catastrophique de la gauche


La gauche internationale qu'elle soit révolutionnaire ou réformiste avait pour tables de loi la lutte des classes et l'existence d'un prolétariat dont la mission était de changer l'état du monde et de mettre à bas le capitalisme. L'échec est patent et la gauche n'a plus su donner d'espoir aux plus pauvres d'autant que le véritable prolétariat, délocalisations obligent, s'était déporté vers l'Afrique et l'Asie. L'Europe a bien tenté de créer des délocalisations intérieures en intégrand des pays de l'ancien glacis soviétique. Mais la surproduction asiatique a englouti ces tentatives. En France la gauche ou ce qui en restait s'est radicalisé et, avec LFI, a remplacé la classe productive par les musulmans. Les anciens fiefs de gauche sont tombés dans l'escarcelle du RN. La vérité est que la gauche n'a aucune proposition à faire sinon d'énoncer des réformes qui ne visent qu'a vaguement améliorer le système en place. Or celui-ci n'a jamais été aussi inégalitaire. Il créé un immense ressentiment qui se traduit par un conservatisme idéologique et social qui n'entre pas dans les cases d'une gauche à bout de souffle. D'une manière plus générale, les hommes aiment bien qu'on les rassure malgré les évidences. Mais sur ce terrain, l'extrême droite est plus douée que la gauche. Nous vivons un tournant éminemment réactionnaire. A chacun de résister à sa manière.

GXC
Illustrations: D.R
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