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Pierre Louis Montet, un homme d'influence dans le viseur de la JIRS

Des questions et des interrogations en suspend

Pierre Louis Montet, un homme d’influence dans le viseur de la JIRS



Les jeudi 26 avril et vendredi 27 avril 2023, plusieurs personnes étaient incriminés dans un dossier ouvert par un magistrat instructeur de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. L’information judiciaire entamée en 2021, avait été ouverte pour extorsion de fonds, blanchiment, abus de biens sociaux, travail dissimulé. Le tout en bande organisée. Dans ce cadre-là, Pierre-Louis Montet, a été mis en examen et libéré sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre en Corse. Pierre Louis Montet dit Pilou, 59 ans est présenté par les services de police comme « l’homme de confiance des Federici » ce qu’il conteste.


À ses côtés, Christophe Perfettini, alors président de la société de sécurité Hestia (ex-SISIS) avait également été mis en examen et relâché sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre en Corse. Il était le vice-président du MEDEF de Corse.

Une créature des Federici ?

Dans un rapport de synthèse de la police judiciaire, rédigé le 21 juillet 2017, versé au dossier d’une information judiciaire ouverte par la JIRS sur le clan Federici, cité par Mediapart, Pierre-Louis Montet est décrit comme « le gestionnaire des affaires légales du clan ». «Le suivi de sa ligne téléphonique et les investigations menées sur sa personne permettaient de le faire apparaître comme un homme d’affaires avisé, à l’entregent très étendu, aussi à l’aise avec les hommes politiques qu’avec des chefs d’entreprise de haut vol. Et ce au service exclusif des intérêts de la famille Federici ».

Pierre Louis Montet est donné dans le rapport confidentiel du SIRASCO sur les 25 bandes criminelles de Corse comme appartenant à la bande des Federici.

Or la société Hestia ainsi que deux autres sociétés de sécurité dirigées des membres de la famille Montet ont remporté une partie des marchés publics.. Elle est notamment chargée de la sécurité du port de Bastia, de l’aéroport et d’une partie de l’aéroport d’Ajaccio. Autant d’éléments qui sont dans le viseur des enquêteurs spécialisés.

Un très proche du président de l’Exécutif


Louis Pozzo di Borgo, pompier professionnel, adjoint au maire de Furiani (sous l’étiquette du parti nationaliste Femu a Corsica), avant d’être nommé président de la Communauté d’Agglomération de Bastia avec l’appui de l’exécutif de la région, est également cité par les enquêteurs. Il a été le directeur général de la SISIS et d’une holding, Corse Investissement Ingénierie, chapeautant l’organisme de formation AFSIS, dans laquelle il conserve des parts. En prévision de sa nomination à la tête de la CAB il a été remplacé par Isabelle Montet, l’épouse de Pierre Louis Montet. On parle de lui pour la mairie de Bastia.

Pierre Louis Montet un proche de la majorité


La famille Montet est également responsable d’un centre de formation des pompiers et loue des hélicoptères toute chose légale par ailleurs. Pierre-Louis Montet, a été chef du service départemental d’incendie et de secours de Haute-Corse (SIS2B). C’est Hyacinthe Vanni, vice-président de l’Assemblée de Corse, un ami , qui, en août 2022, l’a promu au grade de lieutenant-colonel, en tant que chef des pompiers volontaires du SIS2B. Selon les indications trouvées sur Internet les sociétés dirigées par divers membres de la famille Montet ont dégagé 20 millions de chiffre d’affaires. Hestia avait pris la relève de la société de sécurité SISIS. Cette société de gardiennage a vu le jour quand en 2003, quand Ange Toussaint Federici a investi à sa sortie de prison « dans une société de sécurité (Sisis), dans l’immobilier et le fret de marchandises dans les aéroports (Casinc’Air fret) tout en poursuivant ses activités de racket des établissements de nuit, bars et restaurants en vogue implantés dans les régions marseillaise, aixoise et de l’Étang de Berre, sans oublier les intéressements dans les très lucratifs cercles de jeux parisiens. »

Deux questions et des interrogations en suspend


Deux questions peuvent alors être légitimement posées : est-il tout simplement décent que des responsables au plus haut niveau de la région fréquentent assidument une personne soupçonnée d’être l’homme de paille de la grande criminalité et, partant, est-il normal qu’une société de sécurité soupçonnée d’avoir été montée avec le coup de pouce de membres du grand banditisme selon les services d’enquête obtienne des contrats mettant en cause de l’argent public ?

La deuxième question arrive très logiquement : est-il normal que le Ministère de l’Intérieur enquête de la main droite sur des sociétés de sécurité et de la main gauche leur accorde les agréments indispensables ? Cela rappelle l’aventure de Bastia Securità.

Post scriptum

Il est tout à fait étonnant qu’aucun journaliste de la presse locale ne se soit intéressé à ces relations entre des élus qui par ailleurs réclament à cor et à cri la lutte « contre la mafia » et des hommes soupçonnés d’appartenir à cette grande délinquance.

Et que dire des deux collectifs qui continuent de traiter la question mafieuse d’un point de vue uniquement politique sans jamais se pencher sur la situation locale ?

Est-il besoin d’ajouter que toute personne non condamnée est présumée innocente et qu’elles bénéficient évidemment d’un droit de répons


GXC
Photo: D.R



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